Albert Sirgue
Albert Sirgue, né le à Coupiac (Aveyron) et mort le dans le 10e arrondissement de Paris[1], est un homme politique français.
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Albert Sirgue | |
Fonctions | |
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Sénateur de l'Aveyron | |
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Biographie | |
Nom de naissance | Bernard Léon Albert Sirgue |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Coupiac |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris 10e |
Nationalité | Française |
Biographie[2]
Albert Sirgue naît dans la maison familiale de La Boriette qui dépend du village de Coupiac. Le futur sénateur, qui reprend l'exploitation familiale au terme de ses études primaires supérieures, restera fidèle à ses origines paysannes du sud Aveyron et du causse de Saint-Affrique. Issu d'une famille nombreuse, réformé pour le service militaire, il s'engage dans le milieu syndical et dans le monde mutualiste. Si le secrétaire de la Chambre d'agriculture de l'Aveyron défend les intérêts agricoles, cette solidarité s'exprime pleinement dans le monde mutuel. Dès 1933, on le trouve secrétaire de la caisse locale de la mutualité agricole de Coupiac. Les responsabilités arrivent vite : vice-président du bureau départemental de la mutualité agricole, administrateur (1949), vice-président (1958), président (1970) des mutuelles de réassurance agricole du Rouergue-Gévaudan, membre du conseil central des caisses centrales mutuelles de réassurance, administrateur de la Mutualité sociale agricole. Cet engagement lance sa carrière politique.
Nommé maire de Coupiac en avril 1942 par le gouvernement de Vichy, Albert Sirgue se dévoue pour les populations et il est confirmé à son poste à la Libération. Coupiac lui sera fidèle dès le premier tour à chaque élection jusqu'à son décès. En 1949, élu conseiller général de Saint-Sernin-sur-Rance, bourg situé sur la route Albi-Saint-Affrique, il s'investit au sein de l'assemblée départementale. Président de la commission départementale de septembre 1967 à 1973 puis rapporteur du budget, il préside enfin la commission des finances à partir de 1979. Son apport à l'électrification des écarts, à l'installation des adductions d'eau, au revêtement du réseau routier, à l'installation du téléphone public, à l'arrêt de la désertification des campagnes est important. Avant d'être élu sénateur, n'était-il pas membre du syndicat d'électrification de Saint-Sernin ?
Albert Sirgue est d'abord longtemps le sénateur suppléant de Raymond Bonnefous, élu en avril 1959 et réélu en septembre 1962. Le Centre démocrate, crée en 1966, fait de lui un délégué national à son comité directeur et, la même année, il installe, en Aveyron, un comité départemental de vingt-sept personnes dont il est membre. Adhérent du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) en décembre 1975, il entre ensuite au Parti républicain puis, en mai 1980, au comité directeur de l'Union pour la démocratie française (UDF) de son département. La majorité présidentielle et la majorité parlementaire qui gouvernent le pays le comptent parmi elles. L'élection du 26 septembre 1971 concrétise la demande de Raymond Bonnefous de le « continuer au Sénat ». Membre de la liste d'Union des indépendants, Albert Sirgue, face à six concurrents, recueille, au second tour 353 voix sur 868 inscrits et sur 847 suffrages exprimés. Il est réélu dans des conditions identiques sur une liste d'Union de la majorité le 28 septembre 1980 avec 355 voix sur 844 inscrits et 803 suffrages exprimés. Cela le fait entrer, de droit, au Conseil régional de Midi-Pyrénées, en décembre 1973.
Albert Sirgue s'inscrit naturellement, le 4 octobre 1971, au groupe des Républicains indépendants devenu, le octobre 1977, le groupe de l'Union des républicains et des indépendants (UREI). Il siège pendant tout son mandat à la commission des affaires sociales. Il est membre du groupe sénatorial d'étude pour l'aménagement rural. Son bon sens et sa connaissance mutualiste expliquent son appartenance, en tant que membre titulaire, à quatre commissions mixtes paritaires chargées de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant amélioration des pensions de vieillesse du régime général de la sécurité sociale et du régime des travailleurs salariés agricoles (17 décembre 1971), portant diverses dispositions en vue d'améliorer la situation des familles pour lequel l'état d'urgence a été déclaré (17 décembre 1971), portant institution d'un repos compensateur en matière d'heures supplémentaires de travail (9 juillet 1976) et portant diverses mesures en faveur de l'emploi (9 juin 1977). Il est nommé membre d'une commission spéciale, celle chargée d'examiner la proposition de résolution de M. Marcel Champeix tendant à obtenir la suspension des poursuites contre M. Bernard Parmentier, sénateur de Paris, le 10 octobre 1979.
