Anna Haag (femme politique)

Anna Haag (née Anna Pauline Wilhelmine Schaich le à Althütte et morte le à Hoffeld, Stuttgart) était une écrivaine, pacifiste, personnalité politique (SPD) et militante des droits des femmes allemande.

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Anna Haag
Biographie
Naissance
Décès
(à 93 ans)
Stuttgart
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Biographie

Anna Haag a grandi avec ses cinq frères et sœurs dans des conditions modestes. Son père était enseignant. Son oncle Ottmar Mergenthaler a inventé la machine à composer Linotype. La famille a déménagé à Dettingen an der Erms en 1901 et a vécu dans le "Schlössle", l'actuel hôtel de ville, jusqu'en 1913. Après l'école primaire, Anna Haag a fréquenté quelque temps l'école secondaire pour filles de Backnang puis l'école pour femmes au foyer de Reutlingen. Elle a ensuite travaillé dans la maison de ses parents[1]. En 1909, elle a épousé Albert Haag, futur professeur de mathématiques et de philosophie à Künzelsau. Le couple a d'abord habité à Lähn en Silésie puis à Treptow an der Rega en Poméranie, où Albert Haag a enseigné. Leur fille Isolde est née en 1910[2]. En 1912, ils ont déménagé à Bucarest, où Anna Haag a commencé à écrire pour des journaux allemands. La seconde fille Sigrid est née en 1915. En 1916, alors que son mari a été interné à Bucarest, Anna Haag a gèré un refuge pour réfugiés, puis un dortoir pour travailleurs allemands[1].

Après la Première Guerre mondiale, la famille est retourné à Nürtingen dans le Wurtemberg. C'est là que Haag a commencé à écrire des romans, tandis que son mari a repris son métier de professeur de mathématiques. Leur fils Rudolf est né en 1922. Anna Haag a commencé à publier son Journal d'une mère dans plusieurs journaux de langue allemande[3]. En 1926 la famille a déménagé à Stuttgart, où le roman autobiographique de Haag Die vier Roserkinder a été publié.

À l'époque du national-socialisme, Albert Haag a été muté sans son consentement pour avoir fait des déclarations pacifistes[4],[5]. Des déclarations contradictoires existent sur une éventuelle interdiction de publicationde Hanna Haag pendant le national-socialisme. Selon Knut von Harbou, Anna Haag a été interdite de publication en raison de son engagement envers la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, qui a été interdite en 1933[6]. Günter Randecker contredit cependant cette affirmation et cite plusieurs textes, ainsi qu'un extrait de son roman Die vier Roserkinder, qui a éte publié en 1939/40 dans l'annuaire Wir Mädel du Bund Deutscher Mädel[7].

Après la Seconde Guerre mondiale, Anna Haag a effectué des tournées de conférences aux États-Unis afin d´y contrer l'image négative de l'Allemagne. À Stuttgart, elle a cofondé le Club féminin américano-allemand. Haag s´est engagé à Stuttgart dans le Paritätischer Wohlfahrtsverband, la Maison associative pour la neurochirurgie, et a été impliqué dans la création de la clinique psychothérapeutique de Stuttgart-Sonnenberg.

Après sa mort en 1982, elle a été enterrée au cimetière de Birkach.

Les Journaux intimes secrets

De 1940 au , Haag a écrit environ «vingt volumes pleins de notes clairvoyantes sur la vie dans le Troisième Reich». Haag l'a d'abord caché dans son sous-sol, puis l'a enterré dans le jardin. Après la guerre, elle a converti les journaux en un tapuscrit de 500 pages, mais n'a pas pu trouver d'éditeur. En 1968, certaines parties de ce manuscrit ont été reprises son autobiographie Das Glück zu Leben. En 1981, sa fille a cédé l'intégralité de ces journaux Archives de la ville de Stuttgart. Puis en 2003, son fils a publié d'autres extraits. En 2016, des extraits des journaux intimes de l'ancien directeur du « Center for German-Jewish Studies », Edward Timms, ont été publiés dans son étude Anna Haag and her Secret Diary of the Second World War. Response to the Catastrophe of National Socialism. Le livre de Timm est paru en allemand trois ans plus tard. En 2021, l'intégralité du tapuscrit a été publiée pour la première fois sous le titre « Denken ist heute überhaupt nicht mehr Mode (la pensée n'est plus du tout à la mode) »[8]. Dans les journaux, il devient clair que Haag était un farouche opposant au Nazisme ; elle y voyait la négation de toutes les valeurs humaines.

Activité politique

Anna Haag a rejoint le SPD pendant la République de Weimar. Elle était convaincue que le SPD était le meilleur moyen de parvenir à une Allemagne démocratique. En raison de ses expériences pendant la Première Guerre mondiale, elle a fait campagne avec véhémence pour la paix et espérait pouvoir faire de même au sein du SPD. En 1925, elle a rejoint la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, qui avait été fondée en 1915 et qui, à partir de 1919, avait également une section allemande. En 1945, elle a fait revivre la branche wurtembergeoise de la ligue féminine et en a pris la présidence.

