Alejandro Toledo

Alejandro Celestino Toledo Manrique (né à Cabana, Ancash, Pérou, le ) est un économiste et un homme d'État péruvien. Il fut président de la République du au . Il remporte les élections présidentielles en 2001, en battant au deuxième tour Alan García. Il est marié avec l'anthropologue belge Éliane Karp.

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Alejandro Toledo

Alejandro Toledo en 2003.
Fonctions
Président de la République du Pérou

(5 ans)
Élection 3 juin 2001
Vice-président Raúl Díez Canseco Terry
David Waisman Rjavinsthi
Président du Conseil Roberto Dañino Zapata
Luis Solari
Beatriz Merino
Carlos Ferrero
Pedro Pablo Kuczynski
Prédécesseur Valentín Paniagua
Successeur Alan García
Biographie
Nom de naissance Alejandro Celestino Toledo Manrique
Date de naissance
Lieu de naissance Cabana, Áncash (Pérou)
Nationalité Péruvien
Parti politique Pérou possible
Conjoint Éliane Karp
Diplômé de Université de San Francisco
Université Stanford
Profession Économiste
Résidence États-Unis

Présidents de la République du Pérou

Recherché par la justice péruvienne pour des faits de corruption, il est actuellement en fuite aux États-Unis.

Situation personnelle

Origines

Alejandro Toledo naît à Cabana, dans la province de Pallasca (région d'Ancash), le . Ses parents, Anatolio Toledo et Margarita Manrique, sont des paysans pauvres quechuas[1]. Alejandro est le cinquième des seize enfants de la famille, parmi lesquels seuls neuf survivent à l'âge adulte. En 1950, sa famille rejoint Chimbote pour avoir une meilleure situation. Enfant, il travaille comme vendeur ambulant pour aider sa famille.

Formation

Il suit des études secondaires à la Gran Unidad Escolar San Pedro de Chimbote, avec une prédilection pour les matières littéraires et journalistiques. Ses bons résultats lui valent d'obtenir une bourse en 1966 pour pouvoir aller étudier l'économie à l'université de San Francisco, aux États-Unis. Il poursuit ses études à l'université Stanford, où il obtient deux masters, en 1971 et 1972, suivis en 1993 d'un doctorat (PhD).

Parcours politique

Débuts

Il est candidat à la présidence de la République en 2000 mais est battu par son adversaire le président sortant Alberto Fujimori, qui détenait la totalité du pouvoir médiatique. Alejandro Totedo conteste le résultat de l'élection et dénonce des fraudes. Plusieurs de ses partisans sont tués et des dizaines d'autres blessés dans la répression d'une manifestation pacifique par le régime de Fujimori[2].

De nouveau candidat en 2001, à la suite de la destitution et de la fuite au Japon d'Alberto Fujimori, il représente le parti libéral Pérou possible contre l'ancien président Alan García. Peu charismatique et objet d'accusations pendant la campagne sur son penchant présumé pour la cocaïne, son avance dans les sondages s'érode au fur et à mesure de l'avancée de la campagne. Il est toutefois élu au second tour[2].

Président de la République (2001-2006)

En 2005, peu avant la fin de son mandat, sa cote de popularité s'établit à moins de 10 % de satisfaction, un taux parmi les plus faibles d’Amérique du Sud, en raison de crises ministérielles à répétition, de manque de résultats en matière économique, d'affaires de corruption et d'accusations de falsification visant à permettre la légalisation de son parti en 1998[3]. Il remanie entièrement son gouvernement en aout 2005 pour faire face à la crise politique[4]. En vertu de la Constitution en vigueur, il ne peut briguer un second mandat consécutif en 2006.

Élections présidentielles de 2011 et 2016

Il rejoint en 2010 « l'initiative des amis d’Israël », qui regroupe des hommes politiques et hommes d'affaires internationaux afin d’utiliser leurs influences pour soutenir les intérêts israéliens[5].

Candidat à l’élection présidentielle en 2011, il obtient 15,64 % des votes, arrivant en quatrième position, et soutient la candidature d'Ollanta Humala au second tour, qui est élu face à Keiko Fujimori, la fille d'Alberto Fujimori.

De nouveau candidat à l’élection présidentielle en 2016, il obtient 1,3 % des votes[6].

Affaires judiciaires

En , Alejandro Toledo est convoqué en justice pour répondre à des accusations de corruption et de blanchiment d'argent concernant l'achat de plusieurs propriétés en connivence avec un homme d'affaires israélien. Il est soupçonné de trafic d'influence et d'avoir reçu 20 millions de dollars de pots-de-vin d'entreprises brésiliennes, notamment d'Odebrecht, en échange de contrats favorables à ces dernières, puis d'avoir blanchi cet argent dans l'achat de luxueuses propriétés en Israël[6]. Il est également suspecté de blanchiment d'argent via une société offshore au Costa Rica[7].

En , la justice requiert son incarcération[8] et les autorités péruviennes annoncent offrir 30 000 dollars pour toute information sur sa localisation, Toledo ayant fui à l'étranger[9]. Il est localisé aux États-Unis mais son extradition vers le Pérou est mise en suspens par les autorités américaines, malgré une notice rouge émise par Interpol le concernant[10]. Il y est arrêté le [11].

Notes et références

  1. Le Point, magazine, « Toledo, premier président indien du Pérou, recherché pour corruption », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  2. « Pérou: Toledo tourne la page Fujimori. », Libération.fr, (lire en ligne).
  3. « Fujimori veut rentrer au Pérou pour briguer la présidence », sur www.latinreporters.com.
  4. « Pérou : Toledo saborde son gouvernement », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Fmr. Spanish President Forms Pro-Israel Group - Inside Israel - CBN News - Christian News 24-7 - CBN.com », sur www.cbn.com.
  6. (en-US) « Peru: former President Toledo to face trial for money laundering », Peru Reports, (lire en ligne).
  7. (es) « ¿Cuál es la situación judicial de los últimos ex presidentes del Perú? », RPP Noticias, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) « Fiscalía peruana pide prisión preventiva contra Alejandro Toledo », El Economista, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Toledo, premier président indien du Pérou, recherché pour corruption », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Confirman que Interpol busca a expresidente Alejandro Toledo », TeleSUR, (lire en ligne).
  11. Le Point, magazine, « L'ex-président péruvien Toledo arrêté aux Etats-Unis en vue d'une extradition », sur Le Point (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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