Des difficultés cardiaques expliquent l'activité intermittente du sénateur de l'Aveyron. Le plus souvent, ses interventions sont sobres. Le 7 juin 1972, au cours de la discussion du projet de loi portant réforme de l'assurance vieillesse des travailleurs non salariés des professions artisanales, industrielles et commerciales, Albert Sirgue défend la parité des régimes de sécurité sociale et il souhaite un système de prévoyance qui serait identique pour tous les membres d'un même milieu rural. Le 14 décembre 1978, l'examen de l'article 4 du projet de loi de finances rectificative pour 1978 lui permet d'étaler sa surprise devant la taxation des primes d'assurance des véhicules à moteur appartenant aux exploitants agricoles. Ses questions ont trait au rendement financier pour le Fonds national des calamités agricoles, aux véhicules touchés et aux propriétaires des véhicules qui ont une double activité. Ses dernières prises de parole concernent le projet de loi d'orientation agricole où il dépose puis retire plusieurs amendements les 29 février et 4 mars 1980, et le 29 octobre suivant, la discussion, en deuxième lecture, du projet de loi relatif au contrat d'assurance et aux opérations de capitalisation. Son amendement n° 26 protège le consommateur en instituant des pénalités de retard à la charge de l'assureur en cas de non respect du délai de soixante jours prévu pour la restitution des sommes versées en cas de renonciation.
Bien qu'appartenant à la majorité, « cet homme de devoir et de cœur dont la foi chrétienne ne fut pas étrangère à sa qualité d'homme », pour reprendre les termes de l'homélie du père Boulet, vicaire général, lors de ses obsèques, discerne, dans ses votes publics, la solidarité politique des valeurs permanentes. Il vote en faveur du projet de loi portant création et organisation des régions le 29 juin 1972, du projet de loi d'orientation du commerce et de l'artisanat le 21 novembre 1973, et du projet de loi tendant à fixer à dix-huit ans l'âge de la majorité le 18 juin 1974. Mais il refuse le projet de loi relatif à l'interruption volontaire de la grossesse le 20 décembre 1974 et il s'abstient sur le projet de loi portant réforme du divorce le 18 juin 1975.
Malade depuis plusieurs années, Albert Sirgue décède subitement au cours d'une hospitalisation à l'hôpital Lariboisière. Le 4 décembre 1980, le président Alain Poher prononce un éloge funèbre rempli d'émotion. Il évoque sa « silhouette trapue, son pas tranquille, son accent rocailleux, son sourire confiant, son regard attentif » avant de retracer son itinéraire politique. Il termine par un souvenir personnel : « Je n'oublierai jamais l'ami que j'avais rencontré dans les jours difficiles que le destin avait mis sur ma route. Albert Sirgue, avant d'être élu au Sénat, était, voilà quelques années déjà, à mes côtés. » Le secrétaire d'État auprès du Garde des sceaux, ministre de la Justice, Jean-Paul Mourot, salue un homme de devoir, de cœur et de talents. Ses funérailles, célébrées en l'église de Coupiac, donnent lieu à un imposant rassemblement qui mêle plusieurs personnalités à une foule abondante. Albert Sirgue était officier du Mérite agricole, titulaire de la médaille d'honneur départementale et communale, et de la médaille d'argent de la Mutualité, de la coopération et du Crédit agricole. Son suppléant Louis Lazuech lui succède au Sénat.
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Albert Sirgue, ancien sénateur de l'Aveyron - Ve République, Espace Presse, sur senat.fr (consulté le 6 avril 2021).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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