André Colin (navire)
L’André Colin était une vedette rapide appartenant à la compagnie maritime Penn ar Bed. Elle assurait d'avril à septembre, le transport des passagers entre les îles (Ouessant, Molène, Sein) et différents ports du Finistère.
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André Colin | |
L’André Colin à pleine vitesse entre Camaret-sur-Mer et Ouessant | |
Type | Navire à passagers |
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Histoire | |
Chantier naval | Lorient Naval Industrie - filiale de Leroux et Lotz (devenu Timolor) |
Lancement | 24 mai 1996 |
Mise en service | Dimanche 30 juin 1996 |
Statut | Retiré en 2014 |
Équipage | |
Équipage | 5 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 34.9 m |
Maître-bau | 7 m |
Tirant d'eau | 2 m |
Port en lourd | 140 t |
Tonnage | 293 UMS |
Propulsion | 2 moteurs Deutz, entraînant deux hélices à pas fixe |
Puissance | 4 040 ch (2 x 2 020 ch) |
Vitesse | 21-22 nœuds |
Caractéristiques commerciales | |
Pont | 3 |
Passagers | 195 |
Carrière | |
Armateur | Compagnie maritime Penn ar Bed |
Pavillon | France |
Lignes desservies
- (Brest) ⇔ Le Conquet ⇔ Molène ⇔ Ouessant
- Brest ⇔ Camaret-sur-Mer ⇔ (Molène)⇔ Ouessant
- Brest ⇔ Camaret-sur-Mer ⇔ Sein
- Audierne ⇔ Sein (en remplacement de l’Enez Sun 3)
Histoire
Jusqu'en 1995, la compagnie maritime Penn ar Bed affrétait chaque été un navire à une autre compagnie afin de renforcer sa flotte au plus fort de la saison touristique.
Ainsi, ont été affrétés successivement un petit catamaran, l’Ar Vro, une vedette rapide, le Mont-Orgueil (appartenant à Emeraude Lines), ou encore un gros catamaran rapide, l’Anahitra (photo ci-dessus).
Mais en agissant ainsi depuis plusieurs années, la compagnie n'était pas « autonome ». De ce fait, la décision fut prise par la Penn ar Bed et le conseil général du Finistère, de lancer la construction d'une vedette saisonnière.
Construction
En 1994, des études sont menées et un appel d'ofres est lancé. C'est finalement le chantier Leroux & Lotz basé à Nantes qui propose à la compagnie une vedette rapide à l'allure futuriste. Cette vedette étant annoncée comme un prototype, la compagnie négocie un prix défiant toute concurrence. Après plusieurs mois de travaux au chantier Lorient Naval Industrie (filiale de Leroux & Lotz), l’André Colin prend la mer le . Il est alors acheminé à Brest où il est équipé de son matériel de sécurité et de navigation. Des essais sont ensuite effectués durant le mois de juin afin de s'assurer qu'il soit fin prêt pour la saison.
Voyage inaugural
Le dimanche , l’André Colin quitte Brest pour sa première traversé commerciale. Il embarque quelques passagers, plusieurs députés, sénateurs et élus du département, ainsi que Anne-Marie Idrac, alors secrétaire d'état aux transports, et Jean-Yves Cozan, conseiller général d'Ouessant.
L’André Colin a mis une heure et vingt minutes seulement pour rallier Ouessant, avec une vitesse moyenne de 23 nœuds. Il était commandé par Michel Stéphan, un ouessantin toujours commandant dans la compagnie à ce jour. La traversée s'est déroulée sans encombre, mis à part un vent de suroît au débouché du Fromveur alors que la marée descendait. Ce qui a formé des creux de 2 à 3 mètres.
