Antoine de Haynin
Antoine de Hennin[1], puis Antoine de Haynin, en latin Antonius Hayninius[2], né à Valenciennes en 1555 et mort à Ypres le , est le cinquième évêque d'Ypres. Il est le fils de Claude Hennin, seigneur de Querenain, et de Catherine L'Aoust, sa première épouse, et appartient à la branche cadette du Cornet de la Maison de Haynin, rameau des seigneurs de Warlaing et de Quérénaing[3], une très ancienne famille de la noblesse du Hainaut.
Antoine de Haynin | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Vers 1555 Valenciennes |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | Ypres |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Consécration épiscopale | par Matthias Hovius |
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Évêque d'Ypres | ||||||||
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Sa carrière
Antoine étudie à la faculté de théologie de l'Université de Douai d'où il sort avec le grade de licencié en théologie.
Il est rapidement nommé chanoine de l'église métropolitaine de Cambrai, mais lorsque cette ville tombe sous le contrôle du duc d'Alençon, partisan de l'indépendance des Pays-Bas, il se réfugie à Ypres où l'évêque Pierre Simons lui confère la cure de la paroisse de Saint-Nicolas et le fait chanoine du chapitre de la cathédrale.
C'est alors qu'il est curé de Saint-Nicolas qu'il fonde auprès de l'Université de Douai le séminaire destiné à l'étude de la théologie qui porte son nom, le Seminarium Henninianum[4].
Le , il succède à Jean Vischer comme évêque d'Ypres.
La guerre d'indépendance des Pays-Bas
La carrière d'Antoine de Haynin se déroule durant une époque troublée par la guerre d'indépendance des Pays-Bas.
Le duc d'Alençon, resté catholique, est favorable au parti de l'indépendance et prend le titre de protecteur de la liberté des Pays-Bas. Il est invité par Guillaume d'Orange à devenir le souverain des Pays-Bas et il reçoit le titre de duc de Brabant en 1582.
Les Pays-Bas du Nord parviennent à créer un État indépendant où règnent la liberté de culte et de conscience[5].
Quant aux Pays-Bas méridionaux (Belgique actuelle ; France partiellement Nord et PdC), ils retombent sous domination espagnole où seul le culte catholique est autorisé.
Son action religieuse
Antoine de Haynin a marqué de son nom son époque et le secteur de Bruges par ses actions pour rétablir le catholicisme, suivant en cela la politique d'Albert et Isabelle qui le firent évêque de Bruges. Il parvint alors à éloigner le protestantisme de son diocèse.
L'éditeur de Rhaban Maur
L'érudit Jacques de Pamele (Iacobus Pamelius) avait préparé une gigantesque édition des œuvres complètes de Raban Maur mais, mourant inopinément le , ne peut en surveiller l'édition.
C'est Antoine de Haynin, aidé de Georges Colve, qui mènera à bien ce travail, édité à Cologne chez l'imprimeur Antonius Hieratus en 1626 en 3 volume in-folio de six tomes : Hrabani Mauri, abb. Fuldensis, postea archiep. Moguntini, Opera, a R. D. Jac. Pamelio edita. Coloniae-Agripp., sumpt. Antonii Hierati, 1626, in-fol., 6 tom. en 3 vol.
Son tombeau
Le mausolée en marbre[6] de ce prélat a été récemment restauré et est considéré comme un important monument.
Ce monument situé dans le chœur de la cathédrale d'Ypres, tout près de celui de Rithovius, porte selon Sanderus[7] l'inscription suivante[8]:
- Ad majorem Dei Gloriam
- Antonius de Haynin,
- V. Episcopus Iprensis,
- Vivens fundavit, dotavit, et haeredem scripsit,
- Seminarium Henninianum.
- Sancto Salvatori Sacrum
- In Academiâ Duacenâ
- Reliquiarumque Sancti Martini
- Huic Ecclesiae donavit.
- Obiit
- Kalend. Decemb. Ann. CIC. VI. C. XXVI
- Aetatis suae LXXI
- Qui frequentiori gloriae populique precibus
- Se commendatum cupiens
- Hoc loco carnis resurrectionem expectat.
- Lector, ora pro eo,
- Symbolum hujus praesulis fuit :
- In Cruce Salus [9].
Bibliographie
- 1846 : Annales de la Société d'émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre, volume VIII, 1846, p. 50
- 1872 : Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies, volume 19.
- 1883 : Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, volume XVIII, Société des antiquaires de la Morinie, 1883.
- 1891 : Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu'à 1801, Armand Jean, 1891.
- 1970 : Revue d'histoire ecclésiastique, Université catholique de Louvain, 1970.
- 1998 : L'Université de Douai dans la tourmente (1635-1765), Gilbert Dehon, 1998.
Notes
- Les Délices des Pays-Bas, Liège, 1769, p. 400 : « Antoine de Hennin, Chanoine de la Cathédrale, et Curé de Saint-Nicolas à Ypres, fut sacré l'an 1614 ; il fonda un beau Séminaire à Douay, et mourut en 1626 ».
- Iohannes Buzelinus (Jean Buzelin), Gallo-Flandria sacra et profana, Duaci, in officina Marci Wyon, 1625 ; "Quartum à paucis annis Theologorum Collegium condere cœpit Iprensium Pontifex Antoniius Hayninius".
- Félix-Victor Goethals, « » [archive], Polack-Duvivier, 1857, p. 50.
