Artère maxillaire
L'artère maxillaire ou l'artère maxillaire interne en ancienne nomenclature[1] (Arteria maxillaris ou Arteria maxillaris interna en latin) est une des deux branches terminales de l'artère carotide externe. Elle participe entre autres à la vascularisation de la partie inférieure de la face, de l'oreille ainsi que de certaines structures intracrâniennes.
Origine | |
---|---|
Branches | |
Veine associée |
Nom latin |
Arteria maxillaris |
---|---|
MeSH |
D008438 |
TA98 |
A12.2.05.053 |
TA2 |
4422 |
FMA |
49675 |
Description
Origine
L'artère maxillaire est la plus importante des deux branches terminales de la carotide externe, l'artère temporale superficielle étant la plus petite. Elle naît dans la glande parotide, en arrière du col de la mandibule et se dirige vers l'avant, perpendiculairement à la carotide externe. Dans de rares cas, l'artère maxillaire provient de l'artère faciale[2].
Trajet
L'artère maxillaire est classiquement divisée en trois segments : un premier segment mandibulaire, un deuxième segment ptérygoïdien et un troisième segment ptérygo-palatin[3]
Premier segment
Après avoir irrigué une partie de la glande parotide, l'artère maxillaire quitte la loge parotidienne par la boutonnière rétro-condylienne de Juvara, en passant entre le ligament sphéno-mandibulaire médialement et le col de la mandibule latéralement[4]. Elle entre dans la fosse infra-temporale, accompagnée par le nerf auriculo-temporal. L'artère maxillaire croise ensuite le nerf alvéolaire inférieur avant d'atteindre le muscle ptérygoïdien latéral. Elle donne à ce niveau cinq collatérales :
- L'artère auriculaire profonde est la première des collatérales. Il s'agit d'une branche ascendante qui naît souvent d'un tronc commun avec l'artère tympanique antérieure[3]. Elle vascularise l'articulation temporo-mandibulaire puis remonte et transperce l'os temporal en avant du méat acoustique externe, au niveau de la fissure tympano-squameuse[5] pour irriguer la face externe du tympan.
- L'artère tympanique antérieure est également une branche ascendante de l'artère maxillaire. Elle pénètre dans l'os temporal par la fissure pétro-tympanique et s'anastomose dans la caisse du tympan avec l'artère du canal ptérygoïdien, branche de l'artère maxillaire, l'artère stylo-mastoïdienne issue de l'artère auriculaire postérieure et l'artère carotico-tympanique provenant de la carotide interne[3]. Elle vascularise la muqueuse de l'oreille moyenne et la face interne du tympan.
- L'artère méningée moyenne est la plus importante des branches de l'artère maxillaire. Depuis son origine, elle remonte vers le foramen épineux en passant entre les deux racines du nerf auriculo-temporal. Au niveau du crâne, elle remonte le long de la face latérale puis se ramifie pour irriguer les os du crâne, et une grande partie de la dure-mère. Au cours de leur trajet, l'artère méningée et ses branches creusent des sillons sur la face endocrânienne des os[6].
- L'artère méningée accessoire (ou artère petite méningée en ancienne nomenclature[1]) est une petite branche inconstante qui naît soit à proximité de l'artère méningée moyenne, soit directement de celle-ci. Elle pénètre dans le crâne par le foramen ovale pour vasculariser la dure-mère et le ganglion trigéminal. Malgré son nom, seulement 10 % du flux sanguin de cette artère atteint les structures intracrâniennes[7]. Elle irrigue ainsi le muscle ptérygoïdien médial, le chef supérieur du muscle ptérygoïdien latéral, le muscle tenseur du voile du palais, le ganglion otique, le nerf mandibulaire et l'os sphénoïde[8].
- L'artère alvéolaire inférieure (anciennement appelée artère dentaire inférieure[1]) est une branche descendante de l'artère maxillaire. Elle se dirige vers le bas, accompagnée par le nerf alvéolaire inférieur. Juste avant de pénétrer dans le canal alvéolaire inférieur par le foramen mandibulaire elle donne une branche, l'artère mylo-hyoïdienne, qui descend à la face interne de la mandibule au niveau du sillon mylo-hyoïdien pour vasculariser le muscle du même nom. L'artère alvéolaire inférieure poursuit ensuite son trajet dans le canal alvéolaire et se divise en une branche mentonnière passant par le foramen mentonnier pour vasculariser les téguments du menton, et une branche incisive qui poursuit son trajet et s'anastomose avec l'artère contro-latérale[3]. Elle permet la vascularisation des dents inférieures via des rameaux dentaires[6].
