Antivol magasin
Un antivol magasin est un système électronique destiné à prévenir le vol à l’étalage.
Le système antivol comprend des badges fixés aux produits à protéger et des portiques de détection situés aux différents points de sortie des magasins.
Lorsqu’un badge antivol pénètre dans le champ de détection des portiques, une alarme visuelle et/ou sonore se déclenche, alertant le personnel du magasin. Au moment de l’achat des produits, les antivols sont détachés ou désactivés par le personnel de caisse.
Un antivol magasin peut être aussi auto-alarmé : en plus de l’alarme émise par les portiques, le badge antivol possède son propre système d’alarme qui se déclenche automatiquement si un voleur tente de le détacher ou de couper le câble.
Trois technologies principales sont aujourd’hui utilisées pour la conception des équipements antivol : l’acousto-magnétique, la radiofréquence et l’électromagnétique.
Antivol acousto-magnétique (AM)
Les étiquettes ou tags acousto-magnétiques se composent de 2 à 4 lamelles ferromagnétiques généralement basées sur une fréquence de 58 Khz. Lorsqu’elles pénètrent dans le champ de détection de portiques basés sur la même fréquence, les lamelles vibrent et donnent l’alarme. Les tags rigides contiennent un circuit résonnant à 58 kHz composé d'une bobine sur ferrite et d'un condensateur.
La technologie acousto-magnétique[1] est aujourd’hui privilégiée par les magasins d'optique, les grands magasins, les pharmacies & parapharmacie, ou encore les parfumeries. Il s’agit de la technologie qui offre les distances de détection les plus grandes.
Les étiquettes AM fonctionnent même en présence de métaux non ferreux, au contraire des étiquettes RF qui sont neutralisées par les emballages aluminisés des cosmétiques ou de la parapharmacie[2].
Antivol radio fréquence (RF)
Un marqueur (circuit résonnant) est placé dans le champ de l'antenne (portique antivol). Si le marqueur (badge rigide ou étiquette RF) est actif, il émet alors un signal déphasé par rapport à l'émetteur. Le portique qui assure la réception (écoute), détecte ce signal et déclenche l'alarme.
Actuellement beaucoup d'installations sont des mono-antennes, à la fois émetteur et récepteur.
La fréquence standard est de 8,2 MHz, on trouve aussi du 9,75 - 10 MHz dans certaines bibliothèques travaillant par "contournement" en général des CDI de collèges ou lycées, qui ne désactivent pas les étiquettes antivol bibliothèque avec contournement.
La technologie radio fréquence[3] est aujourd'hui privilégiée par les magasins de prêt-à-porter, les supermarchés & hypermarchés, ainsi que les espaces culturels et multimédia. L'étiquette antivol carrée RF est particulièrement populaire pour la protection des CD, DVD, Blu-Ray et jeux vidéo.
L'étiquette peut être « désactivée » lors de la vente grâce à une table de désactivation, appareil placé sur (ou sous) le comptoir de caisse qui génère un puissant signal à la fréquence de résonance, créant une surtension qui grille le circuit de l'étiquette antivol en court-circuitant son micro-condensateur ou en faisant une coupure au niveau d'un rétrécissement prévu du circuit imprimé.
Une autre technique de "désactivation temporaire" est l'apposition d'une étiquette métallisée dont le rôle est de modifier le circuit résonnant ; cette technique dite du masquage est employée dans les petites bibliothèques de prêt (https://www.urfid.fr/biblibrairie.html#petibibli).
Antivol électro-magnétique (EM)
Un long fil de métal magnétisable est détecté en passant dans le champ magnétique de fréquence généré par des antennes. La détection est en général basée sur l'effet Barkhausen.
Les appareils modernes à microprocesseur sont beaucoup plus sensibles et ne nécessitent plus que des champs magnétiques « raisonnables » et inaudibles.