À son arrivée sur l'île, le bateau est accueilli par les îliens qui brandissent une banderole « Pour un véritable service public : 3 aller-retour par semaine toute l'année ». En effet, le gros problème de la compagnie est que ses navires sont basés sur le continent. Ils partent donc de Brest le matin et rentrent d'Ouessant le soir. Ce que revendiquaient les îliens, c'était au minimum 3 aller-retour îles - continent (et non pas continent - îles) par semaine, hiver comme été. À l'époque, cela n'était possible que d'avril à septembre une fois par semaine (aujourd'hui encore, seuls deux aller-retour hebdomadaires îles - continent sont proposés d'avril à septembre et un seul en hiver).
À l'issue du prêche prononcé par Louis Conq, curé de Molène et Ouessant, Marguerite Colin, fille d'André Colin et marraine du navire, a brisé la fameuse bouteille de champagne sur l'étrave du nouveau bateau. Avant que la fête ne commence, le sénateur Alphonse Arzel a entonné le vibrant O Breiz Izel...
Constitution du navire
Description de l'arrière vers l'avant :
- Local barre
- Atelier (réparation, outillage, mécanique…)
- Salle des machines & groupes électrogènes
- 2 cabines de 2 couchettes superposées (logement pour 4 hommes d'équipage) + 2 cabines indiciduelles (capitaine et chef mécanicien)
- Local technique et puits de chaîne
- Local motopompe incendie de secours
Description de l'arrière vers l'avant :
- Plage de manœuvre arrière
- Salon passagers arrière
- Salons passagers latéraux, avec au centre, 2 WC + 1 WC PMR
- Portes latérales d'accès au navire
- Salon passagers avant
- Local entretien
- Plage de manœuvre avant
Description de l'arrière vers l'avant :
- Pont extérieur marchandises (3 tonnes)/ passagers
- Pont extérieur passagers
- Bar panoramique
- Passerelle
Remise aux normes en 2010
L’André Colin est entré en carénage au chantier CIB de Brest fin pour une durée de trois semaines. La vedette rapide subit en effet une remise aux normes de ses équipements et installations. En premier lieu, une porte d'accès homologuée sera aménagée côté bâbord. Jusqu'ici, les passagers pouvaient uniquement embarquer ou débarquer à tribord, l'autre côté ne disposant que d'une trappe de secours. L'installation de cette nouvelle porte entraînera quelques transformations du salon passagers. Aussi, comme les autres navires de la Penn ar Bed récemment, les radeaux de sauvetage actuels seront remplacés par trois nouveaux, couverts, d'une capacité de 100 places et accessibles par toboggan. Enfin, après une révision complète des moteurs, des modifications seront apportées au système de ventilation ainsi qu'aux défenses du navire et à la peinture de coque. L’André Colin pourra alors reprendre du service le dimanche où il commencera ses rotations hebdomadaires vers Sein.
Retiré du service en 2014
Le navire a été arrêté en 2014 puis vendu au chantier Navaleo de Brest en 2018 pour sa déconstruction après seulement 20 ans d'exploitation.
Un choix architectural
L’André Colin est un navire de type semi-planant, mais sans doute trop lourd (c'est une coque en acier) pour ce concept :
- Le navire est imposant (35 m) et lourd (140 tonnes en charge) pour une capacité toutefois limitée (195 passagers), alors que les vedettes de la compagnie concurrente Finist'mer mesurent dix mètres de moins pour la même capacité...
- Le rapport poids / puissance est élevé. Malgré ses 2 moteurs de 2 020 ch tournant à plein régime la vitesse de service ne dépasse pas 21-22 nœuds; le navire ne déjauge pas suffisamment. Une construction en aluminium aurait permis d'atteindre 25 nœuds pour une puissance inférieure.
- Le comportement marin lié à sa carène de type planante qui s'appuie sur la surface de la mer; : le bateau tangue et roule beaucoup même lorsque la mer est relativement calme.
Équipement et agencement
- On note une concentration du bruit des machines dans les salons passagers (sifflement de la turbo-soufflante), ainsi que sur le pont extérieur (ventilation salle des machines) ;
- Il y a un espace insuffisant entre les sièges (non conforme aux nouvelles normes en vigueur) ;
- Les emplacements à bagages sont insuffisants.
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