André Commard de Puylorson
André Commard de Puylorson, né à Noirmoutier-en-l'Île le , mort à Guérande le , est un historien et religieux français, ayant basé ses études sur l'île de Noirmoutier.
Naissance | Noirmoutier-en-l'Île |
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Décès |
(à 58 ans) Guérande |
Activité |
Historien, chanoine de la collégiale de Saint-Aubin de Guérande |
Quæ est Dei sapientia in mysterio ? Histoire de Noirmoutier |
Biographie
Fils d'André Commard de Puylorson (c. 1669-1719) et de Marie Françoise Maublanc (1687-?)[1], il est aussi le petit-fils d'Urbain Commard, riche marchand de l'île ayant fait construire, en 1683, en la commune de L'Épine, une chapelle afin de faire du village une paroisse indépendante[2]. Aussi, et plus généralement, les Commard seraient issus d'une vieille famille de la noblesse des Côtes-d'Armor, ayant résidé dans l'ancien manoir de Launay-Commart, à Ploubalay[3]. Le complément du nom de Puylorson, quant à lui, fait référence à un nom de domaine de l'Est de L'Épine, comprenant des marais salants[4],[5].
André Commard de Puylorson vit donc son enfance dans l'une des familles les plus influentes de l'île et c'est aux environs de ses quatorze ans qu'il entama le premier contact avec les ordres catholiques. En effet, entre 1722 et 1725, il est approché par le futur cardinal Federico Marcello Lante Montefeltro della Rovere. Cette relation entre les deux hommes durera au moins jusqu'en 1742, date à laquelle André Commard de Puylorson prédit la nomination en tant que cardinal de Federico Lante della Rovere[4], cette dernière se déroulant effectivement l'année suivante.
Selon l'historien spécialiste de Noirmoutier Claude Bouhier, l'entrée dans les ordres d'André Commard de Puylorson aurait été favorisée par l'intervention de Federico Lante della Rovere, prieur de l'abbaye Saint-Philibert[4].
C'est donc à ses 26 ans, alors qu'il est déjà maître ès Arts et diacre de Luçon, qu'André Commard de Puylorson est nommé docteur en théologie par la faculté de Nantes, avec sa thèse Quæ est Dei sapientia in mysterio ? (Quelle est la sagesse de Dieu dans les mystères ?). Séjournant à Noirmoutier quelque temps après l'obtention de ce diplôme, il s'immisce alors dans les affaires judiciaires locales en critiquant, notamment, le trafic de tabac qui s'est répandu par les arrivées de navires et qui fait rage sur l'île. C'est par la rédaction d'un libelle daté de 1740 qu'André Commard de Puylorson nous livre un de ses premiers témoignages servant à raconter l'histoire de Noirmoutier, par le biais de quelques exemples d'affaires rapportées mêlant tentatives de corruption et usages d'influences[6],[7].
Par la suite, il part à Troyes pour rejoindre la collégiale de Saint-Urbain mais n'y restera qu'un peu moins d'une dizaine d'années car rapidement nommé par le roi Louis XV à l'église de Guérande, le [3],[8].
Alors que la guerre de Sept Ans débute en 1756, André Commard de Puylorson s'engage dans la milice de Fontenay-le-Comte pour aller livrer bataille en Bretagne. C'est probablement à la suite de sa participation, le , à la bataille de Saint-Cast, éclatante victoire française, qu'il se fait remettre une médaille de bronze de la part de Louis XV[3].
