Ancien 11e arrondissement de Paris
On désigne par ancien 11e arrondissement de Paris le onzième des douze anciens arrondissements de Paris créés en 1795[1] et ayant existé jusqu'en 1860, année de l'agrandissement de Paris et de la réorganisation en vingt arrondissements, par la loi du .
Pour les articles homonymes, voir 11e arrondissement de Paris et 11e arrondissement.
Ancien 11e arrondissement de Paris | |
Administration | |
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Pays | France |
Ville | Paris |
Quartiers | École-de-Médecine Luxembourg Palais-de-Justice Sorbonne |
Démographie | |
Population | 69 581 hab. (1851) |
Densité | 31 146 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 51′ 02″ nord, 2° 19′ 57″ est |
Superficie | 2,234 km2 |
Localisation | |
Emplacement et délimitation
Le 11e arrondissement, d'une superficie de 223 ha[2], était composé de quatre quartiers contigus, sur la rive gauche de Paris, incluant la partie occidentale de l'île de la Cité.
Il était délimité par les murs de la ville au sud, le 10e arrondissement à l'ouest, la Seine et le 4e au nord et les 9e et 12e arrondissement à l'est :
- pont au Change
- rue de la Barillerie (actuel boulevard du Palais)
- pont Saint-Michel
- quai Saint-Michel
- rue du Petit-Pont
- rue Saint-Jacques
- rue Saint-Dominique (actuelle rue Royer-Collard)
- rue d'Enfer (actuels boulevard Saint-Michel, rue Henri-Barbusse et avenue Denfert-Rochereau)
- barrière d'Enfer (voir no 13)
- murs extérieurs (actuels boulevards Raspail, Edgar-Quinet, Vaugirard et Pasteur)
- barrière de Vaugirard (voir no 9)
- rue de Vaugirard
- rue du Regard
- rue du Cherche-Midi
- rue du Four
- rue des Boucheries (rue réunie en 1849 à la rue de l'École-de-Médecine et supprimée lors du percement du boulevard Saint-Germain, déclaré d'utilité publique en 1866)
- rue des Fossés-Saint-Germain (actuelle rue de l'Ancienne-Comédie)
- rue Dauphine
- Pont Neuf
- quai de l'Horloge
Histoire
Le 11e arrondissement de Paris, initialement dénommé « onzième municipalité », est créé en 1795. Il regroupe quatre des 48 sections révolutionnaires délimitées en 1790 : la section de Marat, la section Mutius-Scaevola, la section de Chalier et la section du Pont-Neuf.
Cet arrondissement subsiste jusqu'en 1860.
Quartiers
- De 1811 à 1849
De 1811 à 1849, le 11e arrondissement est divisé en quatre quartiers[3] :
- Le quartier de l'École-de-Médecine[note 1]
- Le quartier du Luxembourg[note 2]
- Le quartier de la Sorbonne[note 3]
- Le quartier du Palais-de-Justice[note 4]
- De 1850 à 1860
De 1850 à 1860, le 12e arrondissement est divisé en quatre quartiers :
- Le quartier du Palais-de-Justice
- Le quartier de l'École-de-Médecine
- Le quartier de la Sorbonne
- Le quartier du Luxembourg
Administration
En 1795, la mairie de la 11e municipalité s'installe rue Mignon, à l'emplacement de l'ancien Collège Mignon, dans l'ancienne maison de l'imprimeur du parlement Nicolas-Henry Nyon. La maison avait été habitée sous la Révolution par Robert Lindet et avait tenu lieu de siège du comité de la Section du Théâtre-Français.
En 1804, la municipalité s'installe rue du Vieux-Colombier, dans un hôtel construit vers 1702, acheté par Abraham Peyrenc de Moras en 1726 et qui passe aux mains du marquis de Maupeou, d'un maître-charpentier du nom de Charles Bougault en 1783 puis d'un maître d'hôtel de Louis XVI : Nicolas-Martin Julliot de Fromont[4]. C'est la veuve de ce dernier qui, dès le , donne cet hôtel en location à la municipalité. Après plusieurs transformations, l'édifice a ultérieurement accueilli diverses salles de spectacles, jusqu'à l'actuel Théâtre du Vieux-Colombier.
Le , la mairie se déplace rue Garancière[5], dans l'ancien hôtel de Sourdéac, construit en 1646, confisqué à la Révolution au marquis de Lubersac.
On déménage, en 1850, les services municipaux dans un bâtiment construit, de 1845 à , par les architectes Philippe-Laurent Rolland et Paul-Frédéric Le Vicomte, au no 8 de la rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice (rue Bonaparte depuis 1852), à l'emplacement d'un ancien hôtel du duc de Charost appartenant au duc de Cossé-Brissac et acquis par la ville en 1840[6]. Le bâtiment avait lui-même succédé en 1651 à un couvent de Bernardines de Sainte-Cécile. On construit d'abord, face à l'église Saint-Sulpice, le pavillon central, qui forme alors l'avant-corps de la mairie donnant sur la place. À la suite de la création des vingt arrondissements, l'immeuble devient la mairie du nouveau 6e arrondissement, au no 78 de la rue Bonaparte, dénomination de la voie depuis 1852.
