Ar-Rahman
Ar-Rahman (arabe : الرحمن, français : Le Tout Miséricordieux) est le nom traditionnellement donné à la 55e sourate du Coran, le livre sacré de l'islam. Elle comporte 78 versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée, selon la tradition musulmane, durant la période médinoise.
55e sourate du Coran Le Tout Miséricordieux | ||||||||
Le Coran, livre sacré de l'islam. | ||||||||
Informations sur cette sourate | ||||||||
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Titre original | الرحمن, Al-Rahman | |||||||
Titre français | Le Tout Miséricordieux | |||||||
Ordre traditionnel | 55e sourate | |||||||
Ordre chronologique | 97e sourate | |||||||
Période de proclamation | Période médinoise | |||||||
Nombre de versets (ayat) | 78 | |||||||
Ordre traditionnel | ||||||||
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Ordre chronologique | ||||||||
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Origine du nom
Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate Le Tout Miséricordieux[2], en référence au contenu des premiers versets : « Le Tout Miséricordieux. Il a enseigné le Coran. Il a créé l’homme. Il lui a appris à s’exprimer clairement. ».
Historique
Il n'existe à ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. Néanmoins selon une chronologie musulmane attribuée à Ǧaʿfar al-Ṣādiq (VIIIe siècle) et largement diffusée en 1924 sous l’autorité d’al-Azhar[3],[4], cette sourate occupe la 97e place. Elle aurait été proclamée pendant la période médinoise, c'est-à-dire schématiquement durant la seconde partie de la vie de Mahomet, après avoir quitté La Mecque[5]. Contestée dès le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a été revue par Nöldeke[7],[8], pour qui cette sourate est la 43e.
Si Nöldeke[Note 1] et Schwally ont considéré cette sourate comme homogène, de nombreux autres spécialistes la considèrent comme fortement composite. Plusieurs interpolations ont été remarquées par Blachère et Bell tandis que d’autres chercheurs, comme Wellhausen et Wansbrough ont suggéré que les passages 46–60 et 62-77 sont deux versions d’un même texte[9].
Interprétations
Pour Dye, cette sourate a la forme d’un psaume coranique avec la présence d’un refrain (comme dans la sourate 77), de reprises, de répétitions de versets suggérant un chant alterné[10]. Neuwirth compare cette sourate au psaume 136. Pour Pregill, cette composition qui évoque la littérature de l’antiquité tardive chrétienne doit être analysée conjointement avec les formes psalmiques syriaque, grecque[10]...
Plusieurs traditions semblent être présentées dans le texte. La présence de double tradition suggère que le texte a fait soit « l’objet de révisions », soit que deux traditions ont été combinées, soit que la plus récente a intégré la plus ancienne[10].
Pour Tesei, les deux mers évoquées au verset 19 sont à comprendre comme celles citée dans la cosmologie biblique, celle dessus et celle dessous le firmament. Dans les Commentaires sur la Genèse, Ephrem signale que l’une est salée et l’autre non. Pour le Coran, les deux mers se rejoignent dans un lieu appelé magma al-bahrayn[10].
Voir aussi
Articles connexes
- Islam, troisième religion abrahamique
- Coran, livre sacré de l'islam
- Mahomet, prophète majeur de l'islam
- Sourate, nom donné pour les chapitres du Coran
- Ayat, nom donné pour les versets du Coran
- R-Ḥ-M, racine triconsonantale de nombreux mots arabes et hébreux, qui a formé le qualificatif Ar-Rahman
Bibliographie
- P. Neuenkirchen, "Sourate 55", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1631 et suiv
- R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].
Liens externes
- Texte de la sourate 55 en français, d'après la traduction de Claude-Étienne Savary de 1783.
Notes et références
Notes
- Les islamologues ont utilisé plusieurs approches pour tenter de dater les différentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent à l’« école allemande » qui, à la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un récit « laïcisé » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les études islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie présent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage à l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
- En 2019, seuls deux ouvrages peuvent être considérés comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publié en 1991 (aujourd'hui daté) et du Coran des historiens publié en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de Blachère, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate
Références
- (en) « Le Coran - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consulté le )
- (en) « Le Coran/Sourate 55 : Le Tout Miséricordieux (Ar-Rahman) - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consulté le )
- G.S. Reynolds, « Le problème de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
- R. Blachère, Introduction au Coran, p. 244.
- R. Blachère, Le Coran, 1966, p. 103.
- M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
- G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
- E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorâns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
- P. Neuenkirchen, "Sourate 55", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1631 et suiv
- M. Azaiez (Ed.), G.S. Reynolds (Ed.), T. Tesei (Ed.), et al. (2016). The Qur'an Seminar Commentary / Le Qur'an Seminar. A Collaborative Study of 50 Qur'anic Passages / Commentaire collaboratif de 50 passages coraniques. Berlin, Boston: De Gruyter. partie. QS 40 Q55
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