Jointure synoviale

Une jointure synoviale (aussi appelée articulation synoviale, diarthrose, abarthrose, aparthrose, articulation diarthrodiale, articulation vraie) est une articulation mobile. Il s'agit du type d'articulation la plus courante et la plus mobile dans le corps d'un mammifère. Elle relie deux os en les séparant par une cavité synoviale et en les maintenant par des ligaments.

Jointure synoviale
Identifiants
Nom latin
Junctura synovialis
TA98
A03.0.00.020
TA2
1533
FMA
7501

Structure

Une jointure synoviale est constituée des éléments suivants :

  • une cavité synoviale,
  • une capsule articulaire,
  • des cartilages articulaires.

Elle peut également intégrer dans certains cas :

Cavité synoviale

La cavité synoviale est l'espace séparant les surfaces articulaires des os. Elle est remplie de liquide synovial. Le liquide synovial lubrifie, absorbe des chocs et nourrit l'articulation.

Capsule articulaire

La capsule articulaire relie les os entre-eux formant la cavité articulaire. Elle est en continuité avec le périoste des os et entoure les surfaces articulaires des os.

Elle se compose de deux couches :

  • une membrane fibreuse externe qui peut contenir des ligaments,
  • une membrane synoviale interne qui sécrète le liquide synovial lubrifiant, absorbant les chocs et nourrissant l'articulation.
  • une cavité synoviale : entre les surfaces articulaires des os et rempli de liquide synovial,
  • une capsule articulaire : tissu fibreux en continuité avec le périoste des os qui entoure l'articulation et unit les os articulés. elle se compose de deux couches
    • une membrane fibreuse externe qui peut contenir des ligaments
    • une membrane synoviale interne qui sécrète le liquide synovial lubrifiant.

La capsule articulaire est hautement innervée, mais sans vaisseaux sanguins, ni vaisseaux lymphatiques. Elle reçoit ses nutriments de l'apport sanguin environnant par diffusion (un processus lent) ou par convection, processus rendu plus efficace par la mobilisation de l'articulation (exercice physique).

Cartilages articulaires

Un cartilage articulaire recouvre les extrémités articulaires des os de l'articulation. C'est un cartilage hyalin formant une surface lisse et glissante qui ne les lie pas les os entre eux. Il absorbe les chocs et réduit la friction pendant le mouvement.

Disque articulaire

Un ou des disques articulaires peuvent s'interposer entre les éléments osseux afin d'améliorer la congruence entre les surfaces articulaires. Ils sont constitués de fibrocartilage. Ils sont adhérents à leur périphérie à la face profonde de la capsule articulaire. S'ils sont incomplets, on les nomme ménisques articulaires.

Pour l'espèce humaine, les articulations sterno-claviculaire, temporo-mandibulaire, acromio-claviculaire et radio-ulnaire distale possèdent un disque articulaire et l'articulation fémoro-tibiale possède deux ménisques articulaires.

Coussinet adipeux

Un ou des coussinets adipeux, constitués de tissu adipeux peuvent être présents pour protèger le cartilage articulaire. C'est le cas de l'articulation au niveau de l'articulation fémoro-patellaire, entre la face postérieure de la patella et la surface patellaire du fémur.

Bourses synoviales

Des bourses synoviales peuvent également contribuer à atténuer les frictions lors le la mobilisation de l'articulation. Ce sont des structures en forme de sacs remplies d'un liquide similaire au liquide synovial. Elles peuvent être situées entre des tendons et l'os, entre des masses musculaires ou entre des ligaments ou des tendons. On en trouve au niveau de l'articulation gléno-humérale ou du genou.

Ligaments et tendons

En dehors de la capsule articulaire, l'articulation peut être consolidée par des systèmes tendineux et ligamentaire. Ils peuvent être intracapsulaires ou extracapsulaires.

Classification des jointures synoviales

Types de jointures synoviales : 1. Articulation cotyloïde
2. Articulation ellipsoïde
3. Articulation en selle
4. Ginglyme
5.Articulation trochoïde

Les diarthroses sont classées en fonction du nombre d'axes directeurs (degrés de liberté) qu'elles possèdent et en fonction de la forme de leurs surfaces articulaires.