Les systèmes EM conviennent aux bibliothèques pour protéger les livres et les médias. Le filament placé dans le livre est "désactivé" lors du prêt et "réactivé" lors du retour (en fait la démagnétisation active, la magnétisation désactive le fil magnétique ), Certains commerces de décoration apprécient encore la finesse du fil magnétique, qui permet de protéger par exemple les fins pinceaux et tubes de gouache car l'aluminium du tube ne perturbe pas la détection. Dans le segment de la vente au détail, contrairement à AM et RF, EM peut protéger les articles et produits petits ou ronds avec un emballage en aluminium ou des objets métalliques, comme les cosmétiques, les bidons de lait pour bébé, les médicaments, les outils de bricolage, les articles ménagers, etc. Les systèmes EM peuvent également détecter les objets placés dans du papier d'aluminium sacs ou dans des mallettes métalliques.
Une autre application est la protection de la propriété intellectuelle (IP) papier de sûreté contre le vol: papier de sécurité avec des micro-fils intégrés, qui est utilisé pour détecter les documents confidentiels s'ils sont retirés d'un bâtiment.
Autres technologies minoritaires
Les solutions RFID, utilisées en chronométrage sportif, billetterie, télépéage, permettent d'obtenir des antivols performants. On confond souvent RF et RFID, les étiquettes sont très ressemblantes. Une étiquette antivol RF comprend simplement une bobine (self imprimée) et un condensateur, voir la bouteille ci-dessus. Une vraie étiquette RFID comprend aussi une self imprimée et une petite puce électronique.
Les très grandes bibliothèques s'équipent en RFID HF 13,56 MHz, avec des bornes de prêt et restitution "self service", des poignées d'inventaire et recherche, des boîtes de retour 24/7 avec tri automatique... car le principal intérêt de la RFID est l'automatisation des prêts et retours.
Le coût élevé des appareils et des étiquettes, et la nécessité de créer une installation complète est un frein à la généralisation. La RFID évolue : les fréquences hautes (UHF) permettent de plus grandes portées, de plus grandes vitesses de lecture, avec des étiquettes passives dont le coût ne cesse de baisser, mais les UHF sont très facilement masquables, ce qui complique la réalisation des portiques antivol.
Avantage : la RF, l'AM et l'EM permettent la détection simple d'un marqueur non désactivé ; un antivol RFID va lire l'étiquette qui passe (numéro de série, données écrites dans la puce) et rechercher le bit "vendu" ou "prêté", il ne réagira que s'il identifie précisément l'étiquette, le risque de fausse alarme est quasi nul.
Autres avantages de la RFID : le suivi des produits de la fabrication jusqu'à la vente, les inventaires facilités.
Autres applications
En plus de la prévention du vol à l’étalage, les portiques antivol peuvent intégrer différents services tels que le comptage du nombre de visiteurs, la détection de métal (plaques d'aluminium) ou d'aimants (découpeurs pirates), le respect des procédures en caisse par le personnel, etc.
Techniques complémentaires
Pour renforcer la sécurité dans les magasins, il est nécessaire de privilégier des portiques antivol capables de contrer les différentes techniques de vols, telles que les doublures en aluminium dans les sacs ou vêtements, ou encore les brouilleurs de fréquence.
Les détecteurs d'aluminium et d'aimants[4] sont de fines antennes placées à côté des portiques antivol à l'entrée d'un magasin. Elles ne sonnent pas forcément si elles détectent un potentiel voleur, mais transmettent discrètement leur information de détection à un pager dans la poche d'un vendeur ou d'un vigile. Elles permettent de détecter les masses métalliques en mouvement et doivent donc être installées suffisamment loin de portes en métal.
Notes et références
- DR Création, « AES Protection - Avantages de la Technologie Antivol Acoustomagnétique », sur www.aesprotection.com (consulté le )
- Jean-Marie MALBY, « MECADIMAG - Fabrication et installation de portiques de protection antivol en officine parapharmacie », sur www.mecadimag.fr (consulté le )
- DR Création, « AES Protection - Avantages de la Technologie Antivol Radio-fréquence », sur www.aesprotection.com (consulté le )
- DR Création, « AES Protection - Pourquoi s'équiper d'un détecteur d'aluminium ? », sur www.aesprotection.com (consulté le )