Deuxième segment
Au niveau du deuxième segment l'artère maxillaire, qui devient assez flexueuse, est satellite du muscle ptérygoïdien latéral. Elle peut passer soit médialement, entre les deux muscles ptérygoïdiens, soit latéralement, entre le ptérygoïdien latéral et le muscle temporal[6]. La variante externe semble être un peu plus fréquente que la variante interne[9],[10]. Dans sa variante superficielle, l'artère maxillaire contourne le bord inférieur du muscle ptérygoïdien latéral pour passer à sa face externe. Elle croise le nerf buccal, issu de la division antérieur du nerf mandibulaire. Dans sa variante profonde, l'artère maxillaire longe la face médiale du muscle ptérygoïdien latéral et se trouve donc dans l'espace interptérygoïdien. Sur son trajet elle croise les nerfs alévolaire inférieur et lingual au niveau de la réunion avec la corde du tympan[6]. Elle passe ensuite entre les deux chefs du muscle ptérygoïdien latéral pour se retrouver à sa face externe. Le deuxième segment de l'artère maxillaire donne plusieurs collatérales :
- L'artère massétérique passe par l'incisure mandibulaire de la mandibule, accompagnée par le nerf massétérique issu du nerf mandibulaire. Elle s'anastomose avec des branches de l'artère transverse de la face et vascularise le muscle masséter. Cette artère est parfois absente[11].
- Les artères ptérygoïdiennes sont présentes en nombre variable. Elles sont indispensables à la vascularisation du muscle ptérygoïdien latéral, et irriguent également en partie le muscle ptérygoïdien médial[6].
- Les artères temporales profondes antérieure et postérieure sont des branches ascendantes de l'artère maxillaire. Elles remontent accompagnées par les nerfs temporaux profonds antérieur et postérieur et passent sous le muscle temporal qu'elles irriguent. Elles s'anastomosent avec l'artère temporale moyenne issue de l'artère temporale superficielle. Des petits rameaux de l'artère antérieure s'anastomosent également avec l'artère lacrymale, branche de l'artère ophtalmique, en transperçant l'os zygomatique et la grande aile de l'os sphénoïde[3].
- L'artère buccale se dirige vers le bas et l'avant accompagnée du nerf buccal. Elle se ramifie à la face externe du muscle buccinateur qu'elle irrigue, et s'anastomose avec l'artère angulaire, branche terminale de l'artère faciale, l'artère infra-orbitaire et l'artère alvéolaire supérieure et postérieure. L'artère buccale participe à la vascularisation du corps adipeux et de la muqueuse de la joue[12].
Troisième segment
Au niveau du troisième segment, l'artère maxillaire décrit une courbe à convexité antérieure qui s'appuie sur la tubérosité maxillaire et entre dans la fosse ptérygo-palatine via la fissure ptérygo-maxillaire[13]. Elle s'engage ensuite dans le foramen sphéno-palatin et devient alors l'artère sphéno-palatine. Le segment ptérygo-palatin de l'artère maxillaire compte cinq collatérales :
- L'artère alvéolaire supérieure et postérieure ou artère alvéolaire supéro-postérieure se dirige vers le bas et l'avant, le long de la face externe de la tubérosité maxillaire. Elle donne plusieurs rameaux qui vont pénétrer dans l'os maxillaire avec le nerf alvéolaire supérieur et postérieur et vasculariser les trois molaires supérieures ainsi que la muqueuse du sinus maxillaire[6]. L'artère alvéolaire supéro-postérieure se poursuit à la surface de la tubérosité maxillaire et vient irriguer les gencives supérieures. Elle se termine en rameaux s'anastomosant avec l'artère buccale et l'artère infra-orbitaire.
- L'artère infra-orbitaire passe par la fissure orbitaire inférieure et donne une branche orbitaire qui vascularisent le sac lacrymal et les muscles droit et oblique inférieur. Puis elle s'insère dans le sillon infra-orbitaire et pénètre dans le canal du même nom avec le nerf infra-orbitaire, branche du nerf maxillaire. Elle donne alors les artères alvéolaires supérieures moyenne et antérieure qui irriguent les incisives, canines et prémolaires supérieures ainsi que la muqueuse du sinus maxillaire. Au niveau du foramen infra-orbitaire, l'artère se ramifie et s'anastomose avec les artères dorsale du nez, angulaire, alvéolaire postéro-supérieure et infra-orbitaire, se distribuant ainsi aux téguments de la région infra-orbitaire[12].
