Al-Tall (Acre)

Al-Tall (en arabe arabe : النهر), était un village de Palestine mandataire situé à 14 km au nord-est d’Acre. Les habitants furent expulsés et le village dépeuplé au cours de la guerre israélo-arabe, en mai 1948, par la brigade Carmeli des forces de défense israéliennes, dans le cadre de l’opération Ben-Ami.

Al-Tall
Nom local
(ar) التلّ
Géographie
Pays
Sous-district
Superficie
4,73 km2
Altitude
50 m
Coordonnées
33° 00′ 31″ N, 35° 08′ 19″ E
Démographie
Population
300 hab. ()
Densité
63,4 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Localité disparue (d)
Histoire
destruction
Identifiants
Site web
Localisation sur la carte de la Palestine mandataire

Histoire

Les villages jumeaux d’al-Nahr et d’Al-Tall étaient deux sites d’anciens peuplements sur la butte de Tell Kabri[1]. Des fouilles récentes indiquent que les lieux étaient habités dès le deuxième millénaire avant notre ère[2],[3].

Pendant la période de domination ottomane sur la région, un moulin est indiqué à l’emplacement du village sur la carte dessinée par Pierre Jacotin en 1799 dans le cadre de la campagne d’Égypte[4]. Al-Tall est un exemple de village n’existant pas sur la carte de Jacotin, mais indiqué sur celle du Fonds d’exploration de la Palestine[5].

En 1875, l’explorateur et géographie français Victor Guérin visite le village, qu’il appelle « Et-Tell ». Il le décrit ainsi le village « composé d’une trentaine de petites maisons, construites les unes en pisé, les auteurs en pierre » : « Au bas du village s’étendent de frais et verdoyants jardins, où l’eau coule et murmure sans cesse en de nombreuses rigoles, et où de hauts peupliers et de grands noyers, qui rappellent notre Europe, se mêlent aux arbres plus spécialement propres à la Palestine. Près de là est un moulin dont les meules sont mises en mouvement par l’eau tombant d’un bassin supérieur, où est emmagasinée une source très abondante, comme dans les puits de Ras el-Aïn. Cette eau forme ensuite, au sortir du moulin, un ruisseau qui va fertiliser les vergers dont je viens de parler. L’espèce de puits élevé et très large qui la recueille d’abord, et d’où elle s’échappe sans interruption par une ouverture pratiquée à dessein dans les rebords du réservoir, atteste par l’appreil extérieur des pierres un remaniement moderne ; mais dans sa construction première, il doit être antique, car il est difficile de croire que les anciens aient négligé de tirer tout le parti possible d’une source aussi importante[6],[7] ».

En 1881, le Survey of Western Palestine du Palestine Exploration Fund décrit le village, comme « un village de pierre et de pisé, contenant environ 200 musulmans, avec des figuiers, des oliviers, des grenadiers, des mûriers et des jardins  ; il y a deux cours d’eau dans le village[7] ». La disposition du village était rectangulaire[8],[9]. Un recensement de 1887 environ dote « Nahret Tell » d’environ 275 habitants, tous musulmans[10].

En 1945, lors d’un recensement pendant le mandat britannique, sa population atteint 300 habitants[8],[9].

La guerre de 1948 et ses suites

Al-Tall fut capturé par la brigade Carmeli au cours de l'opération Ben-Ami. Après la guerre, la zone fut incorporée dans le nouvel état d'Israël, mais les terres du village n'ont pas été récupérées par un nouveau village ou une municipalité[9].

L'historien palestinien Walid Khalidi écrit ainsi les structures restantes en 1992 : « Le site est couverte des débris des maisons de pierre est envahi d'herbes sauvages. Une maison de pierre reste debout mais sa façade manque et elle est sur le point de s'écrouler. Les cactus et les figuiers poussent sur les pentes méridionales du site. Il y a quatre tombes romaines et byzantines identifiables dans le cimetière qui se trouve sur la pente septentrionale, un jujubier de Palestine se dresse au milieu. Des fouilles récentes ont mis au jour plusieurs tombes anciennes et l'endroit est devenu un site archéologique [11],[9] ».

