Alexandre Papadiamándis

Alexandre Papadiamándis (grec moderne : Αλέξανδρος Παπαδιαμάντης), né le à Skiathos et mort, dans son île natale, le , est un écrivain majeur du XIXe siècle en Grèce, auteur de nombreuses nouvelles et de romans qui ont marqué profondément la littérature grecque comme en témoignent les éloges prononcés par de nombreux écrivains, entre autres Constantin Cavafis, Odysséas Elýtis, et à l'étranger, Milan Kundera. Papadiamantis est considéré comme le fondateur des lettres modernes en Grèce. Grand lecteur des classiques, il estimait par-dessus tout Shakespeare.

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Alexandre Papadiamandis
Alexandre Papadiamantis en 1906.
Biographie
Naissance
Décès
(à 59 ans)
Skiathos
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Religion
Œuvres principales
La Meurtrière (d)
Signature

Biographie

Les années d'enfance

Papadiamantis est né en 1851 à Skiathos, île dont on retrouve la trace dans plusieurs de ses textes. Son père, Adamantios Emmanuel, était un pauvre prêtre orthodoxe, et sa mère, Angélique, était née Moraïtidis. Il grandit parmi neuf frères et sœurs dont deux sont morts très jeunes. Il apprend à lire comme interne au monastère de l'Annonciation sur son île natale ; de 1856 à 1860, il fréquente l'école primaire de Skiathos, en compagnie de son cousin, Alexandre Moraïtidis, son aîné d'un an seulement qui va suivre lui aussi une carrière littéraire. Durant toutes ces années, il accompagne son père à la messe[N 1], baignant dans l'atmosphère religieuse des chapelles ; dans la courte autobiographie qu'il a lui-même rédigée[1], il dit : « Tout jeune, je dessinais des saints. » Le , il obtient son certificat d'études primaires avec la mention « passable. » Le suivant, il entre à l'École de Skiathos où il reste deux ans, avant de terminer ce cycle d'études à l'École de Skopelos, en , avec la mention « très bien. » À la rentrée scolaire de 1867, il est inscrit au lycée de Chalkis : « J'écrivais des vers et j'essayais de composer des comédies », dit-il. Au cours de l'année 1868, après une querelle avec son professeur, il retourne à Skiathos. Cette année-là, dit-il, « j'ai entrepris d'écrire un roman. » Il poursuit ses études secondaires de manière irrégulière au Pirée, en raison de difficultés économiques, et fin , il est à nouveau de retour à Skiathos : « J'ai interrompu mes études, dit-il, et je suis resté dans ma patrie. »

La jeunesse

Au cours du mois de , il accomplit un pèlerinage au Mont Athos en compagnie de son ami Nicolas Dianelos, devenu moine sous le nom de Niphon, et il vit durant huit mois comme novice dans un monastère. Mais se considérant comme indigne de l'état de moine, il renonce à la vocation religieuse, et de retour chez lui, annonce à sa mère : « Moi, je me ferai moine dans le monde »[2]. L'année suivante, il reprend ses études secondaires au lycée Varvakeion d'Athènes, où il cohabite avec son cousin Sotirios Oikonomou. Il obtient son diplôme de fin d'études secondaires avec la mention « bien » en , et en octobre, s'inscrit à la faculté de philosophie de l'université d'Athènes : « Je choisissais de suivre certains cours de littérature, mais en privé, je m'intéressais aux langues étrangères. » Il acquiert en effet, tout seul, sans professeur, une connaissance approfondie du français et de l'anglais. À cette époque, il écrit un poème adressé à sa mère. En , il s'inscrit en deuxième année de littérature, mais ne termine pas ses études, en raison de sa santé chancelante et de l'état d'indigence dans lequel il vit. Ne pas avoir obtenu son diplôme fut une source de grande tristesse pour sa famille et notamment pour son père qui espérait le voir revenir professeur, afin d'aider financièrement toute la famille. Il vit pauvrement à Athènes, subsistant grâce à des cours particuliers et des traductions. En , il a une altercation avec son cousin, Alexandre Moraïtidis. Et prétextant la poursuite de ses études, il ne retourne pas à Skiathos.

Références

  1. Α.Παπαδιαμάντης Αυτοβιογραφούμενος, Νέα Ελληνική Βιβλιοθήκη, Ερμής, 1974, σελ. λα'.
  2. Article de P. Moullas, Encyclopædia Universalis, vol. 12, p. 484 (1973).

Notes

  1. Dans le petit bourg de Skiathos, au XIXe siècle, être Papas (pretre) signifiait entretenir toutes les chapelles, presque aussi nombreuses que les habitants de l'île : « Le Papas (Pretre) chargeait un âne avec le nécessaire, sa soutane, le calice, le vin, et partait pour deux, quatre heures de marche », écrit Lakis Proguidis (La Conquête du roman, p. 27). Après avoir blanchi la chapelle à la chaux avec l'aide de quelques villageoises, le Papas (Pretre) officiait et psalmodiait ; puis il fallait allumer le feu, et s'organiser pour manger sur place, dans la nature. C'est ce rituel qui aurait laissé son empreinte nostalgique sur la sensibilité de Papadiamantis.

Œuvres de Papadiamántis en grec

  • Tα Άπαντα του Α. Παπαδιαμάντη, φιλολογική επιμέλεια Γ. Βαλέτα, Αθήνα, 5 tomes (1955).
  • Αλέξανδρος Παπαδιαμάντης, Άπαντα. Κριτική έκδοση Ν.Δ. Τριανταφυλλόπουλος, Αθήνα, Εκδόσεις Δόμος, 5 tomes (1981-1988)
  • Άπαντα Παπαδιαμάντη, Αθήνα, Το Βήμα βιβλιοθήκη, Εκδόσεις Δόμος και Δημοσιογραφικός Οργανισμός Λαμπράκη, 15 tomes (2011)
  • Α. Παπαδιαμάντη Γράμματα, introduction par Octave Merlier en français et en grec, Athènes (1934).
  • Α. Παπαδιαμάντης Αυτοβιογραφούμενος, Ερμής (1974).

Œuvres de Papadiamántis traduites en français

  • Skiathos île grecque, nouvelles, traduites du grec par Octave Merlier, Société d'Édition "les Belles Lettres", Collection de l'Institut Néo-Hellénique, 1934.
  • Autour de la lagune et autres nouvelles, traduites du grec par Octave Merlier, Athènes, Centre d'études d'Asie mineure, 1965 ; nouvelle traduction par René Bouchet, Genève, éditions ZOE, 2005 (ISBN 2-88182-537-0)
  • Les Petites Filles et la Mort (récit), traduit par Michel Saulnier, Paris, François Maspero éditeur, 1976 ; réédition, Arles, éditions Actes Sud, coll. « Babel » no 157, 1995
  • La Désensorceleuse, suivie de Les Sorcières (nouvelles), traduites par Roselyne Majesté-Larrouy, Saint-Nazaire, Arcane 17, 1983
  • L'Amour dans la neige (nouvelles), traduit par René Bouchet, Paris, Hatier, coll. « Confluences », 1993
  • La Fille de Bohême (roman), traduit par Karin Coressis, Arles, éditions Actes Sud, 1996
  • L'Île d'Ouranitsa (nouvelles), traduit par René Bouchet, Paris, Cambourakis, coll. « Littérature », 2013
  • Rêverie du quinze-août (nouvelles), traduit par René Bouchet, Paris, Cambourakis, coll. « Littérature », 2014
  • Une femme à la mer et autres nouvelles, traduites par René Bouchet, Athènes, Aiora Press, 2015

Bibliographie

Liens externes

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