Alala

Alala (en grec ancien Ἀλαλά / Alalá) est, dans la mythologie grecque, une déesse mineure allégorique, qui personnifie le cri de guerre.

« Alala » redirige ici. Pour l'oiseau appelé « Alala », voir Corneille d'Hawaï.

Étymologie

Hoplites grecs sur une amphore athénienne du VIe siècle av. J.-C. conservée au musée du Louvre.

Le nom d'Alala vient du grec ancien, de l'onomatopée ἀλαλή / alalḗ (en dorien ἀλαλά / alalá), qui désigne le cri de guerre, en particulier celui poussé au début du combat[1],[2].

Mythe

Selon Pindare, Alala est la fille de Polémos (en) (une personnification de la guerre), et est qualifiée par le poète de « prélude des lances, à qui des soldats sont sacrifiés pour le salut de leur ville dans le saint sacrifice de la mort[grec 1],[3]. »

Sa tante est la déesse de la guerre Ényo et son oncle est le dieu de la guerre Arès, dont un épithète poétique est Ἀλαλάξιος / Alaláxios. En tant que telle, elle est l'un des assistants d'Arès sur le champ de bataille, avec le reste de son entourage : Phobos et Deimos (ses fils) ; Éris, avec les Androktasiai, Makhai, Hysminai et les Phonoi (enfants d'Éris) ; les Spartes et les Kères[réf. nécessaire].

Usage en tant que cri de guerre

À l'époque classique, notamment durant la guerre du Péloponnèse, les hoplites Athéniens crient « Ἀλαλά » au moment de se lancer dans la bataille[4]. D'après Hésiode, ce cri a une connotation politique pour les Athéniens, car il ressemble au hululement de la chouette, symbole de la déesse Athéna, protectrice de la cité[4].

Postérité

Aviateurs italiens poussant le cri « Eja! Eja! Eja! Alalà! », illustration du journal La Domenica del Corriere d'.

À la fin de la Première Guerre mondiale, Gabriele D'Annunzio promeut l'utilisation du cri de guerre « Eia! Eia! Eia! Alalà! » (ou « Eja! Eja! Eja! Alalà! »), en substitution de l'expression « Hip hip hip hourra[5],[6] » : l'expression anglaise est remplacée par une autre, d'origine grecque et italienne, plus nationale[5]. Il est repris par ses partisans, et rapidement par le mouvement fasciste[5],[6], par exemple dans leur hymne officiel Giovinezza[réf. souhaitée].

Références

  1. Anatole Bailly, Dictionnaire grec-français, Paris, Hachette, , 2085 p. (lire en ligne), p. 72.
  2. (en) Robert Beekes, Etymological Dictionary of Greek, Leyde, Brill, (lire en ligne), p. 60.
  3. (en) « Alala » , sur theoi.com (consulté le ).
  4. (en) Łukasz Różycki (pl), Battlefield Emotions in Late Antiquity: A Study of Fear and Motivation in Roman Military Treatises, Leyde, Brill, coll. « History of Warfare », , 344 p. (ISBN 9789004462557, lire en ligne ), p. 135.
  5. (it) Giovanni Bonomo, « Eja-eja … alalà. Storia del fascismo a villa S. Stefano: Le Origini (1921-1922) » , sur villasantostefano.com (consulté le ).
  6. Nicolas Violle, « La guerre en héros de Gabriele D’Annunzio » , sur buclermont.hypotheses.org, (consulté le ).

Sources antiques

  1. (en) Pindare (trad. Geoffrey S. Conway), The Odes and Selected Fragments.

Voir aussi

Articles connexes

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