En 1993, quand A. Petersen visite l'endroit, il ne trouva qu'une citerne, connue sous le nom de « Birket al-Mafshukh[12]» au nord du tell. Ce birket était « rectangulaire avec une extension semi-circulaire à l'extrémité occidentale[13] ».

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Al-Tall, Acre » (voir la liste des auteurs).

  1. Stern, Lewinson-Gilboa et Avriam 1993, p. 839–841.
  2. Kempinsky et Miron 1987, p. 176.
  3. Khalidi 1992, p. 228.
  4. Karmon 1960, p. 160.
  5. Karmon 1960, p. 246.
  6. Guérin 1880, p. 31-32.
  7. Conder et Kitchener 1881, SWP I, p. 148.
  8. Makhul 1977, p. 117.
  9. Khalidi 1992, p. 32.
  10. Schumacher 1888, p. 172.
  11. « The site is covered with the rubble of stone houses and is overgrown with wild grass. One stone house still stands but its facade is missing and it is about to crumble. Cactuses and fig trees grow on the southern slopes of the site. There are four identifiable Roman and Byzantine tombs in the cemetery that lies on the northern slopes, a Christ-thorn tree stands in its midst. Recent excavations has uncovered several ancient graves, and the place has been turned into an archaeological site ».
  12. Palmer 1881, p. 41 dit que cela signifie « bassin de la fissure ».
  13. Petersen 2001, p. 290.

Bibliographie

  • (en) Department of Statistics, Village Statistics, April, 1945, Government of Palestine, (lire en ligne).
  • (en) Claude Reignier Conder et Horatio Herbert Kitchener, The Survey of Western Palestine: Memoirs of the Topography, Orography, Hydrography, and Archaeology, Londres, Committee of the Palestine Exploration Fund, (lire en ligne).
  • Victor Guérin, Description Géographique Historique et Archéologique de la Palestine, vol. 3: Galilee, pt. 1, Paris, Imprimerie Nationale, (lire en ligne).
  • (en) Sami Hadawi, Village Statistics of 1945: A Classification of Land and Area ownership in Palestine, PLO Research Center, (lire en ligne).
  • (en) Yehuda Karmon, « An Analysis of Jacotin's Map of Palestine », Israel Exploration Journal, vol. 10, nos 3,4, , p. 155–173; 244–253 (lire en ligne).
  • (en) Aharon Kempinsky et Eli Miron, « Notes and News: Kabri (1986-1987) », Israel Exploration Journal, vol. 37, , p. 175-177.
  • (en) Walid Khalidi, All That Remains: The Palestinian Villages Occupied and Depopulated by Israel in 1948, Washington D.C., Institute for Palestine Studies, (ISBN 0-88728-224-5, lire en ligne).
  • (ar) Naji Makhul, Akka wa-quraha min aqdam al-azima Acre et ses villages depuis l’Antiquité »], Acre, AlAwar, .
  • (en) Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-00967-6, lire en ligne).
  • (en) Edward Henry Palmer, The Survey of Western Palestine: Arabic and English Name Lists Collected During the Survey by Lieutenants Conder and Kitchener, R. E. Transliterated and Explained by E.H. Palmer, Committee of the Palestine Exploration Fund, (lire en ligne).
  • (en) Andrew Petersen, A Gazetteer of Buildings in Muslim Palestine, Oxford University Press, coll. « British Academy Monographs in Archaeology » (no 1), (ISBN 978-0-19-727011-0, lire en ligne).
  • (en) Gottlieb Schumacher, « Population list of the Liwa of Akka », Quarterly statement - Palestine Exploration Fund, , p. 169-191 (lire en ligne).
  • (en) Ephraim Stern (ed.), Ayelet Lewinson-Gilboa (ed.) et Joseph Avriam (ed.), The New Encyclopedia of Archaeological Excavations in the Holy Land, vol. 3, Jérusalem, Israel Exploration Society & Carta, Simon and Schuster, (ISBN 0-13-276312-5).

Lien externe

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