Armand-Louis de Gontaut Biron
Armand-Louis de Gontaut-Biron, comte de Biron à sa naissance, marquis de Gontaut (1758), puis duc de Lauzun (1766), puis duc de Biron et Pair de France (1788), est un militaire français né à Paris le et guillotiné à Paris le , neveu du maréchal de Biron.
Pour les articles homonymes, voir Biron.
Armand-Louis de Gontaut-Biron Duc de Lauzun | ||
Portrait | ||
Surnom | Le Beau Lauzun | |
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Naissance | Paris (France) |
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Décès | guillotiné le (à 46 ans) Paris (France) |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française |
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Grade | Lieutenant-général | |
Années de service | 1760 – 1793 | |
Commandement | Régiment de Royal-Dragons Légion de Lauzun Régiment de Lauzun Hussards Armée du Var Armée d'Italie Armée des côtes de La Rochelle Armée de l'Ouest |
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Conflits | Guerre d'indépendance des États-Unis Guerres de la Révolution Guerre de Vendée |
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Faits d'armes | Siège de Yorktown Bataille de Saumur Bataille de Parthenay |
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Distinctions | Société des Cincinnati | |
Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 23e colonne. | |
Famille | Famille de Gontaut | |
Biographie
Arrière-petit-fils d'Antoine Crozat, marquis du Châtel (1655-1738), fils de Antoinette-Eustachie Crozat du Châtel (1727-1747) et de Charles-Antoine-Armand marquis, puis duc de Gontaut qu'elle a épousé en 1744, Armand Louis de Gontaut-Biron a une jeunesse orageuse et quelques mois avant son quatorzième anniversaire, il intègre le régiment des Gardes françaises en janvier 1761, alors commandé par son oncle le duc de Biron, avec le grade d'enseigne à drapeau. La même année, il est nommé sous-lieutenant puis lieutenant en février 1764 et aide-major surnuméraire en février 1766.
À 19 ans, en février 1766, il épouse Amélie de Boufflers, fille de Charles Joseph duc de Boufflers. Le couple vit presque toujours séparé et n'aura pas d'enfant. Favori de Marie-Antoinette, Armand Louis de Gontaut-Biron est donné comme son amant[1].
Armand Louis de Gontaut-Biron est créé duc de Lauzun en 1766 par brevet d'honneur du roi Louis XV, à l'occasion de son mariage, et il reçoit son brevet de colonel en 1767. Il est nommé capitaine-commandant de la compagnie colonel des Gardes françaises en octobre 1767. En 1769, il se bat en Corse sans ordre ni autorisation, mais avec un grand courage : il reçoit pour cette campagne, par dispense d'âge la croix de Saint Louis.
Il reçoit le commandement de la Légion Royale en février 1774 avant de prendre le commandement du régiment Royal-Dragons en 1776.
Le 11 mars 1778, il vend les biens de sa baronnie du Châtel en Bretagne (comprenant les terres de Lorient, Châtel, Carman et Recouvrance) à Henri Louis Marie de Rohan, prince de Rohan-Guéméné, qui fait peu de temps après, le 2 octobre 1782, une faillite retentissante.
Il se porte volontaire pour servir contre l'Angleterre, lors de la Guerre d'indépendance américaine. Le , il obtient le commandement du Corps des volontaires étrangers de la Marine, fort à l'origine de 8 légions. Il est alors chargé de commander l'expédition de conquête du Sénégal (1778-1779).
Nommé Brigadier de Dragons le sous les ordres de Rochambeau, il devient colonel-propriétaire de la Légion des volontaires étrangers de Lauzun, ancienne 2e Légion des volontaires étrangers de la Marine le 5 mars 1780, jouant à sa tête un rôle décisif dans la guerre d'indépendance américaine, notamment au siège de Yorktown en octobre 1781 - combat de Gloucester.
Il est chargé de porter au roi Louis XVI la nouvelle de la victoire de Yorktown. De retour aux États-Unis, il rentre définitivement en France en juin 1783. Pour son action en Amérique, il devient en 1783 mestre de camp-propriétaire du régiment des hussards de Lauzun, 6e régiment de hussards en 1791, qui devient 5e régiment de hussards en 1793. Il est promu maréchal de camp le .
Élu député aux États généraux de 1789 par la noblesse du Quercy, il se rallie à la Révolution et entre dans le parti du duc d'Orléans. À partir de cette époque, il se fait appeler le général Biron.
Devenu lieutenant général le 13 janvier 1792, puis général d'armée le 9 juillet suivant, sous la Convention, il combat d'abord à l'armée du Nord puis à l'armée du Rhin. Le 16 décembre 1792, il prend le commandement de l'armée du Var, qui devient l'armée d'Italie, en remplacement du général Anselme, puis à partir de mai 1793 celui de l'armée des côtes de La Rochelle contre les Vendéens. Il prend Saumur sur les Vendéens et les bat à Parthenay. Il n'en est pas moins accusé de trahison par le Comité de salut public, pour avoir offert sa démission.
Traduit devant le tribunal révolutionnaire, il est arrêté et guillotiné le 31 décembre 1793 place de la Révolution à Paris. Son épouse Amélie de Boufflers, est guillotinée le 9 messidor an II (27 juin 1794). Ses Mémoires vont de 1747 à 1783 et ont alimenté, tout au long des deux derniers siècles, une polémique sur son éventuelle liaison avec la reine Marie-Antoinette.
Mémoires
Lauzun a rédigé des Mémoires qui vont de 1747 à 1783. Le manuscrit original n'ayant pas été retrouvé, c'est à partir de copies circulant sous l'Empire qu'a été édité, une douzaine de fois jusqu'à aujourd'hui, un texte, dont l'authenticité est toutefois confirmée par Talleyrand[2].
