Ancienne conserverie Alexis Le Gall
L'ancienne conserverie Alexis Le Gall est, comme son nom l'indique, une conserverie de poissons construite et active entre 1901 et 1954, située à Loctudy, ville bretonne du Finistère-Sud. Inscrite en 2014, puis classée monument historique en 2016, elle est la seule usine de France, et une des trois d'Europe, à être maintenue en l'état d'origine (immeubles, matériels, collections), et pouvant donc présenter le fonctionnement d'une usine de conserves de la première moitié du XXè siècle. Restaurée entre 2016 et 2021, cette ancienne usine figure dans la liste des bénéficiaires du loto du patrimoine, pour l'année . Elle ouvre au public en septembre 2021.
Nom local |
Conserverie Alexis Le Gall |
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Type |
Conserverie (d) |
Protection |
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Pays | |
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Commune | |
Adresse |
Rue de la Grandière et impasse du Nord |
Coordonnées |
47° 50′ 06″ N, 4° 10′ 05″ O |
Historique
Les propriétaires
La conserverie est fondée en 1901 par l'industriel Vallières des Fillières, puis gérée par son épouse à son décès. Elle doit faire face à un conflit salarial l'opposant aux quelque 60 ouvrières de l'usine, à la suite de la crise de la sardine que traverse le port au cours de la décennie. Finalement, l'usine est vendue à Alexis Le Gall (1880-1969[1]), originaire de Douarnenez, en 1916. Agrandie, elle rouvre en 1919. Sa production est arrêtée en 1954.
L'usine et ses dépendances sont maintenues en état de fonctionnement par les descendants d'Alexis Le Gall, notamment Jean-Philippe Chapalain, dont l'épouse est une petite-fille d'Alexis Le Gall.
Localisation
Cette ancienne usine est située sur le territoire de la commune bigoudène de Loctudy, port située au sud-Ouest de la Bretagne. Elle est localisée à proximité de l'entrée de l'estuaire de la rivière de Pont-l'Abbé, dans la rue de la Grandière et dans l'impasse du Nord, près du quai Nord du port de pêche, seul quai de débarquement du port jusqu'en 1933, expliquant ainsi sa localisation[2].
Description
La conserverie comporte plusieurs bâtiments : les ateliers de fabrication, en quatre travées, construits autour d'une maison d'habitation, les laboratoires des sauces, une maison de maître à usage de bureau et d'habitation, datée de 1890 et un magasin à marée, pour la réception des poissons. Mais l'entreprise préserve aussi tout le matériel nécessaire au fonctionnement de l'usine, véritable témoignage du labeur quotidien de cette industrie agro-alimentaire de la première moitié du XXe siècle.
La préservation
Devant la détérioration de l'usine au début du IIIe millénaire, Jean-Philippe Chapalain, son propriétaire, demande et obtient une inscription, puis une classification des bâtiments au titre de monument historique le [3]. La localisation des édifices à proximité du port, l'état de conservation du matériel (encore capable de fonctionner au début de la décennie 2000), le caractère unique et exceptionnel de ce patrimoine matériel (Un seul musée de la conserverie de la première moitié du XXe siècle existe à Stavanger, au sud de la Norvège, et, dans une moindre mesure, à Portimao, au Portugal), et les possibilités d'enquêtes ethnologiques et sociologiques et donc humaines, qu'il offre justifient cette classification.
Avec les bâtiments, 44 séries d'objets utilisés au quotidien lors du fonctionnement de la conserverie sont aussi classés. Cela va des bacs à sciure aux armoires de rangement, des lampes à acétylène aux presses à condiment, des tables d'huilage aux grilles de séchage et de cuisson, du bureau d'Alexis Le Gall au coffre fort de l'entreprise[4].
- Bac à sciure
- Grilles de cuisson
- Jarre à huile
- Sertisseuse
Galerie
- cheminée
- autoclave
- bac et paniers
- bain à friture
Bibliographie
- Valérie Briand, La conserverie Alexis Le Gall à Loctudy - Patrimoine industriel, Rennes 2, 1993.
- Claude Herbaut et Bernard André, Mémoire de l'industrie en Bretagne, éditions Apogée, Rennes, 2001.
- Marie Rouzeau (sous la direction de), Conserveries en Bretagne, l'or bleu du littoral, éditions coop Breizh, 2007.
- Joseph Coïc, L'épopée des conserveries guilvinistes et du littoral bigouden sud, éditions Empreintes, 2013.
Références
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