- L'artère du canal ptérygoïdien ou artère vidienne est une branche très fine dirigée vers l'arrière. Elle pénètre dans le canal ptérygoïdien et traverse l'os sphénoïde accompagnée par le nerf du canal ptérygoïdien. Elle irrigue la muqueuse de la partie supérieure du pharynx, la trompe auditive et donne des rameaux s'anastomosant avec les artères tympaniques qui vascularisent la caisse du tympan[12].
- L'artère pharyngienne supérieure ou artère ptérygo-palatine est une fine collatérale qui passe par le canal palato-vaginal avec le rameau pharyngien du ganglion sphéno-palatin[14]. Elle vascularise la muqueuse du toit de la cavité nasal, du rhinopharynx, du sinus sphénoïdal et de la trompe auditive[12].
- L'artère palatine descendante (artère palatine supérieure dans l'ancienne nomenclature[1]) se dirige vers le bas et s'engage dans le canal palatin (ou palatin postérieur) avec les nerfs grand et petit palatins. Elle se divise alors en artères grande et petite palatines qui vont irriguer la muqueuse et les glandes du palais. L'artère grande palatine se poursuit vers l'avant en longeant la voûte palatine et s'anastomose avec l'artère contro-latérale puis traverse le canal incisif pour rejoindre l'artère sphéno-palatine, branche terminale de l'artère maxillaire[3].
Terminaison
Après son passage par le foramen sphéno-palatin, l'artère sphéno-palatine se divise en branches nasales postéro-latérales et septales postérieures. Elles s'anastomosent avec les artères ethmoïdales antérieure et postérieure et avec des branches de l'artère faciale. Le rameau septal se poursuit vers le bas et l'avant en creusant un sillon dans l'os vomer puis traverse le canal incisif pour rejoindre l'artère grande palatine. L'artère sphéno-palatine et ses branches assurent la vascularisation des parois latérale et septale de la cavité nasale, et des sinus frontal, ethmoïdal, sphénoïdal et maxillaire[12].
Cette artère assure la plus grande part de la vascularisation des cavités nasales et est donc impliquée dans de nombreux cas d'épistaxis[15].
Notes et références
- Huu Nguyen, Bernard Vallée et Hervé Person, Tête, t. 2, Heures de France, , 288 p. (ISBN 978-2-85385-152-7, présentation en ligne), p. 3
- (en) Anatomy Atlases - Maxillary Artery
- (en) Gray's Anatomy - The External Carotid Artery
- Ahmed Mellal, Application pratique de l'anatomie humaine : Appareils de relation, t. 2, Paris, Publibook, , 427 p. (ISBN 978-2-7483-5544-4, BNF 42319941, présentation en ligne), p. 33
- Neil R. Borley et Robert H. Whitaker, Anatomie : Angéiologie – Nerfs crâniens et nerfs rachidiens – Organigrammes généraux/rappels osseux, articulaires et musculaires, De Boeck, , 236 p. (ISBN 978-2-7445-0155-5, présentation en ligne), p. 26
- iMedecin - Anatomie de l'artère carotide externe
- (en) Vitek J, « Accessory meningeal artery: an anatomic misnomer. », AJNR Am J Neuroradiol, vol. 10, no 3, , p. 569-573 (PMID 2501989)
- (en) Anatomy Atlases - Accessory Meningeal Artery
- (en) Anatomy Atlases - Maxillary Artery Relationship with Lateral Pterygoid Muscle
- Gérard Couly, Anatomie maxillo-faciale : 25 questions pour la préparation des examens et concours, Paris, CdP, , 193 p. (ISBN 978-2-902896-36-3, BNF 35289212, lire en ligne), p. 92
- Anatomy Atlases - Masseteric Artery
- Keith L. Moore et Arthur F. Dalley (trad. de l'anglais), Anatomie médicale : aspects fondamentaux et applications cliniques, Bruxelles/Paris, De Boeck, , 2e éd., 1209 p. (ISBN 978-2-8041-5309-0, BNF 41025070, lire en ligne), p. 982
- Gérard Couly, Anatomie maxillo-faciale : 25 questions pour la préparation des examens et concours, Paris, CdP, , 193 p. (ISBN 978-2-902896-36-3, BNF 35289212, lire en ligne), p. 91
- Jacques Bories, Le Crâne humain : ostéologie et anatomie radiologique, Springer, , 273 p. (ISBN 978-2-287-59634-6, présentation en ligne), p. 79
- sfmu.org - Hémorragie ORL
- Portail de l’anatomie
- Portail de la médecine