Alfred Wittersheim
Alfred Wittersheim, né le à Paris et mort le dans sa ville natale, est un imprimeur français.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 56 ans) 10e arrondissement de Paris |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activité | |
Parentèle |
Henry Poidatz (neveu) Merry-Joseph Blondel (beau-père) Samuel Wittersheim (d) (grand-père paternel) |
Breveté en 1856, il fut l'imprimeur du Journal officiel de la République française (initialement intitulé Journal officiel de l'Empire français) de 1869 à 1880.
Biographie
Petit-fils de Samuel Wittersheim (d) (1760-1831), grand-rabbin de Metz depuis 1821, Alfred est le fils de Joséphine Buffet et d'Aaron Wittersheim, dit Arnould Wittersheim (d) (1797-1871)[1]. Alfred a un frère, Edmond, né en 1829, et une sœur, Estelle-Joséphine, née en 1834, mère d'Henry Poidatz[2].
Établi au no 8 de la rue de Montmorency depuis 1831[1], Arnould Wittersheim transmet son brevet d'imprimeur à son fils Alfred le [3].
En 1868, le rôle de journal officiel est encore assuré par Le Moniteur universel, alors dirigé par Paul Dalloz, copropriétaire du titre aux côtés d'Ernest Panckoucke. Or, le traité signé entre la société du Moniteur et l’État, peu avantageux pour ce dernier, doit expirer le [4]. Par conséquent, le ministre d’État Eugène Rouher lance un nouvel appel d'offres pour l'exploitation, jusqu'au , des deux éditions du journal officiel. L'adjudication publique, au rabais et sur soumissions cachetées, a lieu le [5]. Quatre imprimeurs sont candidats et remplissent les conditions exigées : Charles Schiller (d), Alfred Wittersheim, Edmond Pointel (d) et Henri Plon, ces deux derniers faisant figure de favoris aux yeux des observateurs[6],[7]. C'est cependant Wittersheim, appuyé par de riches associés, qui remporte le marché après avoir soumis la proposition la plus intéressante en ce qui concerne le nombre d'exemplaires gratuits distribués dans les communes[8].
Le nouveau journal doit s'intituler Moniteur officiel de l'Empire français selon un décret du . Cette décision est cependant attaquée par les propriétaires du Moniteur universel, qui obtiennent gain de cause devant le tribunal de commerce[9]. Par conséquent, un nouveau décret, daté du , donne le titre de Journal officiel de l'Empire français au journal dont Wittersheim est l'imprimeur-gérant[10]. Ce dernier a fait construire de nouveaux bâtiments au no 31 du quai Voltaire, afin d'abriter les bureaux et les presses du nouveau JO non loin des chambres et des ministères[11].
Après la Guerre franco-allemande de 1870 et la chute de l'Empire, le Journal officiel continue à être imprimé par Wittersheim, malgré les démarches de Plon[12] et le lobbying de Gustave Claudin en faveur de Dalloz[13]. Le , les Communards s'emparent des bâtiments du quai Voltaire afin d'imprimer leur propre JO. Le vrai JO est donc transféré à Versailles, rue des Réservoirs (cour de Maroc), où il est imprimé jusqu'au .
En 1880, l’État décide de reprendre en régie l'impression du Journal officiel à l'issue du contrat signé avec Wittersheim et arrivant à échéance le [11]. L'Imprimerie nationale n'étant pas équipée pour assurer ce travail, l’État achète les locaux et le matériel de la société Alfred Wittersheim et Cie[14] pour 1 700 000 francs[15],[16].
Marié depuis 1857 à Émilie-Louise-Eudoxie Blondel (1833-1920), fille du peintre Merry-Joseph Blondel, Alfred Wittersheim est le père de quatre enfants, deux filles et deux garçons[13].
Le , Alfred Wittersheim succombe brusquement à une grave attaque de goutte[13] à son domicile du no 32 de la rue du Faubourg-Poissonnière[17]. Après une cérémonie en l'église Saint-Eugène, il est transporté à Chatou pour y être inhumé dans un caveau familial[18].
Notes et références
- Pascal Faustini, « Les Wittersheim » (cf. Liens externes).
- Archives départementales du Val-d'Oise, état civil de Sannois, registre de 1854, acte no 18 (vue 113 sur 163).
- Bibliographie de la France, ou Journal général de l'imprimerie et de la librairie, Paris, Pillet aîné, 1856, p. 864.
- Journal des débats, 10 juillet 1868, p. 2.
- Le Moniteur universel, 23 août 1868, p. 1.
- Le Français, 22 septembre 1868, p. 1.
- Le Figaro, 25 septembre 1868, p. 2.
- Le Constitutionnel, 25 septembre 1868, p. 2.
- La Presse, 29 décembre 1868, p. 2.
- Journal officiel de l'Empire français, 1er janvier 1869, p. 1.
- Le Gaulois, 17 mai 1880, p. 1-2.
- Le Moniteur universel, 15 décembre 1870, p. 4.
- Le Gaulois, 13 août 1881, p. 2-3.
- Le Rappel, 27 août 1880, p. 2.
- Journal des débats, 17 décembre 1880, p. 1.
- « N° 10,176 - Loi relative au Journal officiel : », Bulletin des lois de la République française, Paris, Imprimerie nationale, xII, vol. 21, no 586, , p. 1129 - 1130 (lire en ligne).
- Archives de Paris, état civil du 10e arrondissement, registre des décès de 1881, acte no 3813 (vue 27 sur 31).
- Le Soleil, 14 août 1881, p. 3.
Voir aussi
Liens externes
- Alain Garric, arbre généalogique d'Alfred Wittersheim sur Geneanet (consulté le ).
- Pascal Faustini, « Les Wittersheim, une famille d'imprimeurs-éditeurs », Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le 22 septembre 2019).
- Portail de la France au XIXe siècle
- Portail de la presse écrite