Arlette Farge

Arlette Farge, née le [1] à Charleville, est une historienne française spécialisée dans l’étude du XVIIIe siècle, directrice de recherche au CNRS, rattachée au centre de recherches historiques de l'EHESS.

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Arlette Farge
Biographie
Naissance
Charleville, aujourd'hui Charleville-Mézières (France)
Nationalité Française
Thématique
Formation École des hautes études en sciences Sociales, Paris
Profession Historien ou historienne, enseignant ou enseignante et animateur de radio
Employeur École des hautes études en sciences sociales, Centre national de la recherche scientifique et France Culture
Travaux
Approche Histoire sociale du XVIIIe siècle
Identités populaires au XVIIIe siècle
Histoire des femmes
Distinctions Chevalier des Arts et des Lettres (d), prix Dan-David (), prix Gabriel-Tarde () et chevalier de l'ordre national du Mérite (d) ()

Biographie

Famille, jeunesse et formation

Arlette Farge est la dernière d'une fratrie de trois enfants issus d'une famille modeste arrivée à Charleville par les aléas de la guerre[2].

Après le lycée Hélène-Boucher à Paris, elle fait des études de droit pour devenir juge des enfants, puis change d'optique et passe un DEA d'histoire du droit et des institutions.

N'ayant pas de poste, elle part faire une thèse en 1969 à l'université Cornell aux États-Unis, où elle est le témoin des luttes des étudiants noirs pour leurs droits et du féminisme américain.

Apport à l'histoire sociale du XVIIIe siècle

De retour en France, elle s'engage dans la préparation d'un doctorat d'histoire moderne sur « Le vol d'aliment à Paris au XVIIIe siècle », soutenu en 1974 sous la direction de Robert Mandrou, disciple de Lucien Febvre, pionnier de l'histoire des mentalités. Elle se spécialise alors dans l'étude des milieux les plus pauvres de la capitale.

Avec son équipe de recherche du « groupe d’histoire des femmes », elle travaille par la suite sur les thèmes des identités populaires au XVIIIe siècle, des relations hommes-femmes et de l’écriture de l’histoire.

De son côté, Michel Foucault lui a appris l'analyse des mécanismes du pouvoir[3].

Radio

Après avoir été coanimatrice de l’émission Les Lundis de l'Histoire sur France Culture, elle collabore régulièrement à La Fabrique de l'histoire sur cette même antenne.

