Ashis Nandy

Ashis Nandy, né en 1937, est un psychologue indien spécialisé en politique, sociologie et critique. Il a étudié la sociologie au Hislop College et a obtenu son diplôme de psychologie à l'université du Gujarat, à Ahmedabad. En tant que psychologue clinicien, il a travaillé sur les thèmes du colonialisme européen, du développement, de la modernité, de la laïcité, du nationalisme hindou, de la science, de la technologie, du cosmopolitisme et de l'utopie. Il a aussi formulé des conceptions alternatives concernant le cosmopolitisme et la critique du traditionalisme. En outre, il a dressé un profil historique original du cinéma commercial indien, ainsi que formulé des critiques de l'état et de la violence.

Ashis Nandy
Ashis Nandy
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université du Gujarat (en)
Hislop College (en)
Activités
Sociologue, écrivain, psychologue, universitaire
Fratrie
Manish Nandy (d)
Pritish Nandy (en)
Autres informations
Distinction
Prononciation

Il a été membre et directeur du Centre d'étude sur les sociétés en développement (CSDS) pendant plusieurs années. À ce jour, il est membre honoraire dans ce même institut, en plus d'être président du comité pour les choix culturels et les futurs du monde, également à New Delhi.

En 2007, Nandy a reçu le prix de culture asiatique de Fukuoka. En 2008, il a été nommé parmi les 100 personnalités intellectuelles les plus importantes par le magazine Foreign Policy, publié par la Fondation Carnegie pour la paix internationale.

Jeunesse et éducation

Nandy est né en 1937 à Bhagalpur, dans la région du Bihar, au sein d'une famille chrétienne bengali. Il est l'aîné des trois fils de Satish Chandra Nandy et Prafulla Nalini Nandy, et frère de Pritish Nandy. Plus tard sa famille a déménagé à Calcutta. La mère de Nandy était enseignante à La Martinère School à Calcutta et est devenue par là-même la première vice-principale indienne de l'école. Lorsqu'il avait 10 ans, l'Inde britannique a été divisée en deux pays souverains, l'Inde et le Pakistan. Il a alors été témoin des conflits et des atrocités qui s'en sont suivies.

Nandy abandonne ses études de médecine pour rejoindre le Hislop College à Nagpur pour y étudier les sciences sociales. Plus tard il valide une maîtrise de sociologie. Cependant, son intérêt académique se développe pour la psychologie clinique et il effectue un doctorat de psychologie à la Gujarat University à Ahmedabad.

Tout en se déclarant athée, Nandy s'identifie à la communauté chrétienne indienne.

Carrière académique

Alors qu'il étudie à l'université Nandy intègre le CSDS. En y travaillant il développe sa propre méthodologie en mêlant la psychologie clinique et la sociologie. Il est alors invité par nombre d'universités et d'instituts de recherche étrangers afin de poursuivre ses recherches et donner des conférences. Il est directeur du CSDS de 1992 à 1997. Il collabore également avec le Collectif éditoriale de culture publique, une revue publiée par Duke University Press.

Nandy a co-écrit plusieurs rapports sur les droits de l'homme et il est actif au sein de mouvements pour la paix, les sciences et technologies alternative, et la survie des cultures locales. Sa notoriété lui a valu d'être membre de plusieurs organisations non-gouvernementales et universitaires, il a notamment été membre du conseil exécutif de la World Futures Studies Federation, de la Commonwealth Human Rights Initiative, du International Network for Cultural Alternatives to Development, ainsi que de la People's Union for Civil Liberties. Il a été aussi membre du Woodrow Wilson Center à Washington D.C., de l'université de Hull en Angleterre, de l'Institut pour les études avancées des humanités à l'université d’Édimbourg. Il a dirigé la première chaire de l'UNESCO au Centre pour les études européennes à l'université de Trier en 1994. En 2006 il devient un membre national du Conseil indien pour la recherche en sciences sociales.

Nandy est un intellectuel qui identifie et explore des problèmes multiples et divers. Il a été prolifique ces 20 dernières années. Sa publication de 1983 intitulée The Intimate Enemy: Loss and Recovery of Self Under Colonialism, traite des problèmes psychologiques posés par le colonialisme à un niveau personnel, pour le colonisateur comme pour le colonisé. Nandy défend l'idée que la compréhension de soi s'entremêle à celle de l'ethnie, de la classe sociale, et de la religion dans le contexte colonial. Ainsi le mouvement introduit par Gandhi peut se comprendre comme une tentative de transcender la tendance des indiens éduqués à articuler leur lutte politique pour l'indépendance selon des termes européens. Au travers de ses écrits et de ses activités motivées par sa croyance en la non-violence, Nandy a offert des analyses pénétrantes sur un large éventail de problèmes tels que les controverses politiques et les conflits ethniques, et a émis des suggestions quant à la coexistence pacifique mondiale des êtres humains indépendamment des frontières nationales.

Philosophie - The Intimate Enemy

Ashis Nandy est influencé par plusieurs auteurs qui comptent Gandhi, Freud, ou encore Ivan Illich[1],[2]. Dans son livre The Intimate Enemy il fait un parallèle entre Gandhi et Freud « It is probably my attempt to reintroduce Gandhi and Freud to each other »[3]. Pour lui la notion de féminité permet faire un pont entre la psychanalyse et ce que nous appellerons le Gandhisme, bien que Gandhi eût voulu lui-même se tenir loin d'une idéologie pour laisser à ses lecteurs une liberté herméneutique pleine et égale. Ainsi, Nandy lit dans la théorie tacite de Gandhi que l'épistémé occidentale est appelée à réaffirmer une certaine féminité dans la sphère publique. Cette question du genre trouve aussi un écho dans la masculinisation du langage corporel influencé par le colonialisme. Il reprend ainsi le jeu dialectique Hégélien du maître et de l'esclave, et redéfinit les rapports entre colonisateur et colonisé. Cette relecture se fait aussi dans l'analyse des systèmes de pensées du colonisateur et du colonisé qui se trouvent comparés et même évalués : le système de pensée de l'esclave est "à choisir" parce que d'un ordre supérieur[4]. Il nous faudrait choisir l'esclave, non pas parce qu'il nous laisserait fasciné devant sa pauvreté volontaire ou sa souffrance, mais parce qu'il ne fait pas la même erreur que le maître, celle de relayer l'autre au statut de chose.

