Gudule (auteur)

Gudule, nom de plume d'Anne Jacqueline Madeleine Bocquillon-Liger-Belair, née le à Ixelles, une commune de la Région de Bruxelles-Capitale en Belgique, et morte le à Puycelci en France[1],[2], est une écrivaine franco-belge[3] francophone. Elle écrit pour les enfants et pour les adultes et signe aussi sous les noms de (Anne) Duguël, (Anne) Guduël, Anne Gudule, (Anne) Carali, (Anne) Karali, Gudule! ou Lili Bidault[4].

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Gudule
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Puycelsi
Nom de naissance
Anne Liger-Belair
Pseudonymes
Gudule, Anne Duguël, Anne Carali, Anne Karali, Lili Bidault
Nationalités
Activités
Conjoint
Enfants
Autres informations
Membre de
Genres artistiques
Blog officiel
Distinctions
Prix Bob-Morane 2002 catégorie “Meilleure nouvelle”
Prix Ozone
Prix d'honneur du Prix Masterton 2016 pour l'ensemble de sa carrière
Œuvres principales
  • Entre chien et louve
  • La Bibliothécaire

Biographie

« Monomaniaque de la lecture et de l’écriture[5] », comme elle se plaît à se qualifier elle-même, Anne Liger-Belair cultive dès son plus jeune âge le goût de la lecture. Elle suit une partie de sa scolarité dans un pensionnat religieux[6] où elle grandit dans un milieu qui l’étouffe. Son père Gérard est un ami d’Hergé, pour lequel il assure l’expertise des bateaux et des avions que dessine ce dernier, mais l'univers catholique et traditionaliste qui l'entoure ne lui convient guère[7]. Elle découvre la poésie et les auteurs fantastiques belges Jean Ray et Michel de Ghelderode qui lui donnent le goût de l’irrationnel et de l’étrange[5], mais aussi l'envie d'écrire : durant toute son enfance, de 1950 à 1965, elle compose des centaines de poèmes et une dizaine de romans[8], dont elle exploitera trente-cinq ans plus tard le tout premier  Le Couvent maudit  sous le titre L’École qui n’existait pas[7].

Dans les années 1960, après des études d’Arts-déco menées tant bien que mal à Bruxelles, elle part six ans au Liban où elle travaille comme journaliste et crée aussi des costumes de théâtre[4]. Elle y rencontre et y épouse l'auteur de bande dessinée Paul Karali, dit Carali. En 1967 naît leur fils Olivier, qui deviendra écrivain, conteur et scénariste de bande dessinée sous le pseudonyme d'Olivier Ka[9].

À son retour en France, en 1971, elle écrit et dessine pour des magazines jeunesse tels que Pomme d’api et Pif poche, mais également pour des journaux satiriques comme Hara-Kiri, Fluide glacial, Charlie Hebdo, Charlie Mensuel, L'Écho des savanes et Psikopat.

En 1977, elle a un deuxième enfant avec Carali, une fille  Mélanie , qui deviendra elle aussi dessinatrice de bande dessinée sous le pseudo de Mélaka.

En 1979, Yvan Delporte, ancien rédacteur-en-chef du journal Spirou et du Trombone Illustré, lui demande un texte pour sa chronique mensuelle Pendant ce temps à Landerneau dans le mensuel (À suivre), texte qui sera censuré. Les aventures de Zoé Borborygme, « trayeuse spécialisée dans une banque du sperme[10] », ne voyent donc pas le jour[11]. À cette époque, elle signe aussi des contes et des billets d’humeur, mais également des scénarios pour Pichon, Carali, Siné et d'autres. De plus, elle anime sur Radio Libertaire une émission consacrée à la bande dessinée.

En 1987, après s'être séparée de Carali[7], elle publie sous le pseudonyme de Gudule[4], son premier album pour la jeunesse, Prince charmant poil aux dents, chez Syros, et en 1990 son premier livre pour adultes : Et Rose elle a vécu chez Denoël. À partir de ce jour, elle signera près de 300 livres[12] comme « écrivaine pour la jeunesse, surtout, et pour les adultes aussi un peu[7] » dit-elle, sous des noms aussi divers que (Anne) Duguël, (Anne) Guduël, Anne Gudule, (Anne) Carali, (Anne) Karali ou Lili Bidault pour les adultes, et Gudule, la sainte patronne de la ville de Bruxelles, pour les enfants et les adolescents : « Quand on écrit beaucoup, la tentation est grande de prendre plusieurs pseudos : ça évite de lasser les lecteurs et les libraires. Par ailleurs, les éditeurs ne peuvent pas te sortir 50 bouquins dans l'année, ça ne fait pas sérieux. Alors que si tu écris sous des noms différents, il n'y a aucun problème[4]. »

