Arrière-monde

L'arrière-monde est un concept philosophique de Friedrich Nietzsche qui désigne les mondes supérieurs qui ont été théorisés par un grand nombre de philosophes passés dans le but de dévaluer l'ici-bas. A travers ce concept, Nietzsche réunit l'ensemble des doctrines philosophiques qu'il s'attache à critiquer.

Concept

Un grand nombre de doctrines philosophiques a cherché à supposer que, au-delà du monde sensible, qui est si multiple et mouvant[incompréhensible], il pourrait exister une réalité fixe et stable. C'est cela que Nietzsche qualifie d'arrière-monde[1].

Or, Nietzsche s'oppose à la conception d'un idéal transcendant chargé de morales, comme par exemple l'amour intellectuel de Dieu. Nietzsche cherche à briser les « arrières mondes » de la métaphysique. Selon lui en effet, pour exprimer pleinement la vie, il est nécessaire de réaffirmer le rôle et la prépondérance du monde sensible. Cela passe par une critique de l'extrapolation par les anciens philosophes d'un monde supérieur, ainsi que la mise à bas de toute forme d'idéalisme[pas clair].

Il écrit ainsi, dans Ainsi parlait Zarathoustra : « Un jour Zarathoustra jeta son illusion par delà les hommes, pareil à tous les hallucinés de l’arrière-monde »[2]. Il parle de monde « soigneusement caché à l'homme, ce monde d'où l'homme est absent »[3].

Nietzsche critique frontalement d’une part la théorie des formes de Platon qui est la division du monde des idées qui se trouve parfait et le monde sensible imparfait. En effet, il expose qu’il faut oublier le monde des idées qui est une illusion, car cela détourne de la vie. D’autre part, il s'attaque au christianisme[4]qui n’est pas très éloigné de Platon sur la distinction entre notre monde actuel (monde sensible) et un monde futur meilleur qui est le paradis (le monde des idées). Pour Nietzsche, cette promesse de se rendre au paradis nous détourne de notre vie actuelle. Ainsi il y a une fuite en avant qui est irréversible ne permettant pas de regarder le monde actuel qui est digne d’intérêt. De même pour Nietzsche, le christianisme appauvri la civilisation moderne actuelle. Elle tue la volonté de puissance des humains, on parle du " nihilisme passif " où l’homme ne se surpasse pas, se réfugie dans des arrières mondes et donc à renier sa vie. Ainsi, pour remédier à ce fléau, il faut faire naître de nouvelles valeurs et détruire les anciennes, cela demandera des millénaires, un changement de civilisation comme dans l’antiquité pour retrouver un " nihilisme actif " (des forts).

Notes et références

  1. Claudia de Oliveira Gomes, Réussir la dissertation de philosophie : auteurs et méthode, Jeunes Éditions, (ISBN 2-84472-459-0 et 978-2-84472-459-5, OCLC 181342866, lire en ligne)
  2. Georges-Arthur Goldschmidt, Ainsi parlait Zarathoustra : un livre pour tous et pour personne, (ISBN 2-253-00675-0 et 978-2-253-00675-6, OCLC 491771290, lire en ligne)
  3. Alain-Michel Boyer (Dir.), Mondes perdus, Presses universitaires de Bordeaux, (ISBN 978-2-86781-180-7, 2-86781-180-5 et 979-10-300-0396-3, OCLC 1096461525, lire en ligne)
  4. Serge Carfantan, Philosophie de la Morale, Philosophie et Spiritualité (lire en ligne)

Voir aussi

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