Anaïs Leleux

Anaïs Leleux est une militante féministe française née en 1987 ou 1988 à Roncq[1].

Pour les articles homonymes, voir Leleux.

Anaïs Leleux
Biographie
Naissance
Activité
Militante pour les droits des femmes
La militante Anaïs Leleux, à l'occasion du festival organisé par Pourvoir Féministe en septembre 2021.

Vie familiale et personnelle

Elle passe la première partie de son enfance à l'hôpital et témoigne de la charge qui pesait alors et pèse encore sur les mères d'enfants malades.

Fille de caissière, elle est la première de sa famille à poursuivre des études. Elle explique avoir grandi avec un père violent.

Vie professionnelle

Journaliste puis formatrice sur les questions de laïcité, elle travaille quelques années en milieu carcéral. Elle considère que "la prison, qui ne permet ni d'éviter les crimes, ni la récidive, ne remplit pas son objet social"[2].

Vie militante

Elle débute son engagement auprès d'Amnesty International.

Elle s'engage ensuite auprès du Groupe F, qui deviendra NousToutes. Membre du comité de pilotage, elle fait partie des organisatrices de la marche qui réunit, en novembre 2019, 100 000 personnes dans toute la France.

En 2020, elle a l'idée de lancer Pourvoir féministe, association d'éducation populaire qui vise à sensibiliser aux enjeux politiques sous un angle de genre et propose des des formations ouvertes à toutes et tous[Quoi ?] sur les thématiques de l'armée, de l'économie, de la diplomatie, du pouvoir politique...

En septembre 2021, elle organise avec Pourvoir féministe la première édition du festival Les Enragé.es, sur le thème des utopies féministes.[3]

Violences gynécologiques et obstétrique

En mars 2019, elle lance une mobilisation citoyenne[4] visant à dénoncer les menaces de grève à l'IVG du Syngof[5], premier syndicat de gynécologues de France. 11 000 citoyennes et citoyens se saisissent du formulaire qu'elle a mis en place pour demander à l'ordre des médecins de prendre des sanctions. Devant l'absence de réaction, elle et d'autres militantes envahissent l'ordre.

Elle porte plainte pour obstruction à l'IVG[6], considérant que même si elle n'est pas en situation de vouloir avorter, elle a, en tant que femme, un intérêt à agir dès lors que des hommes croient que les droits des femmes peuvent servir de monnaie d'échange. Elle rédige également une saisine de l'ordre portée par la Cadac.

Violences sexuelles en politiques

En mars 2019, elle apporte son soutien aux victimes des Jeunes Communistes[7] en collectant et relayant sur twitter des témoignages de viols. Elle dénonce un "système organisé de couverture des faits"

En avril 2019, elle est à l'origine d'une campagne devenue virale sur le harcèlement dans les transports en commun, "Balance ton Metro[8]". Elle pointe le nombre impressionnant de témoignages émanant de mineures agressées sexuellement dans le métro, par des hommes de tout milieu et toute origine.

À des journalistes qui lui demandent à cette occasion quel quartier de Paris est le plus dangereux pour les femmes, elle répond "Peut-être celui de l'Assemblée nationale", prenant pour exemple l'enquête du collectif Chaire Collaboratrice d'après laquelle une collaboratrice parlementaire sur cinq dit avoir été agressée sexuellement dans le cadre de ses fonctions.

À la suite de la parution d'un article de Causette intitulé "A la France insoumise, on les préfère soumise[9]", elle demande des comptes au mouvement politique.

Traitée d'Ayatollah du metoo par Sophia Chikirou après avoir reproché à Jean-Luc Mélenchon d'avoir comparé la non-prise en compte du référendum de 2005 à un viol plutôt qu'à un déni de démocratie, elle subit plusieurs jours de cyberharcèlement.

En mars 2020, elle est invitée par l'ONU femmes à Bruxelles pour soutenir le programme Spotlight. Elle en profite pour demander aux politiques présents comment ils peuvent prétendre vouloir arrêter les violences faites aux femmes alors qu'ils et elles permettent l'impunité des hommes accusés de violences dans leurs partis respectifs.

En août 2020, à la suite de la nomination de Gérald Darmanin comme ministre de l'intérieur, elle saisit en sa qualité de présidente de l'association la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Elle considère en effet qu'un "homme contre lequel une plainte pour viol a été déposée ne peut pas être chef des policiers chargés d'enquêter sur lui[10]."

En novembre 2021, elle affirme avoir, depuis la sortie de l'enquête d'Ebdo reçu plusieurs témoignages de victimes de Nicolas Hulot[11]. Elle met notamment en exergue celui d'une personne mineure au moment des faits.[12]

Elle soulève la question de la complicité politique au sein d'EELV et de LREM.

Violences intrafamiliales

Elle est particulièrement mobilisée avec NousToutes pendant le Grenelle contre les violences conjugales. Elle dénonce une "opération de communication[13]" du gouvernement, l'exclusion d'associations historiques critiques de l'action de Marlène Schiappa, mais aussi le mauvais traitement réservé aux familles de victimes de féminicides.

