Albert de Brandebourg-Ansbach

Albert de Prusse appelé aussi Albert de Brandebourg ou encore Albert de Brandebourg-Ansbach (en allemand Albrecht von Preussen )[1], né à Ansbach en 1490 et mort à Tapiau en 1568, fut d'abord grand maître de l’ordre Teutonique puis premier duc héréditaire du Duché de Prusse (1525-1568). C'est lui qui, sur le conseil de Martin Luther, a pris la décision de se convertir au protestantisme et de séculariser le territoire prussien de l’Ordre teutonique en 1525.

À distinguer d’Albert Ier de Brandebourg, dit « l’Ours » (1100-1170)

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Albert de Brandebourg
Fonctions
37e Grand maître de l'ordre Teutonique
Prédécesseur Frédéric de Saxe
Successeur Walther von Cronberg
Margrave de Brandebourg
Prédécesseur Frédéric Ier de Brandebourg-Ansbach
Successeur Albert-Frédéric de Prusse
Duc de Prusse
Prédécesseur création
Successeur Albert-Frédéric de Prusse
Biographie
Dynastie Hohenzollern
Date de naissance
Lieu de naissance Ansbach Principauté d'Ansbach
Date de décès
Lieu de décès Tapiau  Duché de Prusse
Père Frédéric II de Brandebourg-Ansbach
Mère Sophie Jagellon
Conjoint Dorothée de Danemark
Anne-Marie de Brunswick-Calenberg-Göttingen

Famille

Albert de Prusse est le troisième fils de Frédéric II de Brandebourg-Ansbach issu de la lignée de Brandebourg-Ansbach de la Maison de Hohenzollern et de Sophie Jagellon, fille du roi de Pologne Casimir IV Jagellon.

En juillet 1526, Albert de Brandebourg épouse Dorothée de Danemark, fille du roi Frédéric Ier de Danemark. Six enfants sont nés de cette union, mais seule Anne-Sophie de Prusse (1527-1591) survivra au-delà de ses deux ans. En 1555, elle épousera le duc Jean-Albert Ier de Mecklembourg-Schwerin (1525-1576),

Veuf, Albert de Brandebourg épousa Anne-Marie de Brunswick-Calenberg-Göttingen en février 1550, fille d'Éric Ier de Brunswick-Calenberg-Göttingen.

Deux enfants sont nés de cette union :

Biographie

Albert fut élu trente-septième grand maître de l'ordre Teutonique en 1511, succédant au duc Frédéric de Saxe (fils d'Albert III de Saxe) dans l’espoir d'interrompre le déclin de l'Etat Teutonique amorcé en 1410 à la suite de la défaite de l'ordre à la bataille de Grunwald. Le traité de Toruń de 1466 imposé par la Couronne polonaise et les difficultés croissantes rencontrées par l’Ordre conduisirent les principaux officiers à se tourner vers des cadets de familles princières pour rétablir la situation et essayer de se soustraire à la suzeraineté polonaise.

Quoique neveu du roi de Pologne Sigismond Ier, Albert mena une guerre contre lui de 1519 à 1521, qui se termina par une trêve de quatre ans. À la fin de la trêve il négocia avec son oncle un accord qui l’autorisait à se convertir à la religion luthérienne. Il réalisa par cette conversion la plus importante des sécularisations, celle de la Prusse teutonique. En contrepartie il accepta d'être vassal du roi de Pologne, allant prêter serment d'allégeance à Cracovie en 1525, passé dans l'histoire comme hommage prussien.

Jeunesse

Destiné à l'Église, Albert de Brandebourg reçut une éducation appropriée. Il vécut quelque temps à la cour d’Hermann de Hesse, prince-électeur de l’archevêché de Cologne.

Se tournant vers une vie plus active, Albert de Brandebourg accompagna en 1508 Maximilien Ier du Saint-Empire en Italie. À son retour, il vécut un certain temps à la Cour de Hongrie.

Grand Maître

Statue en grand maître de l'ordre Teutonique

En décembre 1510 décéda le grand maître de l'ordre Teutonique, Frédéric de Saxe. Albert de Brandebourg fut choisi comme son successeur en 1511. Ce choix fut fait dans l'espoir que ses liens avec son oncle maternel régleraient les conflits de la Prusse-Orientale détenue par l'État teutonique vassal du royaume de Pologne après le deuxième traité de Toruń en 1466.

Albert de Brandebourg informa l'empereur et le pape de ses nouvelles fonctions, mais refusa de se soumettre au Royaume de Pologne. Une guerre pour la survie de l'ordre Teutonique semblait inévitable. Albert de Brandebourg chercha des alliés et continua ses négociations avec Maximilien Ier du Saint-Empire. Les ravages des chevaliers de l'ordre Teutonique en Pologne aboutirent à une guerre qui débuta en décembre 1519, guerre dévastatrice pour la Prusse. En 1521, une trêve de quatre ans fut accordée à Albert de Brandebourg.

