Antoine Léger (cannibale)

Antoine Léger (vers 1795[Note 1]-1824) est un résident de l'Essonne, reconnu coupable du meurtre et du viol d'Aimée Constance Debully, dont il dévora une partie du cadavre, crime pour lequel il fut guillotiné[1],[2].

Pour les articles homonymes, voir Antoine Léger et Léger.

Antoine Léger
Cannibale

Antoine Léger se préparant à étrangler sa victime Aimée Constance Debully
Information
Nom de naissance Antoine Léger
Naissance 1795-1796
Saint-Martin-Bettencourt, France
Décès
Versailles, France
Cause du décès Décapitation (Guillotine)
Patrie France
Condamnation
Sentence Mort
Actions criminelles Assassinat et viol
Affaires Meurtre d'Aimée Constance Debully
Victimes 1, Aimée Constance Debully
Régions Essonne
Arrestation

Commencement

Enfance et adolescence

Antoine Léger témoigna, depuis l'enfance, de tendances solitaires, fuyant la compagnie de ses pairs[3].

Dès l'âge de 15 ans il fut batteur en grange et allait fagoter dans les bois; en 1815, il servit dans la garnison de Soissons[4].

Fuite

En 1824, le jour de la Saint-Jean, il partit de chez ses parents pour se faire ermite, après leur avoir fait croire qu'il allait se faire établir comme domestique à Dourdan[3].

Pouvant donner libre cours à son envie d'isolement total, il vécut, les quinze premiers jours, de diverses rapines chez des paysans; au bout de huit jours, il trouva une grotte près de la roche de la Charbonnière, située au-dessus de Montmirault, hameau de Cerny, où il passa le reste du temps jusqu'à son arrestation[3],[5].

Crime

Meurtre d'Aimée Constance Debully

Le , Antoine Léger aperçut Aimée Constance Debully se promenant.

Il se glissa alors derrière elle, l'étrangla avec son mouchoir puis emporta son cadavre au milieu du bois et commit des actes de nécrophilie avant de dévorer certaines parties du corps, mangeant notamment le cœur. Il emmena ensuite le cadavre vers sa grotte, où il l'ensevelit dans le sable[1],[3],[5].

La disparition de Mlle Debully mobilisa la population : des battues générales furent ordonnées, et tous les étrangers suspects appréhendés ; il ne fut découvert, durant les cinq jours suivants, qu'un mouchoir bleu et blanc ayant appartenu à la victime[6].

Enfin, le , l'entrée de la grotte de Léger fut découverte, et l'odeur de décomposition dégagée par le cadavre de la victime emmena les enquêteurs vers la tombe improvisée[6].

Arrestation

Quatre jours auparavant, le , un garde cantonal aperçut près d'une fontaine un homme suspect, tenta de s'approcher mais échoua. Il monta la garde le lendemain devant cette fontaine et le soir arrêta Antoine Léger avec l'aide de paysans environnants après qu'il eut tenté de résister[3].

Ayant été arrêté pour vagabondage, il se prétendit sans parents et évadé du bagne de Brest, où il prétendait purger une peine de vingt ans de travaux forcés[4],[5].

Jugement

Son procès eut lieu le , à la Cour d'assises de Versailles. La cour ordonna, à la vue des faits, que le procès se déroule à huis clos, malgré la foule qui s'était massée pour assister aux débats[6].

Après avoir nié les faits durant l'audience, il se décida, après interrogatoire par le président, à avouer les faits. Me Benoît essaya sans succès de plaider la démence, son client alléguant qu'il avait attrapé un rhume qui lui avait donné la pierre[3],[5].

Le jury délibéra une demi-heure avant de le déclarer coupable d'assassinat, et le condamnant donc à mort[7].

Antoine Léger fut guillotiné le , à Versailles[8] et après autopsie du cadavre, les médecins découvrirent des anomalies au cerveau[1].

Notes et références

Notes

  1. Son âge lors du procès fut donné comme étant "vingt-huit" ou "approchant vingt-neuf ans."

Références

  1. « Le cannibale de Cerny », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
  2. « Antoine Léger : Assassin et cannibale », Le Petit Journal, (lire en ligne, consulté le )
  3. Annuaire historique universel pour 1824, p. 813
  4. « Cour d'assises de Versailles », Le constitutionnel, no 121, , p. 4 (lire en ligne)
  5. Annuaire historique universel pour 1824, p. 814
  6. Annuaire historique universel pour 1824, p. 812
  7. Annuaire historique universel pour 1824, p. 815
  8. « Palmarès des exécutions de 1792 à 1831 », sur Guillotine (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles L. Lesur et Ulysse Tencé, Annuaire historique universel pour 1824, vol. 7, Fantin, (lire en ligne), p. 811-815
  • Laurence Guignard, Antoine Léger, l'anthropophage : une histoire des lectures de la cruauté, 1824-1903, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, coll. « Mémoires du corps. Archives », , 126 p. (ISBN 978-2-84137-346-8, présentation en ligne).

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