Une première édition parait en 1822. En ont été retirés ou y ont été modifiés quelques passages pouvant laisser supposer une liaison entre Marie-Antoinette et Lauzun[3].
Ces passages réapparaissent en 1833, dans un parallèle entre les phrases expurgées et une version manuscrite, présentée comme originale[4]. Entretemps, les Mémoires de Madame Campan avaient, opportunément, dédouané la reine de toute faiblesse envers le séduisant courtisan, «original dans l'esprit, chevaleresque dans les manières. »[5]
La première édition «sans suppressions» parait en 1858 avec une biographie par Louis Lacour[6].
Paraissent ensuite plusieurs éditions critiques et annotées parmi lesquelles celles présentées par François Barrière[7], Georges d'Heylli (Edmond Poinsot)[8], Maurice Vitrac et Arnould Galopin[9], Pol André[10], Edmond Pilon[11], Albert Flament[12], Jean-Jacques Fiechter[13].
La dernière en date (2017) est l'édition critique présentée et annotée par Jean-Pierre Guiccardi[14].
Notes et références
- Marie Antoinette (Queen, consort of Louis XVI, King of France) et Évelyne Lever, Correspondance de Marie-Antoinette: 1770-1793, Tallandier, (ISBN 978-2-84734-197-3, lire en ligne)
- Le Moniteur, 27 mars 1818.
- Mémoires de Monsieur le duc de Lauzun, seconde édition, chez Barrois l'aîné, MDCCXXII, Google livres
- « Passages retranchés des mémoires de Lauzun », Revue Rétrospective ou Bibliothèque historique, Paris, Fournier aîné, 1833, Tome 1, p. 84-101, Gallica
- Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, Reine de France et de Navarre, par Mme Campan, lectrice de Mesdames, première femme de chambre de la reine, Paris, Baudoin frères, 1823, 2e édition, vol. 1, p. 168-171 Gallica.
- Louis Lacour, Mémoires du duc de Lauzun (1747-1783) : publiés entièrement conformes au manuscrit avec une étude sur la vie de l'auteur (2e édition sans suppressions et augmentée d'une préface et de notes nouvelles), Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1858, 1 vol. LXVII-409 p. BNF.
- Mémoires du duc de Lauzun et du comte de Tilly, suivi de notes intitulées : "De la conspiration d'Orléans écrit en 1797" par Dominique-Joseph Garat, avec avant-propos et notes par M. F. Barrière, Paris, Firmin-Didot, 1862, 435 p. consultable sur archive.org.
- Mémoires du duc de Lauzun, édition complète, précédée d'une étude sur Lauzun et ses mémoires, par Georges d'Heylli, Paris, E. Rouveyre, 1880, 334 p. consultable sur archive.org.
- Mémoires du duc de Lauzun, introduction et notes de MM. Maurice Vitrac et Arnould Galopin, Paris, Fayard, "Modern-Collection, historique et anecdotique", 1906, 159 p. BNF.
- Un amant de Marie-Antoinette, le «divin» Lauzun et ses Mémoires, Paris, Albin-Michel, 1911, 360 p consultable sur archive.org.
- Mémoires de Armand Louis de Gontaut, duc de Lauzun, général Biron, préface et notes par E. Pilon, Paris, H. Jonquières, Coll. "Les Hommes, les faits, les mœurs", 1928, BNF et Mémoires secrets du beau Lauzun, suivis de lettres adressées à l'auteur par sa femme Amélie de Boufflers, Aimée de Coigny, duchesse de Fleury (La jeune captive d'André Chénier) et par la marquise de Coigny, préface et notes par E. Pilon, Paris, Ed. Colbert, 1943, 312 p. BNF.
- Duc de Lauzun, Mémoires, préface d'Albert Flament, Paris, Firmin-Didot, 1929, Coll. "La vie et les mœurs au XVIIIe siècle" Bulletin de l'Association Guillaume Budé, 1929, vol. 24, no 1, p. 74, Persée.
- Mémoires du duc de Lauzun, général Biron, éd. par Jean-Jacques Fiechter, Paris, Olivier Orban, 1986, 373 p. SUDOC. (ISBN 978-2-85565-308-2)
- Mémoires, Duc de Lauzun, Paris, Mercure de France, 2017, Coll. "Le temps retrouvé", 418 p. (ISBN 978-2-7152-4441-2)
Source et bibliographie
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Armand-Louis de Gontaut Biron » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Yves Guéna, Moi, duc de Lauzun, citoyen Biron : roman, Paris, Flammarion, , 429 p. (ISBN 978-2-08-067513-2)
- Le Comte de LORT de SÉRIGNAN, Un duc et pair au service de la Révolution, Le Duc de Lauzun, (Général Bidon) 1791-1792, Correspondance intime, publiée pour la première fois in-extenso sur le manuscrit original des archives historiques de Ministère de la Guerre, Paris, Perrin et Cie, Libraires-Éditeurs, 1906
- Gérard-Antoine Massonni, « Armand Louis de Gontaut Biron, duc de Lauzun, Mestre de camp propriétaire du régiment de Lauzun Houzards », dans Vivat Hussar, Revue de l'association des Amis du Musée International des Hussards, Tarbes, Musée International des Hussards, 2006, no 41, p. 52-60.
- Gaston Maugras, La Fin d'une société. Le duc de Lauzun et la cour de Marie-Antoinette, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1909, III-551 p. (lire en ligne).
- Benedetta Craveri, Les derniers libertins, Paris, Flammarion, 2016
Articles connexes
Sur le rôle de la 3e légion de volontaires étrangers de la marine dans l'océan Indien, voir les articles :
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