Analphabétisme financier
L'analphabétisme financier est l’incapacité à comprendre les mécanismes financiers de la vie courante.
Ampleur au début du 21e siècle
En 2014, les économistes Annamaria Lusardi et Olivia Mitchell publient une étude basée sur un QCM de trois questions : une sur l'acquisition d'intérêt sur un compte d'épargne, une autre sur l'évolution du pouvoir d'achat selon les taux d'intérêt et d'inflation et la dernière relative à la diversification des risques d'investissement.
L'étude montre que dans les pays ayant les meilleurs résultats (Allemagne, Suisse) seulement 50 % des personnes interrogées ont été capables de répondre correctement aux trois questions. Ce taux chute entre 20 et 25 % pour des pays développés tels que l'Italie, le Japon, la Suède. En Russie ou en Roumanie, le taux est de 4 %[1].
Répercussions
La mauvaise compréhension des mécanismes financiers peut avoir des graves répercussions sur la santé des ménages. Lorsque ceux-ci sont confrontés aux crédits (cartes bancaires, crédit à la consommation, prêt étudiant/immobilier, etc.) ou même au boursicotage, les choix erronés affectent le budget du ménage ce qui peut le conduire à sa précarisation[1].
Cette situation conduit à une insécurité financière des ménages. En 2013, la moitié des habitants des États-Unis ne sont pas capables de répondre à une dépense imprévue de 400 dollars[2].
Cela peut se traduire par une forte exposition au risque d'arnaque financière tel que :
- sur l'utilisation des chèques. Les victimes encaissent ce qu'il pense être un vrai chèque et réalisent une dépense réelle :
- les faux employeurs[3], le nouveau salarié reçoit un « chèque » pour pouvoir s'équiper en matériel. L'arnaqueur ayant volontairement donnée un « chèque » plus important à celui qu'attendait la victime, il demande à ce dernier de bonne-foi de lui rendre la différence. La victime s'aperçoit plusieurs jours plus tard que le chèque qu'il a encaissé n'est pas honoré (volé, sans provision). Il se retrouve alors lesé de toutes les dépenses qu'il a effectué pour le faux employeur[4].
- les faux prêts[5], la fausse banque verse plus que prévu à son client, celui-ci rembourse la différence. Une variante de l'arnaque consiste à demander des frais de dossiers.
- les faux amis[6], une personne ayant un problème avec sa banque demande à un ami de lui encaisser un chèque à sa place et de lui rendre en espèce.
- Contrairement aux idées conçues, l'utilisation d'un chèque de banque ne protège en rien d'une arnaque et peut même la faciliter en raison de la confiance qui est accordée à tort à ce type de moyen de paiement. Il n'existe aucun moyen fiable de vérifier sans passer par sa banque la validité d'un chèque de banque.
Lutte contre l'analphabétisme financier
L'instruction des personnes analphabètes permet d'améliorer leur situation matérielle[1].
Le rôle des banques est pointé quant à l'information de ses clients lors que l'utilisation de ses services, notamment sur le risque de non-paiement des chèques qui ne sont garanties qu'à hauteur de 15 euros en France[6].
Références
- Vous n'y connaissez rien en argent (ou pas grand-chose)
- Analphabétisme financier et « démocratisation » de l’insécurité financière aux États-Unis
- Indre-et-Loire : des chômeurs victimes d'une arnaque à la fausse offre d'emploi
- Faux jobs, faux chèques mais vraies arnaques
- La florissante arnaque aux faux emprunts
- Attention à la fraude du «chèque de l'amitié» !
Bibliographie
- (en) [PDF] The Economic Importance of Financial Literacy : Theory and Evidence, Annamaria Lusardi et Olivia S. Mitchel
Articles connexes
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