Alliance américaine anticommuniste

L'Alliance américaine anticommuniste ou Triple A était un groupe paramilitare d'extrême droite qui opérait en Colombie pendant la présidence de Julio César Turbay Ayala, notamment de 1978 à 1980 ; plusieurs actes terroristes et de guerre sale de contre-insurrection leur ont été attribués [1],[2].

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Alliance Américaine Anticommuniste
Lieu Colombie
Années actives 1978-1982
Activités criminelles Assassinats, disparitions politiques contraintes, attentats
Rivaux Groupes politiques de gauche, M-19, FARC, ELN

Débuts et histoire

Document déclassifié de l'ambassade des États-Unis à Bogota de la fondation de l'alliance

L'existence du groupe et l'identité de quelques uns de ses membres ont été découvertes pour la première fois dans le quotidien mexicain El Día en 1980, et ont été confirmées en Argentine, pendant les recherches sur les crimes perpétrés par la dictature militaire, par la relation qu'ils ont entretenu avec l'organisation terroriste argentine Alliance anticommuniste argentine[3].

Le journaliste Daniel van Sanders, qui était correspondant en Colombie à la fin des années 1970 et au début des années 1980, écrivait au sujet de l'organisation terroriste : « Ce qui est particulier c'est que les opérations de la Triple A, même si elles étaient jugées "inquiétantes” par la communauté internationale des ambassadeurs en Colombie, n'ont jamais été considérées comme des violations concrètes des droits humains, malgré les assassinats sélectifs, les disparitions forcées et les bombardements aux sièges de la revue Alternativa, des journaux El Bogotano et Voz Proletaria, outre celui du Parti communiste colombien. Ces événements étaient considérés par le gouvernement colombien du président Turbay comme des actes sales entre groupes de gauche, mais personne n'a jamais été inquiété par la justice pour ces faits ».

Militaires impliqués

Au sein du groupe de militaires ayant intégré ces escadrons se trouvent :

  • Colonel. Humberto Cardona Orozco.
  • Lieutenant-colonel Farouk Yanine Díaz, instructeur à l'École des Amériques en 1977, aurait amené en Colombie des terroristes argentins en 1978.
  • Lieutenant-colonel Iván Ramírez Quintero, qui deviendra général et commandant de l'Armée.
  • Lieutenant-colonel Harold Bedoya[4].
  • Major Jorge Flórez Suárez.
  • Capitaine Álvaro Hurtado.
  • Lieutenant Mario Montoya Uribe, qui deviendra général et commandant des Forces militaires[5],[6],[7].
  • Cap premier Ernesto Rivera.
  • Intendant adjoint Manuel Ignacio Ardila.
  • Adjoint spécial Jorge E. Padilla.
  • Adjoint spécial Luis Gerardo Ange Tobar.

Crimes

Cette organisation avait un style similaire à celui des organisations terroristes d'extrême droite européennes du milieu du XXe siècle avec l'assassinat sélectif, la disparition forcée et les bombes comme principales armes de terreur[8].

  • Assassinats sélectifs[9].
  • Disparitions forcées.
  • Tortures[10].
  • Bombardements aux sièges de la revue Alternativa, les journaux Le Bogotano et Voz Proletaria, outre le Parti communiste colombien[11],[1].

Implications internationales

Selon les documents des rapports d'intelligence correspondants aux années 1978 et 1979 de l'Agence de Sécurité Nationale dirigée par Diego Asensio, alors ambassadeur des États-Unis, décrivait leurs actions comme « des événements propres à la conjoncture historique en Amérique du Sud dans sa lutte contre l'agression communiste » et les voyait comme nécessaires pour « arrêter l'avancée communiste », aussi bien des groupes insurgés que des organisations légales[12],[13].

Certains analystes politiques ont considéré que l'Alliance Américaine Anticommuniste a participé à l'Opération Condor de la CIA ; et que, idéologiquement parlant, il aurait été le prédécesseur d'autres groupes paramilitaires colombiens, notamment Autodéfenses unies de Colombie[14],[15].

Articles connexes

Références

  1. (es) Semana, « La verdad sobre la Triple A », La verdad sobre la Triple A (consulté le )
  2. « Colombia 1993 - Capitulo IIa », www.cidh.org (consulté le )
  3. « Diario el Día 1980. »
  4. « Falleció el General (r) Harold Bedoya », Noticias Principales de Colombia Radio Santa Fe 1070 am, (consulté le )
  5. « El terrorismo de Estado en Colombia »
  6. (es) « Las víctimas y la sociedad exigen que Montoya Diga La Verdad – Movice │ Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes de Estado » (consulté le )
  7. Corporación Jurídica Libertad, « Mario Montoya en la JEP, 16 años de Orión y una verdad que no llega », viva.org.co (consulté le )
  8. (es) « Las violaciones a los DDHH que habría cometido el batallón de inteligencia », www.eluniversal.com.co, (consulté le )
  9. (es) « El otro exterminio que ya empezó », ELESPECTADOR.COM, (consulté le )
  10. « Recuerdan torturas de la “inteligencia militar” hace 30 años », www.pacocol.org (consulté le )
  11. (es) « Hace 39 años pusieron bombas en la sede de la Revista Alternativa, esta semana allanaron Cartel Urbano », Las2orillas, (consulté le )
  12. « Documentos desclasificados Embajada de EEUU en Colombia »
  13. « The Truth about Triple-A: U.S. Document Implicates Current, Former Colombian Army Commanders in Terror Operation », nsarchive2.gwu.edu (consulté le )
  14. (es) Norma Estela Ferreyra, Las Historias Mas Tristes de Nuestra Historia, Lulu.com, , 184 p. (ISBN 978-1-105-04134-1, lire en ligne)
  15. « Doctrina de Seguridad Nacional: objetivos y características », www.caracteristicas.co (consulté le )
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