Angel Diaz-Ojeda

Angel Diaz-Ojeda, (Fuente de Andalucia, près de Séville, - Alger, ) est un peintre naïf espagnol établi en Algérie.

Angel Diaz-Ojeda
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Alger
Nationalité
Activité

Biographie

Angel Diaz-Ojeda dessine depuis l'enfance. Sa famille s'opposant à sa vocation artistique, il devient ingénieur et part travailler dans différents pays d'Amérique du sud puis, de retour en Espagne en 1914, il occupe de hautes fonctions au ministère de la santé jusqu'au début de la guerre d'Espagne. Engagé dans le camp des Républicains, il se réfugie à Oran le à la chute de la république espagnole. Il est alors interné à Boghari puis dans d'autres camps de déportation, jusqu'au débarquement de l'armée américaine en , et se consacre à la peinture, recréant dans un style naïf les paysages et les foules d'Andalousie et d'Algérie. Il fréquente les peintres Louis Bénisti, Émile Claro, Rafel Tona et, à partir de 1946, le poète Jean Sénac[1].

Installé à Alger en 1962 après l'indépendance, il participe notamment à l'exposition Peintres algériens organisée pour les « Fêtes du 1er novembre et préfacée par Sénac »[2]. Une rétrospective de son œuvre, préfacée par Fernand Arnaudiès, est présentée au Centre Culturel Français d'Alger en novembre et .

Après la mort de Diaz-Ojeda Jean Sénac lui consacre le une émission dans la série Poésie sur tous les fronts qu'il réalise sur la radio nationale. Citant deux vers de Romance de la Guardia civil de Federico García Lorca dont le peintre avait fait le titre de l'une de ses œuvres, Sénac y souligne que « Toute l'œuvre de Diaz-Ojeda fut imprégnée de cette imagerie, de ces larmes et de cette souveraine certitude d'un monde meilleur à édifier chaque jour de main d'homme et de foi constante ». Il y lit également un message de Khadda : « Ces fêtes de l'indépendance qu'il peignait, ces arbres qui se choisissaient des drapeaux en guise de fruits, c'était son rêve permanent. Car à travers l"Algérie indépendante, c'est l'Espagne retrouvant sa grandeur »[3].

Sénac occupera jusqu'à son assassinat le logement de Diaz-Ojeda au sous-sol du 2 rue Élisée-Reclus (Omar Amimour)[4].

Notes et références

  1. Marion Vidal-Bué, L'Algérie des peintres, 1830-1960, Paris, Éditions Paris Méditerranée / Alger, Edif 2000, 2002, p.281
  2. Catalogue de l'exposition Peintres algériens, salle Ibn Khaldoun, 1963. L'exposition réunit des peintures d'Aksouh, Baya, Hacène Benaboura, Benanteur, Bouzid, Guermaz, Issiakhem, Khadda, Azouaou Mammeri, Mesli, Martinez, Mohamed Racim, Bachir Yellès, Zérarti, mais aussi d'Angel Diaz-Ojeda, Jean de Maisonseul, Nallard et René Sintès, ainsi que des dessins d'enfants.
  3. Jean Sénac, Visages d'Algérie, Écrits sur l'art, textes rassemblés par Hamid Nacer-Khodja, Paris, Paris-Méditerranée / Alger, EDIF 2000, 2002, p. 195-197
  4. Jean Sénac, Visages d'Algérie, Écrits sur l'art, textes rassemblés par Hamid Nacer-Khodja, Paris, Paris-Méditerranée / Alger, EDIF 2000, 2002, notice sur Diaz-Ojeda p. 228

Musées

Des œuvres de Angel Diaz-Ojeda sont présentes dans les collections du Musée National des Beaux-Arts d'Alger.

Bibliographie

 : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Peintres algériens, textes d'Edmond Michelet et Mourad Bourboune, Musée des arts décoratifs de Paris, Paris, 1964 (œuvre exposée : La journée de l'arbre).
  • Poésie au Sud, Jean Sénac et la nouvelle poésie algérienne d'expression française [nombreux inédits], Archives de la Ville de Marseille, 1983 (Diaz-Ojeda, p. 127).
  • Marion Vidal-Bué, Une École d'Alger ?, dans Algérie Littérature/Action no 47-48, Paris, éditions Marsa, janvier-, p. 150
  • Marion Vidal-Bué, Alger et ses peintres (1830-1960), Paris, Paris-Méditerranée, 2000, p. 56 et 62 (ISBN 2-84272-095-4) (BNF 37680365)
  • Marion Vidal-Bué, L'Algérie des peintres, 1830-1960, Paris, Éditions Paris Méditerranée / Alger, Edif 2000, 2002, (ISBN 2-84272-143-8)
  • Jean Sénac, Visages d'Algérie, Écrits sur l'art, textes rassemblés par Hamid Nacer-Khodja, préface de Guy Dugas, p. 195-197 (reproductions : Jardin d'essai, vers 1962; Place du Gouvernement, 1962, Con el alma de charol, vienen por la carretera - Hommage à Lorca, 1953, p. 92-93), Paris, Paris-Méditerranée / Alger, EDIF 2000, 2002 (ISBN 2-84272-156-X).
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