Anableps

Les Anableps ou quatre yeux forment un genre de poissons d'eau saumâtre de la famille des Anablepidae.

Schéma d'un œil de poisson quatre yeux : 1. rétine pour la vision sous-marine 2. cristallin 3. Pupille d'air 4. cloison de tissu pigmenté 5. Iris 6. pupille pour la vision sous-marine 7. Rétine pour la vision aérienne 8. Nerf optique

Cet article possède un paronyme, voir Analepse.

Ils ont la particularité d'avoir les yeux divisés en deux horizontalement, d'où l'appellation quatre-yeux. Lorsqu'ils sont juste sous la surface de l'eau, la moitié supérieure affleure, à l'instar des crocodiles, pour la vision aérienne. Et l'autre moitié reste immergée pour une vision sous-marine simultanée. Ce dédoublement de leur regard est particulièrement observable dans un aquarium autorisant au spectateur un regard plongeant aussi bien qu'un regard ascendant sur le même animal.

Anableps anableps.

Les poissons quatre yeux n'ont que deux yeux, mais ceux-ci sont spécialement adaptés à leur mode de vie en surface. Au début de leur développement, l'os frontal du poisson quatre yeux s'étend dorsalement, ce qui permet aux yeux d'être positionnés sur le dessus de la tête et d'apparaître bombés[1], ce qui permet au poisson de voir simultanément au-dessus et en-dessous de l'eau lorsqu'il flotte à la surface. Les yeux sont divisés en moitiés dorsale et ventrale, séparées par une bande de tissu pigmenté. Chaque œil possède deux pupilles et deux cornées qui filtrent la lumière sur une lentille, la réfractent sur des hémirétines distinctes et la traitent à travers un disque optique[2]. La moitié supérieure (dorsale) de l'œil est adaptée à la vision dans l'air, la moitié inférieure (ventrale) à la vision dans l'eau[3] . L'hémirétine ventrale se caractérise par des couches cellulaires plus épaisses contenant plus de neurones sensoriels et une acuité visuelle accrue par rapport à l'hémirétine dorsale[1].

Une autre particularité est que l'organe copulateur des mâles ne peut se déployer que vers la droite ou vers la gauche, tandis que l'orifice génital des femelles est situé à gauche ou à droite : les mâles droitiers ne peuvent s'accoupler qu'avec les femelles gauchères, et vice-versa[alpha 1],[5].

Liste des espèces

Selon FishBase (30 juillet 2017)[6], World Register of Marine Species (30 juillet 2017)[7] et ITIS (30 juillet 2017)[8]  :

  • Anableps anableps (Linnaeus, 1758)
  • Anableps dowei Gill, 1861
  • Anableps microlepis Müller & Troschel, 1844

Notes et références

Notes

  1. Les Anableps partagent cette particularité avec le genre voisin des Jenynsia (en)[4].

Références

  1. (en) Louise N. Perez, Jamily Lorena, Carinne M. Costa, Maysa S. Araujo, Gabriela N. Frota-Lima, Gabriel E. Matos-Rodrigues, Rodrigo A. P. Martins, George M. T. Mattox et Patricia N. Schneider, « Eye development in the four-eyed fish Anableps anableps : cranial and retinal adaptations to simultaneous aerial and aquatic vision », Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 284, no 1852, , p. 20170157 (ISSN 0962-8452, PMID 28381624, PMCID 5394668, DOI 10.1098/rspb.2017.0157)
  2. (en) Francisco Gilberto Oliveira, João Paulo Coimbra, Elizabeth Sumi Yamada, Luciano Fogaça De Assis Montag, Francyllena L. Nascimento, Valéria A. Oliveira, Diógenes Luís Da Mota, Alexandre Motta Bittencourt, Valdir Luna Da Silva et Belmira Lara Da Silveira Andrade Da Costa, « Topographic analysis of the ganglion cell layer in the retina of the four-eyed fish Anableps anableps », Visual Neuroscience, vol. 23, no 6, , p. 879–886 (ISSN 0952-5238, DOI 10.1017/S0952523806230232, lire en ligne)
  3. Joseph, S. Nelson, Fishes of the World, John Wiley & Sons, Inc., (ISBN 0-471-25031-7)
  4. Joseph S. Nelson, Fishes of the World, John Wiley & Sons, Inc, (ISBN 0-471-25031-7).
  5. Frédéric Melki, « Plongée dans les eaux douces de Guyane », Pour la science, no 466, , p. 62-68 (p. 66) (résumé)
  6. FishBase, consulté le 30 juillet 2017
  7. World Register of Marine Species, consulté le 30 juillet 2017
  8. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 30 juillet 2017

Liens externes

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