Antonia Masanello

Antonia Masanello (née à Cervarese Santa Croce le et morte à Florence le 20 ou ) est une patriote italienne qui a participé en tant que combattante à l'expédition des Mille en Sicile[1].

Antonia Masanello
Biographie
Naissance
Décès
(à 28 ans)
Florence
Nationalité
Italienne ( - )
Plaque commémorative

Biographie

Antonia Masanello est la fille d'Antonio et Maria Lucca, paysans. Elle est née à Montemerlo di Cervarese Santa Croce et a été baptisée le . En 1825, ses parents, originaires de Zianigo, un hameau de la région vénitienne situé près de Mirano, s'étaient installés dans le village situé au pied des collines euganéennes, où ils possédaient des terrains[2].

Après avoir épousé Bortolo Marinello le à Mestrino, un village non loin de Montemerlo (it) où la famille Masanello a émigré, elle s'est réfugiée avec son mari à Modène probablement surveillée par la police des Habsbourg en raison de ses sympathies libérales. À la fin du printemps 1860, ils décident de rejoindre l'expédition de Garibaldi[3]. Le couple prend la mer le soir du , à bord du vapeur Torino, qui doit transporter l'expédition dirigée par Gaetano Sacchi depuis Pavie. Connue sous le nom de « quatrième expédition », cette dernière débarque un contingent de deux cents volontaires à Palerme après la bataille de Milazzo[4].

Antonia Masanello déguisée en homme, s'inscrit sous le nom de Antonio Marinello, en utilisant le nom de famille de son mari. Elle participe ainsi, déguisée en homme, à toute la campagne de libération contre l'armée des Deux-Siciles, au sein du troisième régiment de la brigade Sacchi, qui intégrera la division du général Stefano Türr. Parmi les notes générales de son profil, tel qu'il apparaît dans les rôles matriculaires de l'armée méridionale, on trouve le texte suivant : « Il s'agit en fait d'une femme, Antonia Masanello, connue aussi sous le nom de Tonina Marinello »[5].

Déguisée en homme, elle participait aux actions. « Tonina, quand on l'appelait ou qu'on lui donnait des ordres, montait ses gardes, faisait ses sentinelles aux postes avancés, son service de caserne ; bref, elle faisait tout cela avec une telle aisance et un tel courage que pendant longtemps ses camarades ne se sont pas rendu compte que c'était une femme »[6], [N 1].

Le congé honorable, décerné à la fin de l'expédition confirme le rôle actif de la jeune femme de Montemerlo dans la campagne de la Sicile à Volturno. L'armée de Garibaldi dissoute le , Antonia et Bortolo, retournent d'abord à Modène puis, ne pouvant retourner dans la Vénétie encore dominée par les Habsbourg, ils se rendent à Florence. À la fin de l'épopée Garibaldienne, Masanello a vécu des jours sombres, se débrouillant avec Bortolo et leur fille Teresa, la seule des quatre filles du couple ayant survécu. Un an plus tard le , elle est terrassée par la tuberculose, maladie qui selon une chronique de l'époque « est provoquée par les fatigues de la guerre »[8].

Antonia Masanello est enterrée dans le cimetière florentin de San Miniato al Monte. Une épitaphe, dictée par l'homme de lettres Francesco Dell'Ongaro, est gravée sur sa tombe et résume l'histoire humaine du personnage. Depuis mai 1958, la dépouille d'Antonia Masanello repose dans le cimetière florentin de Trespiano.

Postérité

Dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de l'unification de l'Italie, l'administration municipale de Cervarese Santa Croce a officiellement apposé une plaque sur la maison où elle est née, rappelant comment la jeune patriote, « animée par les idéaux du Risorgimento, a rejoint l'expédition des Mille ».

Notes et références

Notes

  1. Dans son livre sur Antonia Masanello, l'érudit Alberto Espen rapporte que seuls quelques officiers connaissaient la véritable identité de cette soldate et a déclaré « qu'elle aurait pu commander un bataillon si sa condition de femme ne l'en avait pas empêchée ». Alberto Espen cite également Giacomo Emilio Curatulo, qui, écrivant sur Antonia Masanello, assure « qu'elle a combattu avec courage et a été promue en grade et décorée sur le champ de bataille »[7]. Espen rapporte également des sources selon lesquelles, au cours d'une bataille, Garibaldi est surpris de découvrir que le soldat était en fait une femme, car Antonia, dans la fureur d'une bataille, avait involontairement détaché son épaisse chevelure, préalablement rassemblée sur la nuque.

Références

  1. (it) « Antonia Masaniello, unica garibaldina », sur Corriere Fiorentino.
  2. Espen 2012, p. 18.
  3. (it) Massimo Novelli, « La guerriera di Garibaldi - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  4. Espen 2012, p. 25.
  5. (it) Archives d'État de Turin (d'ora in poi, A.S.TO.), Ministero della Guerra, Esercito Italia Meridionale, Ruoli matricolari, mazzo 5, registre 100, page 1174. La Masanello è presente pure nel fondo, sempre in A.S.TO., Esercito Italia Meridionale, Pratiche della Commissione di scrutinio dei titoli degli ufficiali e della Commissione per i congedi, mazzo 122, n. 1270: qui il suo nome è associato al grado di caporale.
  6. (it) Lo Zenzero, Giornale politico popolare, 24 mai 1862, n° 67.
  7. Curatulo 1913, p. 70.
  8. Espen 2012, p. 49.

Bibliographie

  • (it) Giacomo Emilio Curatulo, Garibaldi e le donne, Rome, Imprimerie Polyglotte, .
  • (it) Alberto Espen, I padovani che andarono con i Mille, in La Difesa del Popolo, 20 juin 2010, p. 34–35.
  • (it) Massimo Novelli, La cambiale dei Mille e altre storie del Risorgimento, Novare, Interlinea,
  • (it) Simona Tagliaventi, Sogni di libertà nel segreto di un berretto. Antonia Masanello, in AA.VV., Donne del Risorgimento, Bologne, il Mulino, , p. 173–178.
  • (it) Alberto Espen, Da Montemerlo al Volturno. Storia di Antonia Masanello, la "guerriera" di Garibaldi, Venise, Consiglio Regionale del Veneto, .

Liens externes

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