Alexandre Perregaux

Alexandre Perregaux, né Jean-Alexandre[1] à Lausanne en 1749 et mort ibidem le , est un orfèvre et un architecte suisse.

Ne doit pas être confondu avec Alexandre Charles Perrégaux.

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Alexandre Perregaux
Portrait anonyme de Perregaux (entre 1774 et 1789)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Biographie

Protestant, bourgeois des Geneveys-sur-Coffrane, de Corcelles-Cormondrèche, de Valangin et de Lausanne à partir de 1777, il est le fils de Jonas Perregaux, menuisier, et de Marie-Françoise Bergier[2].

Il entreprend en 1761 un apprentissage d'orfèvre chez le joaillier et graveur Benoît Gély, à Lausanne[3]. Après l'avoir terminé en 1765, il aurait complété sa formation à Rome.

Il épouse en 1775 Jeanne Catherine Maisonny, la fille d'un faiseur de guêtres. Ils auront une fille, Marie, et deux fils, dont Mathieu-Henri qui suivra les traces de son père comme architecte[4].

Comme orfèvre, Perregaux se spécialise dans la sculpture de miniatures sur ivoire et fabrique également des boîtes en écaille rehaussées d'étain[5], ainsi que des médaillons, peints par sa fille, Marie Ferrier-Perregaux.

Carrière d'architecte

Passant dès 1789 de l'orfèvrerie à l'architecture, il construit entre 1791 et 1793 sa propre demeure à Lausanne, à Villamont, sur un domaine qu'il avait acheté vers 1781[4], et connue actuellement sous le nom de « maison de Villamont ». La qualité de son exécution entraînera plusieurs commandes privées, comme la Maison Panchaud, à Ouchy et la campagne du Désert (construite entre 1771 et 1782 pour Juste de Constant, père de Benjamin Constant)[6],[7] et transformée entre 1803 et 1810 par Perregaux père et fils pour le compte de Théodore Rivier. Dès 1798, sous la République helvétique, Alexandre devient l'architecte quasi officiel de l'État. Il est responsable de la maintenance des bâtiments publics et de la mise en scène des festivités lors de l'indépendance vaudoise. Après l'entrée du canton de Vaud dans la Confédération Suisse en 1803, Perregaux est chargé de concevoir les édifices dont ont besoin les jeunes autorités cantonales. Il construira notamment le premier bâtiment des postes (1805-1807), à la place Saint-François, détruit depuis[4], et celui du Grand Conseil. On lui confie en outre des aménagements du château St-Maire, qui seront terminés à sa mort par son fils Mathieu-Henri[8]. Il est l'auteur aussi du premier théâtre lausannois, dit de Marterey (1803-1805)[9] et, en 1804-1807, transforme en cantonnements l'ancien prieuré de Saint-Maire à Lausanne[10]

Bâtiment du Grand Conseil vaudois

Salle du Grand Conseil du canton de Vaud, dans le bâtiment d'Alexandre Perregaux, construit en 1803 et qui a brûlé en 2002.

En 1803, lorsque le Pays de Vaud devient canton suisse, on cherche à aménager dans le château Saint-Maire une salle de réunion pour le nouveau parlement vaudois, le Grand Conseil. Le déjà, Alexandre Perregaux propose cependant d’affecter à cet usage un bâtiment situé à proximité du château. Cet édifice, dit la Cour du Chapitre, était un siège de justice sous l’Ancien Régime et occupait le site de ce qui fut au Moyen Âge une maison capitulaire. Son projet est accepté et la construction entreprise le . Le bâtiment est inauguré en mai 1804 mais ne sera terminé qu'en [11]. Il reste le siège du Grand Conseil jusqu'en . Fermé par la suite pour des rénovations, il est détruit par un incendie le [12]. L’édifice, en grande partie reconstruit par l’architecte Marc Collomb (Atelier cube), a été inauguré, avec sa nouvelle salle du Grand Conseil, le [13].

Campagne du Désert

La campagne du Désert est construite entre 1771 et 1782 pour Juste de Constant, père de Benjamin Constant[6],[7] et transformée entre 1803 et 1810 par Henri et Alexandre Perregaux pour le compte de Théodore Rivier. La ville de Lausanne, propriétaire du monument depuis 1989, le fait restaurer. La tourelle du poulailler du domaine compte parmi les premières réalisations de style néo-gothique de la région. Dans les années 1870 sont entrepris des travaux de reconstruction et de modernisation. Ses importantes dégradations motivent en 1999 des mesures de restauration d'urgence pour reconstruire le poulailler et rénover la tour[14].

Sources

Références

  1. La famille Perregaux sur le Guide des sources d'archives d'architecture et des bureaux techniques du site de l'EPFL
  2. Paul Bissegger, D'ivoire et de marbre : Alexandre et Henri Perregaux ou l'Age d'Or de l'architecture vaudoise (1770-1850), Bibliothèque historique vaudoise, coll. « Bibliothèque historique vaudoise 131 », , 783 p. (ISBN 978-2-88454-131-2), p. 37-138
  3. Paul Bissegger, « Perregaux, Alexandre » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  4. « 1808: l’orfèvre devenu architecte », 24 heures, 6 mars 2012
  5. Les ivoires d'Alexandre Perregaux sur le site de la ville de Lausanne
  6. Udo Weilacher et Peter Wullschleger, Guide Suisse de L'architecture Du Paysage, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 370 p. (ISBN 978-2-88074-601-8 et 2880746019, présentation en ligne), p. 71
  7. « Châteaux de plaisance » sur le site de la ville de Lausanne
  8. Historique du château St-Maire sur le site www.patrimoine.vd.ch
  9. Béatrice Lovis, "Le théâtre de Marterey par Alexandre Perregaux (1803-1805) ou la laborieuse entreprise", coll. « Monuments vaudois », (ISSN 1664-3011), p. 55-69
  10. Paul Bissegger, D'ivoire et de marbre : Alexandre et Henri Perregaux ou l'Age d'Or de l'architecture vaudoise (1770-1850), Bibliothèque historique vaudoise, coll. « Bibliothèque historique vaudoise », , 783 p. (ISBN 978-2-88454-131-2), p. 289-290, 673
  11. Construction de la maison du parlement sur le site www.parlement.vd.ch
  12. Paul Bissegger et al., Feu le Grand Conseil. Du palais épiscopal au siège du Parlement, Ville de Lausanne, coll. « Mémoire vive [hors série] »,
  13. Parlement vaudois, site Perregaux - Lausanne (Plaquette n° 130 publiée par le Département des finances et des relations extérieures, Service des immeubles, patrimoine et logistique), Avril 2017.
  14. Ces renseignements proviennent des panneaux d'informations plantés sur le domaine du Désert, qu'on retrouvera sur Wikimédia Commons.
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