Albert de Brandebourg s'efforça d'obtenir de l'aide car un nouveau conflit menaçait de se déclarer. À cette fin, en 1522, il se rendit à la seconde diète de Nuremberg, où il rencontra le réformateur Andreas Osiander. Cette entrevue eut une influence sur sa foi : en 1525 Albert de Brandebourg se convertira à la foi protestante.

Le Grand Maître se rendit à Wittemberg, épicentre de la Réforme. Là, Martin Luther lui conseilla d'abandonner l'ordre Teutonique, de se marier et de convertir la Prusse en duché héréditaire. Auparavant, cette question avait déjà été l'objet d'un débat entre les membres de sa famille. Pour Albert de Brandebourg il était nécessaire d'agir avec prudence. Il informa le pape Adrien VI de son impatience à réformer l'ordre Teutonique et de punir les chevaliers convertis à la nouvelle doctrine. Pour sa part, Martin Luther ne s'arrêta pas aux conseils. Pour faciliter la conversion, il s'efforça de propager son enseignement parmi les Prussiens. Pendant ce temps, Georges Ier de Brandebourg-Ansbach, frère d'Albert transmettait leur arrangement à leur oncle Sigismond Ier de Pologne.

Duc de Prusse

Avec un certain retard, Sigismond Ier approuva l'offre avec une condition : la Prusse devenait fief du royaume de Pologne. Le traité de Cracovie fut signé le . Albert de Brandebourg installa le gouvernement de son duché à Königsberg. Cependant cette transition provoqua des protestations. Cité à comparaître devant la Cour de justice impériale, Albert de Brandebourg opposa un refus. Il fut proscrit alors que l'ordre Teutonique élisait un nouveau Grand Maître en la personne de Walther von Cronberg. Ce dernier reçut la Prusse lors de la réunion d'Augsbourg. Les princes allemands, éprouvés par les tumultes de la Réforme, la guerre des Paysans (Bauernkrieg) et les guerres austro-turques n'appliquèrent pas la proscription à Albert de Brandebourg, et la colère contre lui s'apaisa avec le temps.

En 1526, Albert de Brandebourg rejoignit la Ligue de Torgau (en) et agit en union avec les Protestants. Il assista à la réunion des princes désireux de renverser Charles Quint à la suite du décret d'Augsbourg de 1548.

Les premières années du règne d'Albert de Brandebourg furent prospères. Bien qu'il eût quelques ennuis avec la paysannerie, les terres et les trésors de l'Église lui permirent de faire face aux dépenses de sa cour. Il fit la promotion de l'étude en créant des écoles dans chaque ville, libéra les serfs, et fit imprimer en allemand le catéchisme protestant. En 1544, malgré une opposition, il créa l'université Albertina de Königsberg, et en 1549 il y nomma son ami Andreas Osiander au poste de professeur.

Cette époque fut le début des difficultés pour Albert de Brandebourg, elles assombrirent les dernières années de son règne. Andreas Osiander eut des divergences de vue concernant la doctrine de Martin Luther : dans cette querelle qui l'opposa à Philippe Melanchthon, Albert de Brandebourg prit parti pour le second. Ces querelles théologiques prirent de l'ampleur. Il n'y avait plus le trésor de l'Église pour amener la conciliation des nobles, l'impôt était très lourd, Albert de Brandebourg devint impopulaire.

Après le décès d'Andreas Osiander en 1552, Albert de Brandebourg favorisa un prédicateur nommé Johann Funck (en) qui, avec un aventurier du nom de Paul Skalić eurent une grande influence sur lui. Ces conflits religieux et politiques eurent raison de la santé d'Albert de Brandebourg. Son fils étant encore mineur, il dut choisir un régent. Albert de Brandebourg dut se résoudre à condamner les prêches d'Andreas Osiander. En 1566, la noblesse et le clergé prussiens firent appel à Sigismond II de Pologne, le cousin d'Albert, qui dépêcha une commission à Königsberg. Paul Skalić sauva sa tête mais Johann Funck fut exécuté. La question de la régence fut réglée et une forme de luthéranisme fut adoptée.

Quasiment privé de pouvoir, Albert de Brandebourg vécut encore deux ans. Il décéda de la peste à Tapiau le .

Généalogie

Albert de Brandebourg appartient à la cinquième branche issue de la première branche de la Maison de Hohenzollern. Cette cinquième lignée s'éteignit en 1618 à la mort du duc Albert-Frédéric de Prusse.

Notes et références

Articles connexes

Liens externes

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