En août 2019, comme de nombreuses militantes féministes, elle avait déjà témoigné d'un burn-out et de l'impact sur sa santé mentale de la réception quotidienne de témoignages de femmes victimes de violence conjugales. Elle anime un atelier/groupe de parole à ce sujet à l'occasion des rencontres nationales NousToutes.[14]

Conformément aux préconisations du HCE, elle réclame un milliard contre les violences conjugales, arguant que les violences coûtent 3,6 milliards d'euros aux contribuables et que l'investissement dans la prévention relèverait d'une bonne gestion de l'argent public.

En octobre 2019, le soir du 121e féminicide de l'année, elle est arrêtée devant l'Élysée avec une dizaine d'autres militantes pour avoir organisé une manifestation dénonçant l'accélération des féminicides par rapport à 2018.

Dysfonctionnements police/justice

En novembre 2019, dans le sillage de l'affaire Adèle Haenel, elle explique sur BFM[15] pour quelles raisons elle non plus n'a pas porté plainte à la suite du viol qu'elle a subi.

Son témoignage vise à alerter sur les dysfonctionnements de la police et de la justice.

En août 2021, elle se joint à d'autres militantes féministes pour réclamer que les policiers connus de leur hiérarchie[16] et/ou de la justice comme auteurs de violences conjugales se voient retirer le droit de ramener leur arme de service à la maison.

Afghanistan

À l'été 2021, à l'occasion de la prise de Kaboul par les Talibans, elle incite avec Pourvoir Féministe le gouvernement français[17] à accorder l'asile aux activistes des droits des femmes et des minorités particulièrement menacées par les Talibans. 100 000 personnes soutiennent la démarche[18].

Antimilitarisme

Très influencée par la pensée d'Andrée Michel, elle se revendique féministe antimilitariste[3].

Publications/Articles

  • Les mères de la désobéissance civile dans Alternatives Non-Violentes 2020/1 (N° 194), pages 5 à 7
  • Pas une de plus dans Alternatives Non-Violentes 2020/1 (N° 194), pages 17 à 18 
  • Anaïs Leleux, contre la nomination de Darmanin, un pourvoir féministe, Activistes !
  • L’utopie féministe en 2021 : “Juste la paix dans le monde, comme Miss France”… ou une radicalité nouvelle ? Mouvement
  • Qui est Anaïs Leleux, la Roncquoise qui a lancé Pourvoir féministe, l’association qui a attaqué Gérald Darmanin ? La Voix du Nord

Notes et références

  1. « Qui est Anaïs Leleux, la Roncquoise qui a lancé Pourvoir féministe, l’association qui a attaqué Gérald Darmanin ? », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  2. (en) « Anaïs Leleux, contre la nomination de Darmanin, un pourvoir féministe » (consulté le )
  3. Mouvements.info, « L’utopie féministe en 2021 : “Juste la paix dans le monde, comme Miss France”… ou une radicalité nouvelle ? », sur Mouvements (consulté le )
  4. Par Florence Méréo Le 10 avril 2019 à 06h01, « 13 000 mails d’indignation après la menace de grève de l’IVG du Syngof », sur leparisien.fr, (consulté le )
  5. « Menace d'une grève des IVG : des militantes réclament des sanctions contre les gynécologues », sur L'Obs, (consulté le )
  6. « Menace de grève des IVG : nouvelle plainte déposée contre le Syngof », sur Franceinfo, (consulté le )
  7. « Soupçons d'agressions sexuelles et de viols au sein des Jeunesses communistes », sur LEFIGARO, (consulté le )
  8. « Balance ton métro: "On attend d'avoir des agents formés sur le harcèlement sexuel" explique Anaïs Leleux, de l'association "Nous Toutes" » (consulté le )
  9. « PressReader.com - Digital Newspaper & Magazine Subscriptions », sur www.pressreader.com (consulté le )
  10. « Qui est Anaïs Leleux, la Roncquoise qui a lancé Pourvoir féministe, l’association qui a attaqué Gérald Darmanin ? », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  11. « Anaïs Leleux (Pourvoir Féministe) affirme qu'une femme accusant Nicolas Hulot était "mineure au moment des faits" - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )
  12. « Anaïs Leleux (Pourvoir Féministe) affirme qu'une femme accusant Nicolas Hulot était "mineure au moment des faits" » (consulté le )
  13. « Anaïs Leleux, militante du collectif #NousToutes réagit aux annonces du gouvernement », sur Brut. (consulté le )
  14. Valentine Leroy, « Le burn-out des militantes féministes », sur Slate.fr, (consulté le )
  15. « Affaire Adèle Haenel: la parole libérée ? (2) - 07/11 » (consulté le )
  16. « TRIBUNE - Pour un recensement des policiers et gendarmes violents envers les femmes et enfants », sur Le HuffPost, (consulté le )
  17. « Afghanistan : les associations féministes en colère contre « le discours indigne » d'Emmanuel Macron - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  18. « Comment les féministes françaises se mobilisent pour les femmes afghanes », sur Causette (consulté le )

Liens externes

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