Maires du 11e arrondissement
Période | Identité |
---|---|
1795-1799 | M. Leblond |
1799-1800 | Michel Cubières[9] |
1800-1804 | Antoine Boulard[note 5],[11],[10] |
1804-1820 | Jean-Philippe-Gabriel Camet de La Bonnardière[note 6],[10],[12],[13] |
1820-1825 | Henri-Simon Boulard[14] |
1825-1830 | Antoine-Marie Fieffé |
1830-1833 | Antoine-Augustin Renouard[15] |
1833-1849 | Joseph Démonts[16],[17],[18],[19],[20] |
1849-1850 | Marie-Joseph Gillet[note 7] |
1850-1857 | Pierre-Désiré-François-Xavier Desgranges[note 8]. |
1857-1860 | Léon-Jean-Andoche Colin de Verdière[note 9] |
Démographie
Évolution
En 1860, le onzième arrondissement ancien disparaît dans le cadre de l'agrandissement de Paris et de son découpage en vingt nouveaux arrondissements, en application de la loi du [21]. Les quartiers de l'École-de-Médecine et du Luxembourg sont intégrés au nouveau 6e arrondissement, le quartier de la Sorbonne au 5e et celui du Palais-de-Justice au 1er.
Annexes
Notes
- « section du Théâtre-Français » de 1790 à août 1792 et après 1795, « section de Marseille » et « Section de Marat » dans l'intervalle.
- « section du Luxembourg » de 1790 à octobre 1793, et après mai 1795, « section Mutius-Scaevola » dans l'intervalle.
- « section des Thermes-de-Julien » de 1790 à septembre 1792 et après février 1793, « section de Beaurepaire » et « section de Chalier » dans l'intervalle.
- « section Henri IV » de 1790 à août 1792, puis « section du Pont-Neuf » et « section Révolutionnaire ».
- (1754-1825), notaire, député de la Seine du 28 juillet 1803 au 1er juillet 1808, père du futur maire du 9e Henri-Simon Boulard. Nomination par un arrêté collectif du 18 ventôse an VIII (9 mars 1800)[10].
- (1769-1842), député de la Seine du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
- Mort en cours de mandat, remplacé par son adjoint.
- Démissionnaire
- Ancien avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation.
Références
- Consulter le texte de la loi sur archive.org.
- Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Maisonneuve et Larose, , II éd., 796 p. (ISBN 2-7068-1668-6), p. 103–104
- Antoine-Nicolas Béraud, Pierre-Joseph-Spiridion Dufey, Dictionnaire historique de Paris, volume 1, J.N. Barba, 1828, p. 426 [lire en ligne].
- (en) « History of the building at 21 rue du Vieux Colombier »
- Histoire de la mairie du 6e arrondissement.
- L'Illustration, t. XIV, 1849, p. 32, [lire en ligne].
- Source : Almanach national, Almanach impérial, Almanach royal.
- Bulletin de la société historique du sixième arrondissement, volumes 21-22, p. 8, 1921.
- « Biographie universelle, ancienne et moderne »
- Nicolas Viton de Saint-Allais, La France législative, ministérielle, judiciaire et administrative, sous les quatre dynasties, t. I, Paris, P. Didot l'aîné, (lire en ligne), p. 324.
- Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue, L'Europe pendant le Consulat et l'Empire de Napoléon, p. 222, 1845.
- Ordonnance du 27 mars 1816 du roi Louis XVIII sur la nomination des maires et adjoints des douze arrondissements de Paris jusqu'en 1821.
- Bulletins officiels de la Grande armée, 23 frimaire an 14.
- Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale.
- Ordonnance de Louis-Philippe, roi des Français, du 15 septembre 1830, in Journal des débats politiques et littéraires, 20 septembre 1830.
- Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale.
- Ordonnance du roi du 24 janvier 1838.
- Ordonnance du Roi du 24 janvier 1838, in Journal des débats politiques et littéraires, 26 janvier 1838.
- Ordonnance du Roi du 23 décembre 1843, in Journal des débats politiques et littéraires, 25 décembre 1843.
- Ordonnance royale du 22 décembre 1846 portant nomination des maires et adjoints des douze arrondissements de Paris.
- no 7072 — Loi sur l'extension des limites de Paris, Bulletin des lois de la République française, t. XIV, XIe série, no 738, p. 747–751, reproduit sur Google Books.
Sources
- Plans parcellaires des Archives de Paris (1810-1836)
- Almanach national
- Plan de la ville de Paris, par Xavier Girard (1843)
- Antoine-Nicolas Béraud, Pierre-Joseph-Spiridion Dufey, Dictionnaire historique de Paris, volume 1, J.N. Barba, 1828 [lire en ligne].
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de Minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117)
Articles connexes
- Anciens arrondissements de Paris
- Sections révolutionnaires de Paris (précédemment aux arrondissements, de 1790 à 1795)
- Arrondissements de Paris (depuis 1860)
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