Après la Seconde Guerre mondiale, elle a participé à la reconstruction de Stuttgart et a défendu l'éducation politique des femmes. En 1949, Anna Haag publie le magazine Die Weltbürgerin dans le but de convaincre les femmes de leur part de responsabilité politique. Anna Haag était, entre autres, membre du conseil consultatif municipal de la ville de Stuttgart et cofondatrice du groupe de travail des femmes de Stuttgart . En 1951, elle a fondé le foyer pour jeunes femmes, aujourd'hui Anna-Haag-Haus à Bad Cannstatt .

En 1946, Anna Haag a été nommée à l' Assemblée d'État constitutionnelle pour le SPD, puis au premier parlement d'État de Wurtemberg-Bade . Elle a notamment préconisé la suspension temporaire des poursuites pénales en lien avec l´article § 218. Elle est restée membre du parlement de l'État jusqu'en 1950, après quoi elle a choisi de se concentrer davantage sur son travail social et littéraire[9].

Anna Haag s'est engagée à reconnaître le travail de femme au foyer comme un travail à part entière et a cofondé l'association des femmes au foyer. Et elle a milité pour le rejet de l'obligation de faire le service militaire avec une arme. La phrase « Nul ne peut être contraint de faire son service militaire avec une arme » de la loi no 1007[10] l'État de Wurtemberg-Baden, qui a été introduite par elle, a été incorporée dans la loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne sous une forme restreinte en 1949 (« Nul n'est autorisé à agir contre sa conscience Service militaire forcé avec une arme », article 4, paragraphe 3 de la Loi fondamentale).

Honneurs et récompenses

Deux rues de Stuttgart portent son nom, l'une d'entre elles à proximité immédiate de sa tombe ; y a des plaques commémoratives sur Anna-Haag-Platz à Stuttgart-Sillenbuch[5]. Deux écoles primaires portent son nom, une dans son Althütte natale et une à Nürtingen-Neckarhausen. De plus, l'école de travaux ménagers de Backnang la maison multigénérationnelle Anna-Haag à Bad Cannstatt et la salle des mariages et des groupes politiques de la mairie de Dettinger « Schlössle » portent son nom.

Œuvres (de)

  • Die vier Roserkinder. Geschichten aus einem Waldschulhaus, Heilbronn, Salzer, 1991
  • Renate und Brigitte, Berlin, Otto Uhlmann Verlag, 1937 (auparavant publié sous forme d´un feuilleton dans le Stuttgarter Neues Tagblatt (de)).
  • Ursula macht Inventur, Leipzig, Leipziger Abendpost, 1935 (publié sous forme d´un feuilleton dans le Leipziger Abendpost (de)).
  • Paul fliegt raus!, Bale, Basler Zeitung, 1937 (publié sous forme d´un feuilleton dans le Basler Zeitung).
  • … und wir Frauen?, Stuttgart, Ligue contre le fascisme, 1954 (publié par le Groupe Württemberg de la Ligue internationale des femmes pour la liberté et la paix).
  • Frau und Politik. Volk und Zeit, Karlsruhe 1946 (Discours pour un groupe de femmes du SPD).
  • Die Weltbürgerin Anna Haag (Hrsg.), premier cahier en .
  • Ich reise nach Amerika, Klett, Stuttgart, 1950.
  • Zum Mitnehmen: Ein bißchen Heiterkeit. Bonz, Stuttgart 1967.
  • Das Glück zu leben: Erinnerungen an bewegte Jahre Bonz, Stuttgart 1968.
  • Gesucht: Fräulein mit Engelsgeduld; ein vergnüglicher Roman Bonz, Stuttgart, 1969.
  • Der vergessene Liebesbrief und andere Weihnachts- und Silvestergeschichten Bonz, Stuttgart, 1969.
  • Zu meiner Zeit. Stieglitz-Verlag Händle, Mühlacker 1978 (ISBN 3-7987-0175-X) (Souvenirs).
  • Für einen Nachmittag. Stieglitz-Verlag Händle, Mühlacker 1980 (ISBN 3-7987-0187-3) (Reflexions et souvenirs).
  • Leben und gelebt werden: Erinnerungen und Betrachtungen. publié par Rudolf Haag. Silberburg, Tübingen 2003 (ISBN 978-3-87407-562-6).
  • „Denken ist heute überhaupt nicht mehr Mode“. Tagebuch 1940–1945. Postface de Jennifer Holleis, Reclam, Stuttgart 2021 (ISBN 978-3-15-011313-4).

