Anhydre
- En principe, un matériau est anhydre, du grec ἄνυδρος (« sans eau »), s'il ne contient pas du tout d'eau.
- En pratique, on qualifie une substance (sel, cristal ionique, composé, solvant, gaz, etc.) d'anhydre quand elle contient très peu d'eau libre[alpha 1], comparée aux formes courantes de cette substance[alpha 2] :
- un solvant organique est considéré comme anhydre quand on l'a desséché du mieux possible. Selon le solvant et son caractère hygroscopique, il est difficile d'abaisser sa teneur en eau au-dessous de 0,03 ppm (benzène, peu hygroscopique) à 100 ppm (méthanol, très hygroscopique) ;
- on qualifie souvent l'ammoniac NH3 et le chlorure d'hydrogène HCl d'anhydres quand ils sont à l'état gazeux, par opposition à leurs solutions aqueuses, d'usage plus courant.
- En chimie et en minéralogie, on qualifie d'anhydres les cristaux ou les minéraux qui ne contiennent pas d'eau de cristallisation (ceux qui en contiennent sont dits hydratés) :
- le gypse, par exemple, est un sel hydraté, de formule CaSO4, 2 H2O ; dans la fabrication du plâtre il est transformé en hémihydrate CaSO4, 12 H2O ; en le calcinant complètement on obtient du sulfate de calcium anhydre CaSO4 ;
- en géologie et notamment en pétrologie, on qualifie de nominalement anhydres les minéraux qui ne contiendraient pas d'eau s'ils étaient purs mais qui en comportent un tout petit peu sous la forme de défauts cristallins, suffisamment pour devoir être pris en considération dans le bilan de l'eau à l'échelle de la planète. L'olivine et la wadsleyite du manteau notamment, de formule (Mg,Fe)2SiO4, sont peut-être un réservoir d'eau majeur[1].
Notes et références
Notes
- L'eau libre est l'eau qui ne fait pas partie intégrante de la formule chimique d'un composé. Le saccharose, par exemple, a pour formule C12H22O11 qu'on peut écrire C12(H2O)11 : ces groupements H2O ne sont pas comptés comme de l'eau libre.
- Plus que la teneur en eau ou concentration, c'est l'activité de l'eau qui compte.
Références
- (en) Nathalie Bolfan-Casanova, « Water in the Earth's mantle », Mineralogical magazine, vol. 69, no 3, , p. 229-257 (DOI 10.1180/0026461056930248).
Voir aussi
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