C'est enfin à partir de 1761, et jusqu'en 1768, qu'André Commard de Puylorson s'affirme comme le « premier historien de Noirmoutier », selon les mots d'Ambroise Viaud-Grand-Marais[9]. En effet, le noirmoutrin rédige une première version de son Histoire de Noirmoutier, en 1761, avec, au début, une épître de quatorze pages dédiée à Louis V Joseph de Bourbon-Condé dont il semble admirer les aptitudes militaires. Une autre épître débute l'ouvrage, cette fois-ci dédiée au cardinal Federico Marcello Lante Montefeltro della Rovere[10]. Une deuxième version de ce même livre est rédigée en 1767 et, cette fois, l'épître dédiée au cardinal a disparu et celle à l'adresse du prince de Condé est remplacée par une dédiée au roi Louis XV. Dans cette dernière, André Commard de Puylorson se réjouit de la domination directe du roi de France sur Noirmoutier, tout en faisant allusion aux privilèges royaux qu'il faudrait maintenir sur l'île. Enfin, un dernier exemplaire est rédigé entre 1767 et 1768, moins complet par rapport au précédent, semble avoir été offert soit à Louis XV, soit à un membre important de la région en lien avec l'administration royale[4],[3].
André Commard de Puylorson meurt le , dans l'église de Guérande où il officiait, à l'âge de 58 ans. Il fut inhumé dans cette même paroisse[3].
Œuvres
- Quæ est Dei sapientia in mysterio ?, thèse de théologie délivrée à Nantes, en 1737.
- Libelle, rédigé à Noirmoutier, en 1740, conservé au château de Chantilly[11].
- Dissertation historique et topographique de l'île de Noirmoutier, située sur les confins du Poitou et de la Bretagne à l'embouchure de la Loire, abrégé en Histoire de Noirmoutier, rédigé entre 1761 et 1768, à Noirmoutier[10].
Notes et références
- DANIAU. (1737). Registre paroissial de Noirmoutier-en-l’Île (1710–1737). Les Archives de la Vendée. Consulté le 15 janvier 2022, à l’adresse https://etatcivil-archives.vendee.fr/ark:/22574/s005dd2c2bd00e55/5df746db33b73
- Paroisse de Noirmoutier-en-l’Île. (2020, 10 février). Église Saint-Jean-Baptiste-de-l’Épine. Paroisse Saint-Philbert de Noirmoutier. Consulté le 15 janvier 2022, à l’adresse http://saint-philbert-en-noirmoutier.fr/eglise-saint-jean-baptiste-de-lepine/
- VIAUD-GRAND-MARAIS, A. (1897). André Commard de Puylorson. Revue du Bas-Poitou. Consulté le 15 janvier 2022, à l’adresse https://etatcivil-archives.vendee.fr/ark:/22574/s005e039df7cd82a/5e039df7e3f0b
- BOUHIER, C. (1977). L’œuvre de Commard de Puylorson. Lettre aux Amis de Noirmoutier, 25, 20‑22.
- Marais salant Puylorson - Noirmoutier. (s. d.). Île de Noirmoutier. Consulté le 15 janvier 2022, à l’adresse https://www.ile-noirmoutier.com/fr/que-faire-sur-l-ile/visites-des-marais-salants/marais-salant-puylorson.html
- Le trafic du tabac au XVIIIe siècle à Noirmoutier – Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes. (2019, 1 septembre). Association pour l’Histoire de l’Administration des Douanes. Consulté le 15 janvier 2022, à l’adresse https://histoire-de-la-douane.org/le-trafic-du-tabac-au-xviiie-siecle-a-noirmoutier/
- Libelle de A. Commard, Musée Condé, FA-15
- Insinuations ecclésiastiques du diocèse de Nantes (Vol. 218). (1746).
- VIAUD-GRAND-MARAIS, A. (1897). André Commard de Puylorson : premier historien de Noirmoutier, 1710–1769. Imprimerie Lafolye.
- COMMARD DE PUYLORSON, A. (1761). Dissertation historique et topographique de l’île de Noirmoutier, accompagnée de recherches sur l’origine de ses habitants et d’observations curieuses, économiques et politiques. Archives de Vendée. Consulté le 27 avril 2022, à l’adresse https://etatcivil-archives.vendee.fr/ark:/22574/s00614eca8c479f2/614eca8c4d705
- Inventaire du domaine de Chantilly. (s. d.). Domaine de Chantilly. Consulté le 15 janvier 2022, à l’adresse https://www.bibliotheque-conde.fr/wp-content/uploads/2015/01/Archives-inventaire-d%C3%A9finitif_S%C3%A9ries-D-%C3%A0-H.pdf
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