Ali Seriati

Ali Seriati (arabe : علي السرياطي), né en 1940[1] à Ghardimaou (gouvernorat de Jendouba), est un général tunisien.

Ali Seriati
Ali Seriati, lieutenant dans la première promotion de l'Académie militaire de Fondouk Jedid en 1967.
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
علي السرياطي
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Grade militaire

Patron de la garde du président de la République tunisienne, Zine el-Abidine Ben Ali, il est arrêté le , en pleine révolution, et libéré le .

Biographie

Carrière

Après avoir poursuivi des études secondaires au lycée de Sousse, Ali Seriati rejoint, en France, l'École spéciale militaire de Saint-Cyr[1]. Il fait partie de la promotion du centenaire de Camerone[2].

Sa carrière dans l'armée tunisienne commence à la caserne de Fondouk Jedid, où il se spécialise dans le génie militaire. Il est ensuite affecté à la caserne d'Oued Ellil, exerçant dans des postes de responsabilité ayant trait à la sécurité militaire.

Il est nommé directeur de la sûreté tunisienne en 1991, puis chef de la garde présidentielle en 2001[1]. Il est également responsable de la garde nationale et de la police, et seconde Ben Ali pour toutes les questions de sécurité[3].

Arrestation et procès

Présenté parfois comme l'homme fort du régime[4], Ali Seriati est arrêté sur ordre du ministre de la Défense Ridha Grira, qui le soupçonne de fomenter un coup d'État[1], au soir du , quelques heures après le départ du président Ben Ali vers l'Arabie saoudite[5]. Selon Kamel Eltaïef, ancien conseiller du président déchu, il aurait joué un rôle majeur dans ce départ :

« Il l'a convaincu de partir en lui expliquant qu'il valait mieux qu'il s'éloigne, le temps pour lui de reprendre la situation en main[6]. »

Alors que son arrestation est tenue secrète dans un premier temps, il est présenté comme le chef de miliciens chargés de préparer une contre-révolution[1]. Seriati est accusé de « complot contre la sûreté intérieure de l'État », « actes d'agression » et « incitation à s'armer, à commettre des crimes et à provoquer le désordre sur le territoire tunisien »[7].

Il est acquitté le pour complicité de falsification de passeport aidant à la fuite de Ben Ali et sa famille. Le , il obtient un non-lieu par le tribunal militaire du Kef pour son rôle dans la répression de à Thala et Kasserine[8]. Le 19 juillet, le tribunal militaire de Tunis le condamne à vingt ans de prison dans le plus grand procès des martyrs et blessés de la révolution, ceux du grand Tunis et de cinq autres gouvernorats[9], peine ramenée en appel à trois ans de prison le [1]. Le , il obtient un non-lieu dans l'affaire d'un martyr et de deux blessés du gouvernorat de Sfax[10]. Il quitte la prison le [11].

Décorations

  • Grand officier de l'Ordre du 7-Novembre[12].

Vie privée

Ali Seriati est originaire de Hajeb El Ayoun, dans le gouvernorat de Kairouan. Il est marié et père de deux garçons.

Notes et références

  1. Samy Ghorbal, « Tunisie : Ali Seriati, gagnant en appel », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  2. Chaima Ben Sassi, « Ali Seriati, ancien chef de la garde présidentielle, raconte sa version de la chute du régime Ben Ali », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  3. Jean-Pierre Séréni, « Après Ben Ali, quelle police en Tunisie ? », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le ).
  4. Christophe Ayad, « Carthage, la chute », sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. Noureddine Hlaoui, « Tunisie – En vidéo, le 14 janvier, raconté par Ali Seriati », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  6. Dominique Lagarde, « Tout passait par Leïla Trabelsi », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  7. Abdelaziz Barrouhi, « Tunisie : que mijotait Ali Seriati ? », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  8. « Tunisie : vague de colère après verdict dans le procès des martyrs de Thala et Kasserine », sur tekiano.com, (consulté le ).
  9. « Procès des martyrs du Grand Tunis »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur mosaiquefm.net, .
  10. « Ben Ali condamné à la prison à perpétuité », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  11. « Ali Sariati quitte la prison », (consulté le ).
  12. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 98, , p. 3337 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).

Articles connexes

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