Bibliographie

  • Sigrid Emmert et Petra Garski-Hoffmann: Literarischer Aufbruch hinter schwäbischen Gardinen: Anna Haag, in: „Ohne Kunst hätte ich nicht leben können“: Nürtinger Künstlerinnen, Petra Garski-Hoffmann (Hrsg.), Nürtingen: Frickenhausen 2005, pages 111 à 127.
  • Christa Gallasch: Anna Haag (1888–1982). Pazifistin und Weltbürgerin, in: Birgit Knorr und Rosemarie Wehling (Hrsg.): Frauen im deutschen Südwesten, Stuttgart 1993, pages 217 à 21.
  • Christa Gallasch: Anna Haag: Schriftstellerin, Frauenrechtlerin, Politikerin und Pazifistin, in: Schwäbische Heimat, 41 (1990), pages 342 à 352.
  • Ina Hochreuther: Frauen im Parlament. Südwestdeutsche Parlamentarierinnen von 1919 bis heute, Stuttgart 2002 (ISBN 3-923476-15-9), pages 113 et suivantes.
  • Regine Kuntz: Anna Haag: Schriftstellerin und Politikerin. Ein Lebensbild, Teil I, in: Geschichte und Geschichten aus unserer Heimat Weissacher Tal, 2 (1987), pages 91 à 120, et Ein Lebensbild, Teil II, in: Geschichte und Geschichten aus unserer Heimat Weissacher Tal, 3 (1988), Auenwald, pages 11 à 59.
  • Birgit Meyer: Denkt daran, wir Frauen müssen es machen! In: Dies: Frauen im Männerbund. Politikerinnen in Führungspositionen von der Nachkriegszeit bis heute. Campus, Frankfurt/Main 1997, pages 279 à 294 (ISBN 3-593-35889-1).
  • Mascha Riepl-Schmidt (de): Die Friedensfrau: Anna Haag, geborene Schaich, in: Wider das verkochte und verbügelte Leben: Frauenemanzipation in Stuttgart seit 1800, Stuttgart: Silberburg 1990, S. 247–254.
  • Maja Riepl-Schmidt: Ich werde die blaue Frühlingsluft in mich trinken. Anna Haag und ihre Sillenbucher Zeit. In: Christian Glass (Hrsg.): Sillenbuch und Riedenberg. Zwei Stadt-Dörfer erzählen aus ihrer Geschichte. Stuttgart 1995, pages 158 à 161.
  • Britta Schwenkreis: Politik und Alltag im Zweiten Weltkrieg: Das „Kriegstagebuch“ der Anna Haag, Partie 1, in: Backnanger Jahrbuch, Tome13 (2005), pages 170 à 200 et partie 2, tome 14 (2006), pages 191 à 216.
  • Edward Timms (de): Anna Haag and her Secret Diary of the Second World War. A Democratic German Feminist’s Response to the Catastrophe of National Socialism. P. Lang, Oxford u. a. 2016. (= Women in German Literature. 20.) (ISBN 978-3-0343-1818-1)[12].
  • Edward Timms (de): Die geheimen Tagebücher der Anna Haag. Eine Feministin im Nationalsozialismus, Scoventa Verlag, Bad Vilbel 2019 (ISBN 978-3-942073-17-2).
  • Marianne Zepp: Redefining Germany. Reeducation, Staatsbürgerschaft und Frauenpolitik im US-amerikanisch besetzten Nachkriegsdeutschland. V & R Unipress, Göttingen 2007 (ISBN 978-3-89971-382-4), page 116.

Liens externes

Notes

  1. Edward Timms: Die geheimen Tagebücher der Anna Haag. page 284.
  2. Edward Timms: Die geheimen Tagebücher der Anna Haag. page 283 et suivantes.
  3. Edward Timms: Die geheimen Tagebücher der Anna Haag. page 285.
  4. Edward Timms: Die geheimen Tagebücher der Anna Haag. page 83.
  5. Ursula Ott: Denken endlich wieder erlaubt! In: chrismon, das evangelische Magazin, 03.2019, page 44.
  6. Knud von Harbou: NS-Zeit: Analyse der Tagebücher von Anna Haag. In: Süddeutsche Zeitung. .
  7. Günter Randecker: Metamorphose eines Kriegstagebuchs. In: Kontext: Wochenzeitung. .
  8. Anna Haag: „Denken ist heute überhaupt nicht mehr Mode“. Tagebuch 1940–1945. Hrsg. und Nachw. von Jennifer Holleis. Reclam, Stuttgart, 2021.
  9. Edward Timms: Die geheimen Tagebücher der Anna Haag. page 289.
  10. Gesetz Nr. 1007 des Landes Württemberg-Baden
  11. Bundespräsidialamt
  12. (en) « Anna Haag and her Secret Diary of the Second World War », Zusammenfassung, peterlang.com, (consulté le )
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