Nom Description Axe directeur Degré de liberté Type de mouvement Exemples
Articulation plane Ces articulations ne permettent que des mouvements de glissement ou de coulissement. Leurs surfaces articulaires sont planes. Elles ont des amplitudes de mouvements faibles. Aucun Glissement Articulation acromio-claviculaire
Ginglyme Ces joints agissent comme une charnière de porte, permettant la flexion et l'extension dans un seul plan. Une des surface articulaire est en forme de poulie (trochlée). 1 1 Flexion / extension Articulation huméro-ulnaire
Articulation trochoïde Un os tourne autour d'un autre. Les surfaces articulaires sont cylindriques. 1 1 Rotation Articulation atlanto-axoïdienne médiane, articulation radio-ulnaire proximale et articulation radio-ulnaire distale
Articulation ellipsoïde Les surfaces articulaires sont de segments d'ovoïde. 2 2 Flexion / extension et mouvement latéral Articulation radio-carpienne
Articulations de selle Les articulations en selle, où les deux surfaces sont de forme réciproquement concave/convexe, qui ressemblent à une selle, permettent les mêmes mouvements que les articulations ellipsoïdes mais plus ample. 2 2 Flexion / extension et mouvement latéral Articulation carpo-métacarpienne du pouce, articulation sterno-claviculaire
Articulation cotyloïde Les surfaces articulaires sont sphériques. Elle permettent tous les mouvements sauf le glissement. 3 3 Flexion / extension, rotation,

adduction / abduction.

Articulation gléno-humérale,articulation coxale.

Aspect clinique

L'espace articulaire est égal à la distance entre les os impliqués de l'articulation. Un rétrécissement de l'espace articulaire est un signe d'arthrose et de dégénérescence inflammatoire[1]. Le pincement de l'interligne articulaire est un critère pour la classification radiographique de l'arthrose.

L'espace articulaire normal est

  • d'au moins 2 mm pour l'articulation coxale (au niveau de l'acétabulum supérieur)[2],
  • au moins 3 mm pour l'articulation fémoro-tibiale[3],
  • 4–5 mm pour l'articulation gléno-humérale[4],
  • 1.5 à 4 mmm pour l'articulation temporo-mandibulairel[5].

Notes et références

« Jointure synoviale », sur le dictionnaire de l’Académie nationale de médecine

  1. Jacobson, Girish, Jiang et Sabb, « Radiographic Evaluation of Arthritis: Degenerative Joint Disease and Variations », Radiology, vol. 248, no 3, , p. 737–747 (ISSN 0033-8419, PMID 18710973, DOI 10.1148/radiol.2483062112)
  2. Lequesne, « The normal hip joint space: variations in width, shape, and architecture on 223 pelvic radiographs », Annals of the Rheumatic Diseases, vol. 63, no 9, , p. 1145–1151 (ISSN 0003-4967, PMID 15308525, PMCID 1755132, DOI 10.1136/ard.2003.018424)
  3. Roland W. Moskowitz, Osteoarthritis: Diagnosis and Medical/surgical Management, LWW Doody's all reviewed collection, Lippincott Williams & Wilkins, (ISBN 9780781767071), 6
  4. « Glenohumeral joint space », radref.org, in turn citing: Petersson et Redlund-Johnell, « Joint Space in Normal Gleno-Humeral Radiographs », Acta Orthopaedica Scandinavica, vol. 54, no 2, , p. 274–276 (ISSN 0001-6470, PMID 6846006, DOI 10.3109/17453678308996569)
  5. Massilla Mani et Sivasubramanian, « A study of temporomandibular joint osteoarthritis using computed tomographic imaging », Biomedical Journal, vol. 39, no 3, , p. 201–206 (ISSN 2319-4170, PMID 27621122, PMCID 6138784, DOI 10.1016/j.bj.2016.06.003)

Voir aussi

Bibliographie

  • Vincent Delmas, Dominique Brémond Gignac, Olivier Clément, Richard Douard, Sophie Dupont, Christian Latrémouille, Jean-Marie Le Minor, Nicolas Pirro, Philippe Sèbe, Christian Vacher, UE 5 - Organisation des appareils et des systèmes, Elsevier Masson, 2011, (ISBN 2294710053)
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