Arduinna
Dans la mythologie celtique, Arduinna (Arduena, Arduina, Arduenna, Ardvinna, Ardbinna, Ardoina) est une divinité celte topique de la faune. Elle est devenue une déesse gallo-romaine, de la chasse et des bois, protectrice de la forêt d'Ardenne parfois assimilée à Artémis/Diane sous le nom de Diana Arduinna[1],[2].
Arduinna | |
Déesse de la mythologie celtique | |
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Caractéristiques | |
Fonction principale | Déesse de la faune, de la chasse et des bois |
Fonction secondaire | Protectrice de la forêt d'Ardenne |
Période d'origine | Antiquité celte et gauloise |
Équivalent(s) par syncrétisme | Artémis/Diane |
Symboles | |
Animal | Sanglier |
Cultes
Son culte à mystères était très présent dans les régions voisines des Ardennes et chez les peuples belges. L'un de ses sanctuaires les plus célèbres était le mont Saint-Walfroy[3], entre Margut et Sedan.
Au XIIe siècle, à Lunéville où jadis, sur la colline de Léomont, avait été vénérée cette déesse gallo-romaine Diana assimilée à la Diane chasseresse dont l'astre était la lune et le pouvoir naturel passait par les lunaisons, l'Église catholique romaine promulgua des ordonnances interdisant ce culte qui semblait se perpétuer encore.
Représentations
Elle est traditionnellement représentée chevauchant un sanglier mais cette image est contestée[4],[5]. Elle a par la suite été assimilée prosaïquement à la déesse chasseresse romaine Diane[1].
Représentation douteuse
« On cite improprement depuis l'époque de sa découverte au XIXe siècle comme Arduinna une statuette en bronze d'un sanglier monté en amazone ... Baptisée noblement Arduinna par l'un de ses propriétaires, nom d'origine de la forêt d'Ardennes dont l'emblème est resté le sanglier, mais elle provient sans doute du Jura ... »
— S. Deyts, Images des Dieux de la Gaule. Paris Editions Errance. 1992, (ISBN 2-877-72067-5) p. 46-47
Étymologies
- Arduinna viendrait du gaulois arduo- qui signifie hauteur (Delamarre p. 51). On le retrouve dans plusieurs toponymes, comme la forêt d'Ardenne, la forêt d'Arden en Angleterre, ou encore dans les noms Arduunus et Arda et dans le Galate Αρδή. Le nom Arduenna silva pour "hauteurs boisées" a été appliqué à plusieurs montagnes boisées. On trouve ce nom dans les départements de la Haute-Loire, dans le Puy-de-Dôme et dans la commune française d'Alleuze[6]. Il a été avancé par certains auteurs que la terminaison -nn serait typique de la langue des celtes Belges, qui serait différente du gaulois[7].
- Voir aussi dans "Memoires pour L'Histoire des Sciences et des Beaux Arts"
Toponymie
- De nombreux toponymes dérivent probablement de ce nom. En voir la liste à l'article Ardennes.
- On trouve également différents château d'Ardenne :
- Château d'Ardenne, en Charente, France (XIIe et XVIIIe siècles, inscrit aux monuments historiques depuis 1978)
- Château d'Ardennes, en Maine-et-Loire, France (XIVe siècle)
- Château royal d'Ardenne, à Dinant, en Belgique (construit en 1874 par le roi Léopold II, détruit en 1968 et rasé en 1972).
Anciens Lieux de culte connus
(Liste à compléter)
- Saint-Walfroy près de Margut.
- Léomont près de Lunéville.
- Rindschleiden, Christnach, Ingeldorf avec son Dolmen dédié à Diana Arduinna au Luxembourg.
Inscriptions
Arduinna est connue pour deux inscriptions:
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- Benoît 2001, p. 222.
- Mechin 2010, p. 23.
- « Belle et sauvage Arduinna », sur laclairieredarchania.info (consulté le )
- « Bronze ancien, visible au Musée de Saint-Germain. », sur projetbabel.org (consulté le )
- Duval 1993, p. 52.
- Delamarre pp. 51–52.
- e.g. M.Gysseling, De Vroegste geschiedenis van het Nederlands: een taalkundige benadering in Naamkunde 2, 1970, p157-180
- (en) « Inscription deae Ardbinnae », sur Db.edcs.eu
- (en) « Inscription Arduinne », sur Db.edcs.eu
Bibliographie
- Christophe Mechin, Dictionnaire des légendes d'Ardenne, TheBookEdition.com, , 250 p. (lire en ligne).
- Xavier Delamarre et Pierre-Yves Lambert, Dictionnaire de la Langue Gauloise. 2e édition. Paris, Éditions Errance, 2003, (ISBN 2-87772-237-6).
- Jérémie Benoît, Le paganisme indo-européen : pérennité et métamorphose, Éditions L'Âge d'Homme, , 266 p. (lire en ligne).
- Paul-Marie Duval, Les dieux de la Gaule, Éditions Payot, , 169 p..
- Simone Deyts, Images des Dieux de la Gaule. Paris, Éditions Errance, 1992 (ISBN 2-87772-067-5).