En 2003, lassés de Paris, Gudule et son compagnon Sylvain Montagne quittent la capitale pour s'installer à 50 km d'Albi, dans le petit village de Puycelsi dont ils sont tombés follement amoureux. La forêt de Grésigne, proche de ce hameau de quelques centaines d'habitants, inspirera à Gudule de nombreux contes traditionnels basés sur les légendes locales : « J'ai quitté Paris en 2003. Sylvain et moi aspirions à vivre à la campagne. Nous nous sommes dirigés vers Toulouse où le climat nous attirait. En chemin, nous avons visité Puycelsi, petit village fortifié « dans son jus », et nous en sommes tombés amoureux fous. De sorte que, dans la même journée, nous avons découvert le lieu, décidé de nous y installer, et trouvé une maison à vendre avec une vue imprenable sur la vallée[12]. » Gudule y passera le restant de sa vie.

En 2008, elle rejoint l'équipe du magazine satirique Siné Hebdo dès son premier numéro[13],[14].

Elle décède en 2015 des suites d'une longue maladie, une tumeur au cerveau[15].

En 2018, dans Sous les bouclettes, sa fille Mélaka lui rend hommage en racontant les dernières années de sa vie. Elle met en parallèle son déclin progressif, avec des épisodes plus anciens où sa vitalité et sa personnalité gaffeuse créent des respirations dans le récit[16],[17].

Œuvres

Œuvres pour la jeunesse

Pour les enfants et les adolescents, Gudule publie des romans qui traitent de manière drôle et légère de sujets graves et d'actualité. À titre d'exemple, elle a abordé des thèmes aussi variés que l’enfance maltraitée (Agence Torgnole, frappez fort, 1991), la séropositivité en milieu scolaire (La Vie à reculons), l'errance des sans-abris (L’Envers du décor) ou le racisme (L’Immigré et Crime City).

Membre de l'association littéraire française la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse[18], ses romans pour la jeunesse rencontrent un immense succès[19] et ont reçu plus de 50 prix et distinctions[20].

Notes et références

  1. « Relevés partenaires - Acte de décès d'Anne Jacqueline Madeleine Bocquillon-Liger-Belair », sur Geneanet.
  2. « Gudule est décédée... », sur Actualitté, (consulté le )
  3. « Gudule, célèbre écrivain franco-belge, est décédée », sur Madmoizelle, (consulté le )
  4. Gudule, apparition de ce pseudonyme, sur le site officiel.
  5. Gudule, l’écriture en signe de tolérance, Natacha Wallez, Le Carnet et les Instants.
  6. Sa vie (1945-2015), sur le site officiel.
  7. Anne Liger-Belair, Philippe-Jean Catinchi, Le Monde, 28 mai 2015.
  8. Gudule, sur Fnac.com.
  9. Mélaka (1977-...)., Sous les bouclettes, Paris, Éditions Delcourt, 234 p. (ISBN 978-2-413-00013-6 et 2413000135, OCLC 1041141050, lire en ligne)
  10. Gudule, sur Le Vieux-Monde qui n'en finit pas.
  11. Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, Yvan Delporte, réacteur en chef, Italie, Dupuis, , 334 p. (ISBN 978-2-8001-4278-4)
  12. Le village de Puycelsi et la forêt de Grésigne, sur le site officiel.
  13. Siné Hebdo : les collaborateurs, sur Journalisme.com.
  14. Un casting d'enfer!, Anne Crignon, 1er septembre 2008, dans BibliObs
  15. Les libraires, « Décès de l’auteure Gudule », sur Revue Les libraires, (consulté le )
  16. « Sous les bouclettes et par-delà la douleur : Gudule est partie mais Mélaka la rend belle et immortelle », sur Branchés Culture, (consulté le )
  17. « Sous les bouclettes poussent la vie et l'amour », sur Comixtrip (consulté le )
  18. « La charte des auteurs & des illustrateurs », sur repertoire.la-charte.fr (consulté le )
  19. Gudule : Biographie, sur Le Petit Littéraire.
  20. Prix littéraires et distinctions, sur le site officiel.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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