- Censura sacrae facultatis theologiae Duacensis, Douai, 1722 : « Nec mirum : Seminarium Henninianum ab Illustrissimo ac Reverentissimo Domino de Hennin Iprensium Episcopo immensis sumptibus magnificè erectum »
- Robert Collinet, La Réformation en Belgique au XVIe siècle, Bruxelles : Édition de la librairie des Éclaireurs Unionistes, 1958, p. 114 : « Le 12 juillet 1578, les États Généraux transportés à Anvers, signèrent la Paix de religion. Celle-ci accordait le libre exercice des deux cultes, en principe, dans tout le pays. Ce remarquable édit, triomphe de l'esprit de tolérance prôné par le Taciturne, devançait de vingt ans l'édit de Nantes. Il rétablissait la religion catholique dans les Provinces Unies concurremment avec le calvinisme. Pour les provinces méridionales, il accordait le libre exercice du culte aux protestants, à condition que cent familles au moins d'une localité en fasse la demande. Le culte privé était permis ».
- Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, vol. 18, 1883: « Parmi les objets d'art que nous avons admiré dans l'ancienne cathédrale d'Ypres lors de notre visite en cette ville, nous avons surtout remarqué le magnifique tombeau d'Antoine de Haynin (Liétard), cinquième évêque d'Ypres ». Le texte cité ici ajoute erronément le nom "Liétard".
- Sanderus, Flandria Illustrata, tom. II, pag. 3o3, dit ce qui suit: « Antonius de Haynin è nobili atque antiquâ Hayninianorum familiâ Valencenis natus, in Academiâ Duacensi S. Theologiae Licentiatus, anno 1615 inauguratus fuit quintus Episcopus Iprensium, quos jam ante per annos plures egregiis virtutibus aedificaverat, atque insigni rexerat zelo animarum. Primo in metropolitanâ Cameracensi Ecclesiâ Canonicatum adeptus, urbem hanc et praebendam unâ cum Archiepiscopo suo Ludovico Berlaymontio deserere compulsus fuerat, cum eam Baro de Insy Gallus, pro Duce Alensonio et pro rebellibus occupasset. Inde ab Episcopo Petro Simonis constitutus Ecclesiae Divi Nicolai in urbe Iprensi Paroecus, simulque Cathedralis Ecclesia Canonicus ibidem in modico fidelis, dignus repertus est, qui super multa constitueretur, à Serenissimis Belgii Principibus Alberto et Isabellâ quorum haec summa laus est, quod non nisi viros dignissimos ad Episcopale fastigium eveherent. Consecrationis munia accepit Dominicâ secundâ post Pascha, 14 Aprilis 1614, in Cathedrali Iprensi à Metropolitano suo Matthia Hovio Archiepiscopo Mechliniensi, assistentibus Carolo-Philippo à Rodoan Brugensi et Francisco Van der Burch Gandavensi Episcopis. Inter praecipuas Praesulis hujus laudes memorantur munificentia in pauperes et zelus salutis animarum. Quapropter ab anno 1606, in Academiâ Duacenà amplissimum Theologorum Seminarium è bonis patrimonialibus erexit, quod vulgo Hayninianum vel S. Salvatoris, aut etiam Iprense appellatur. Id ipsum factus Episcopus, Templo, aedificiis, ac redditibus auxit notabiliter, ac pro quinquaginta Theologis (octo bursas confert Episcopus Iprensis. Caeteras qui gradu propinquitatis proximus est fundatori) è Dioecesi praesertim Iprensi vocatis constituit, primum ejus Praesidem designans celeberrimum virum Georgium Colvenerium, Alostanum S. Theologia Doctorem ac Professorem in Academiâ, ibique Ecclesiae Collegiatae Divi Petri Praepositum, et Cancellarium universitatis. Ecclesiae item sue Cathedrali mitram preciosissimam in usum suorum successorum donavit. Anno 1624, invenit et è terra levavit in veteri Dunensi Cisterciensis ordinis Coenobio (tunc Furnas inter et maris littora sito, ac per bellorum injurias diruto, paulo post Brugas translato) integrum prorsus pelle illaesâ, carne solidâ, corpus Beati Idesbaldi, tertii ejusdem loci Abbatis, qui devixerat anno 1167, cujus sacrae reliquiae modo Brugis honorificè recoluntur. Vivere desiit ipse Antistes Hayninius Kalendis Decembris 1626 aetate atque laboribus fractus. Sepultus in Choro Cathedralis suae ad latus dextrum summi altaris, sub splendido marmoris nigri Mausoleo, ubi Praesulis genuflexi effigies à sinistris, à dextris vero Imago S. Antonii exhibetur. In medio cernitur Imago argentea petgentis pretii, partem cranii S. Martini Turonensium Episcopi inclusam habens, quam Praesul suo aere fabricari curaverat. Sacras reliquias dederat Isabella, Belgarum Princeps. Adjuncta legitur haec inscriptio sepulcralis : Ad majorem Dei Gloriam. ANTONIUS DE HAYNIN, V. Episcopus Iprensis, Vivens fundavit, dotavit, et haeredem scripsit, Seminarium Henninianum. Sancto Salvatori Sacrum In Academiâ Duacenâ Reliquiariumque Sancti Martini Huic Ecclesiae donavit. Obiit Kalend. Decemb. Ann. C I C. I C. C. XXVI,Aetalis suae L X X I. »
- Le nom repris sur sa tombe est de Haynin.
- Traduction: "À la plus grande gloire de Dieu, Antoine de Haynin, cinquième évêque d’Ypres, a de son vivant fondé, doté et institué par testament comme son héritier le séminaire de Haynin consacré au Saint Sauveur à l’Université de Douai. Il a offert à cette église le reliquaire de Saint Martin. Il est décédé le 1er décembre 1626, âgé de 71 ans, celui qui est destiné à une plus grande gloire se recommande aux prières du peuple, à cet endroit attend la résurrection de la chair, lecteur, prie pour lui. La devise de cet évêque était dans la croix est le salut"