Anna Leonowens
Anna Leonowens, née le à Ahmadnagar en Inde et décédée le à Montréal au Canada[1], est surtout connue pour ses récits touchants des cinq années qu’elle passa comme professeur d'anglais à la cour du Siam, aujourd'hui la Thaïlande.
Naissance | |
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Décès |
(à 83 ans) Montréal |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activités |
Enseignante, pédagogue, mémorialiste, voyageuse, écrivaine, suffragiste |
Père |
Sgt. Thomas Edwards (d) |
Mère |
Mary Ann Glascott (d) |
Enfant |
Louis T. Leonowens (en) |
Elle a aussi fondé le Collège d'Art et de Design de la Nouvelle-Écosse.
Biographie
Née en Inde britannique sous le nom de Anna Harriette Edwards, elle était la seconde fille de Thomas Edwards, ancien ébéniste londonien, membre du corps des Royal Engineers. Celui-ci mourut avant la naissance d’Anna. Sa mère Mary Anne Glasscott, une anglo-indienne, se remaria alors avec un soldat irlandais, le Corporal Patrick Donohoe, également membre du Royal Engineers.
En 1845, Eliza Julia Edwards, sa sœur de 15 ans son aînée, épouse un fonctionnaire civil de la Marine indienne, Edward John Pratt. Ils auront un fils Edward John Pratt Jr., né en 1887, qui épousera Eliza Sarah Millard. Leur fils William Henry Pratt fera carrière dans le cinéma sous le pseudonyme de Boris Karloff, qui sera donc le petit-neveu d’Anna surtout connu pour ses rôles de Frankenstein.
En 1847, Anna quitte l’Inde et part s’installer avec sa famille à Aden, puis l’Égypte et la Palestine.
Elle revient vivre en Inde, à Poona, deux ans plus tard, et se marie à son tour avec un amour de jeunesse, Thomas Leon Owens ou Leonowens, un commis civil, malgré les objections de son beau-père.
En 1852, le jeune couple, accompagné de l’oncle d’Anna, WV Glasscott, fit voile vers l'Australie via Singapour, où ils montent à bord du trois-mâts barque Alibi. Le voyage vers Singapour ayant été long, Anna donna naissance à bord du navire à un fils, Thomas. Le , approchant de la côte occidentale australienne, l'Alibi fit presque naufrage sur un récif. Dix jours plus tard, Anna, Thomas, leur fils et Glasscott arrivèrent à Perth, où Thomas trouva rapidement un emploi de clerc dans l'administration coloniale.
À Perth, Anna tente d'ouvrir une école pour jeunes filles. En , son fils meurt, mais elle donne naissance cette même année à une fille, Annie Avis. En 1855, la famille Leonowens s'installe à Lynton Convict Depot (en), une colonie pénitentiaire située au nord de Fremantle à quelque distance de Geraldton, où Thomas a été nommé commissaire magasinier. Anna y donna naissance à leur deuxième fils Louis. Au début de 1857, le Lynton Convict Depot ferma et la famille Leonowens retourna vivre à Perth. En avril de cette même année, ils quittent l'Australie pour Singapour. Plus tard, à Penang, Thomas trouva un travail comme un gardien d’hôtel, mais mourut d'apoplexie. Thomas Leonowens a été inhumé le dans le cimetière protestant de Penang. Anna et ses enfants se retrouvent alors sans argent.
Elle est contrainte de reprendre l'enseignement, et ouvre une école pour les enfants des officiers britanniques de Singapour. Bien que l'entreprise n'ait pas été un grand succès financier, elle a établi sa réputation en tant qu'éducatrice.
En 1862, Tan Kim Ching, consul du Siam à Singapour, lui propose alors d’entrer au service du roi Mongkut (Rama IV), comme professeur d'anglais (plutôt que préceptrice, comme elle le prétendait) de ses nombreux enfants, dont le prince Chulalongkorn, futur Rama V, alors âgé de onze ans. Elle accepte l’offre et part s’installer à Bangkok avec son fils Louis, tandis qu’elle envoie sa fille Annie Avis étudier dans une école en Angleterre.
Elle émigra en Nouvelle-Écosse en 1867, puis à Montréal en 1886. Elle y mourut en 1915 et fut enterrée au cimetière Mont-Royal.
Ses deux ouvrages, The English Governess at the Siamese Court et The Romance of the Harem, sont l'objet de débats entre historiens concernant les représentations plus ou moins teintées de préjugés qu'une Britannique du milieu du XIXe siècle a pu donner d'un milieu (la Cour du Siam) qui lui était totalement étranger. Certains ont même prétendu que son influence sur la future politique modernisatrice du roi Rama V avait été prépondérante.
En 1943, la romancière américaine Margaret Landon publia un roman, Anna et le Roi de Siam, adapté des récits d'Anna Leonowens. Ce livre servit ensuite de base au scénario de plusieurs films, comédies musicales, et séries. Les films, sans doute pour ne pas heurter la susceptibilité nationale thaïe, sont interdits en Thaïlande[2].
Références
- « Biographie – EDWARDS, ANNA HARRIETTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. XIV (1911-1920), Université Laval / University of Toronto (lire en ligne)
- (en) Ian Buruma, « Thailand’s Banned ‘King’ », sur The New York Review of Books, (consulté le )
Liens externes
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