Publications

Ouvrages

  • Vies oubliées. Au cœur du XVIIIe siècle, La Découverte, 2019
  • Paris au siècle des Lumières, Paris, éd. Le Robert, 2017 (ISBN 9782321007487)
  • Il me faut te dire, Les éditions du Sonneur, 2017 (ISBN 9782373850475)
  • La Révolte de Mme Montjean, Albin Michel, Paris, 2016
  • Comment vient une passion, éditions La Pionnière, 2016
  • Les Passants, éditions La Pionnière, 2016
  • La Capucine s'adonne aux premiers venus. Récits, suppliques, chagrins au XVIIIe siècle, avec des peintures de Valérie du Chéné, éditions La Pionnière, 2014
  • « Indisciplines : La domination masculine », in Pierre Bourdieu. L'insoumission en héritage[4], collectif, sous la direction d'Édouard Louis, PUF, 2013, 192 p. (ISBN 978-2-13-061935-2)
    Participation de Arlette Farge, Annie Ernaux, Didier Eribon, Geoffroy de Lagasnerie, Frédéric Lebaron et Frédéric Lordon.
  • La Déchirure. Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle, Bayard, 2013
  • Un ruban et des larmes, procès en adultère au XVIIIe siècle, éd. des Busclats, 2011[5]
  • Condamnés au XVIIIe siècle, éditions Thierry Magnier, coll. « Troisième Culture », 2008, 134 p.
  • Essai pour une histoire des voix au dix-huitième siècle, Bayard, Paris, 2009 (ISBN 978-2-227-47796-4)
  • Le Silence, le souffle, éditions La Pionnière, Paris, 2008
  • avec Laurent Turcot, Flagrants Délits sur les Champs-Élysées : Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791), Paris, Mercure de France,
  • Effusion et tourment, le récit des corps. Histoire du peuple au XVIIIe siècle, Paris, éditions Odile Jacob,
  • De la nécessité d'adopter l'esclavage en France. Texte anonyme de 1797, présenté par Myriam Cottias et Arlette Farge, Bayard, Paris, 2007
  • Quel bruit ferons-nous ?, Paris, Les Prairies ordinaires,
  • Avec Jean Delumeau et André Comte-Sponville, La Plus Belle Histoire du bonheur, Paris, Seuil, 2004
  • Le Bracelet de parchemin. L’écrit sur soi au XVIIIe siècle, Paris, Bayard,
  • La Nuit blanche, Paris, Seuil,
  • avec Cécile Dauphin, Séduction et sociétés : approches historiques, Paris, éditions du Seuil,
  • Les dahlias sont rouge sang, Paris, La Pionnière,
  • La Chambre à deux lits et le cordonnier de Tel Aviv, Paris, Seuil,
  • avec Jean-François Laé, Fracture sociale, Paris, éditions Desclée de Brouwer,
  • Des lieux pour l’histoire, Paris, éditions du Seuil,
  • Le Goût de l'archive, Paris, Seuil,
  • avec Cécile Dauphin, De la violence et des femmes, Paris, Albin Michel,
  • Les Fatigues de la guerre, Paris, Gallimard,
  • « L’histoire sociale », L’Histoire et le métier d’historien en France 1945-1995, , p. 281-300
    sous la direction de François Bédarida, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme
  • Le Cours ordinaire des choses dans la cité du XVIIIe siècle, Paris, Seuil,
  • Dire et mal dire, l’opinion publique au XVIIIe siècle, Paris, Seuil,
  • avec Natalie Zemon Davis, Histoire des femmes XVIe siècle-XVIIIe siècle : tome 3, Paris, Plon,
  • avec Jacques Revel, Logiques de la foule, l’affaire des enlèvements d’enfants : Paris 1750, Paris, Hachette,
  • La vie fragile : Violence, pouvoirs et solidarités à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Hachette,
  • avec Michel Foucault, Le Désordre des familles, lettres de cachet des archives de la Bastille, Paris, Gallimard Julliard,
  • Le Miroir des femmes : textes de la Bibliothèque bleue, Paris, Montalba,
  • « L’espace parisien au XVIIIe siècle d’après les ordonnances de Police », Ethnologie française, vol. vol. XII, no 2, , p. 119-126
  • Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard,
  • avec A. Zysberg, « Les théâtres de la violence à Paris au XVIIIe siècle », Annales. Économies, sociétés, civilisations, no 5, , p. 984-1015
  • Délinquance et criminalité : le vol d’aliments à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Plon,

Articles

Distinctions

Décoration

Prix

  • 1979 : Prix Gabriel-Tarde pour Vivre à Paris dans la rue au XVIIIe siècle
  • 2016 : Dan David Prize pour l'ensemble de son œuvre et l'innovation.

Notes et références

  1. « Farge, Arlette (1941-....) », notice d'autorité personne sur le site du catalogue général de la BnF
  2. Interview d'Arlette Farge par Perrine Kervran, émission À voix nue sur France Culture, 11 novembre 2013.
  3. Michel Delon, Notice « Arlette Farge » de l'Encyclopædia Universalis.
  4. L'ouvrage et son sommaire, sur le site de l'éditeur, PUF.
  5. Entretien « Le corps comme événement ».

Voir aussi

Filmographie

  • Arlette Farge, l'échappée belle, documentaire de Frédéric Biamonti, 52 min, 2010 ; voir sur imdb.com

Article connexe

Liens externes

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