Artaxias Ier
Artaxias ou Artašēs Ier (en arménien Արտաշես Ա) est un roi d'Arménie ayant régné de 190/189 à Il est traditionnellement considéré comme le fondateur de la dynastie artaxiade, bien que des inscriptions en araméen découvertes dans le marz de Syunik le disent fils d'un Zariadrès[1] de la dynastie orontide[2] ; il est d'ailleurs parfois rattaché directement à cette dynastie[3],[4]. Selon Moïse de Khorène, il aurait épousé une fille d'un roi des Alains, Satenik, qui lui aurait donné six fils : Artavazde Ier, Vruyr, Mazhan, Zariadrès, Tiran et Tigrane[5].
Artaxias Ier | |
Artaxias Ier. | |
Titre | |
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Roi d'Arménie | |
190/189 – 159 av. J.-C. | |
Prédécesseur | Aucun |
Successeur | Artavazde Ier |
Biographie | |
Dynastie | Artaxiades |
Date de décès | c. 159 av. J.-C. |
Conjoint | Satenik, fille d'un roi des Alains |
Enfants | Artavazde Ier, Vruyr, Mazhan, Zariadrès, Tiran, Tigrane (?) |
Biographie
Général d'Antiochos le Grand, il se rend maître de l'Arménie, dont il est gouverneur (stratēgós), et en fait un État indépendant en 189 av. J.-C. après la défaite du Séleucide à Magnésie ; un autre gouverneur séleucide et peut-être un proche parent[6], également nommé Zariadrès, en fait de même en Sophène[7],[8]. Les deux nouveaux monarques s'allient afin de reconquérir les régions périphériques peuplées d'Arméniens[9] ; dans le cas d'Artaxias, les conquêtes à partir de la vallée de l'Araxe se font principalement aux dépens de l'Ibérie et de la Médie-Atropatène[6].
Marquant ainsi son indépendance par rapport à Rome[9], il donne asile à Hannibal, lorsque celui-ci, réfugié à la cour séleucide après la bataille de Zama, n'y est plus en sécurité. Sur ses conseils, Artaxias bâtit sa nouvelle capitale, Artaxate (« joie d'Artaxias »), sur les rives de l'Araxe[10],[11]. Au niveau du royaume, il fait procéder au bornage de propriétés[12], et mène une politique d'intégration linguistique[10].
Vers 165 av. J.-C., Artaxias est défait par le roi séleucide Antiochos IV ; fait prisonnier, il ne recouvre sa liberté qu'en reconnaissant la suzeraineté du Séleucide[9]. Il règne jusqu'environ , non sans avoir tenté, en sollicitant l'aide d'Ariarathe V de Cappadoce, de mettre la main sur la Sophène, après la mort de Zariadrès, et encouragé la rébellion du satrape Timarque en Médie[13]. Selon Moïse de Khorène, les obsèques d'Artaxias s'accompagnent de la mort volontaire de ses femmes, concubines et serviteurs[14].
Notes et références
- H. Dupont-Sommer. « Deux inscriptions araméennes trouvées près du lac de Sevan (Arménie) ». Dans: Syria. Tome 25 fascicule 1, 1946. p. 53-66
- Dédéyan 2007, p. 114.
- (en) Edmund Herzig et Marina Kurkchiyan, The Armenians — Past and present in the making of national identity, Londres, Routledge, coll. « Caucasus World: Peoples of the Caucasus », (ISBN 978-0-7007-0639-6), p. 35.
- (en) Mack Chahin, The Kingdom of Armenia — A History, Londres, Routledge, (réimpr. 2001) (ISBN 978-0-7007-1452-0), p. 207.
- Moïse de Khorène (trad. Annie et Jean-Pierre Mahé), Histoire de l'Arménie, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », Paris, 1993 (ISBN 2-07-072904-4), Livre II, 49-51, 53, 55, 66. Tiran peut assez probablement être identifié à Tigrane Ier. Moïse de Khorène identifie par erreur Tigrane à Tigrane II.
- (en) « Armenia and Iran », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
- Strabon, Géographie, XI, 14, 15 [lire en ligne (page consultée le 13 juin 2008)].
- Une autre hypothèse est celle d'une prise de pouvoir à la suite d'une rébellion de la noblesse arménienne. cf. (en) Anne Elizabeth Redgate, The Armenians, Oxford, Blackwell Publishing, coll. « The Peoples of Europe », (ISBN 0-631-22037-2), p. 65.
- Dédéyan 2007, p. 115.
- Dédéyan 2007, p. 116.
- Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres, « Lucullus », XLVI [lire en ligne (page consultée le 13 juin 2008)].
- Cette entreprise est confirmée par la découverte de bornes portant des inscriptions en araméen. Cf. (en) « Armenia and Iran », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
- Dédéyan 2007, p. 115-116.
- Moïse de Khorène, op. cit., livre II, 60.
Voir aussi
Bibliographie
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Artaxias » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource).
- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, (1re éd. 1982), 991 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2-7089-6874-5).
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions].
Liens externes
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