La thèse centrale de son livre s'exprime ainsi « Puisque l'Europe avait pour vocation de conquérir le monde, il était indispensable de valoriser dans la métropole — en France comme en Grande-Bretagne — la force militaire, l'esprit de conquête, la violence. Puisque les peuples colonisés étaient comme des enfants qu'il fallait éduquer, les Européens devaient absolument idéaliser chez eux l'autorité, la supériorité du maître. Le machisme colonial allait certes s'exprimer dans les colonies, mais au moins autant dans le monde occidental. Les premières victimes en furent bien les colonisés, mais les secondes victimes en ont été, chez le colonisateur, les femmes, les enfants, les vieillards, bref, tous les faibles. Dès l'instant où le colonialisme exaltait le productivisme tous les improductifs des métropoles devenaient haïssables. »[1]

Ici nous pouvons voir comment, pour Nandy, le colonialisme est avant tout une affaire psychique, et en quoi consiste sa psychologie politique, ou comment la psychanalyse devient un outil d'une étude post-coloniale. S'il est critique envers l'Occident, il n'est jamais un militant anti-occidental ; d'ailleurs, remarque-t-il, les plus violents discours anti-occidentaux, bien qu'ils se tournent contre le colonisateur, n'en sont pas moins marqués par le colonialisme[1].

Analyse de l'œuvre L'Ennemi intime

Chapitre 1 : La psychologie du colonialisme : sexe, âge et idéologie dans l'Inde britannique.

Ashis Nandy s'intéresse au colonialisme en tant qu'état psychique et à ses dégâts psychologiques autant chez le dominé que chez le dominant. Il va ainsi s'attacher à révéler la psychologie du colonialisme en montrant comment l'idéologie coloniale en Inde s'est construite à travers le sexe et l'âge. La colonisation est le signe d'un appauvrissement spirituel et d'un durcissement, d'un enfermement mental selon l'auteur. L'opprimé et l'oppresseur sont liés par une souffrance commune. L'innocence apparaît alors comme l'antidote contre le colonialisme occidental.

Domination sexuelle et politique

L'auteur étudie la domination sexuelle et politique à travers 3 notions très importantes en Inde : la virilité (purushatva), la féminité (nârîtva), l'hermaphrodisme (klîbatva). Le colonialisme est certes politique et économique mais il est aussi psychologique. Il pénètre les esprits et opère en Inde un renversement de ces 3 notions.

Infantilisation

Cette colonisation des esprits passe également par l'infantilisme. L'Indien est associé à un enfant qu'il faudrait éduquer et sur qui l'adulte, ici l'Occident, doit inscrire ses codes moraux, religieux, éthiques, sociaux, économiques et politiques. Le colonialisme est vu comme de l'ordre du progrès, comme un « remède au féodalisme ». Il redéfinit alors le cycle de vie, reconstruit l'individu indien selon ses critères qu'il considère supérieurs, sous l'ambition progressiste sociale. L'homologie entre primitivisme et infantilisme est aussi évoquée : l'Indien enfantin est en effet associé à l'homme sauvage que l'éducation occidentale ne peut que rendre meilleur.

Réactions dans la culture indienne

Les formes et les images de la réorganisation de la culture indienne réagissant à la domination coloniale sont présentées à travers de nombreuses figures marquant l'Inde dans la période coloniale et a posteriori. En effet, il y a eu une redéfinition complète du masculin et du féminin dans la culture indienne. On le voit notamment dans l'épopée de Michel Madhusudan Dutt intitulée Meghnâdvadh Kâvya où les valeurs héroïques deviennent celles du guerrier marqué par l'hypervirilité. L'attitude du dominé pour se révolter face au dominant est alors dictée par le dominant lui-même : la virilité. Le second courant va s'attacher à introduire des qualités du christianisme dans le passé hindou pour créer un sacré historique alors même que la notion d'Histoire en Inde est complexe et n'est pas celle de l'Occident qui la conçoit linéairement, objectivement et causalement. C'est ce que fait Bankim Chandra Chatterjee dans son roman Anandamath suivi par Swami Dayanand Sarasvati et Swami Vivekananda qui vont, eux, plus loin encore. Ils font de la grandeur des hindous (la virilité adulte selon eux), un passé déchu. La valeur martiale (kshatratej) du dirigeant légitime son pouvoir. Ils tentent d'introduire la notion de Livre (les Védas et la Gîtâ), d'accepter l'histoire selon la conception occidentale, de structurer l'hindouisme avec un clergé, une Église et des missionnaires. En ce sens, l'Indien tente alors de faire jeu égal avec l'oppresseur et n'en devient pas moins violent. En cherchant lui aussi une supériorité, une grandeur qu'il pense trouver dans la virilité, l'adulte et les valeurs guerrières, il se construit une « identité » pénétrée et absorbée par l'Occident d'après Nandy. En tentant de rivaliser, il se fait l'alter ego du dominant et reflète les horreurs de son ennemi intime. Le nationalisme hindou pour Nandy revient à renoncer à soi finalement : « affirmer avec agressivité son hindouisme revient à nier son indianité ». Cela dit, des tentatives pour rompre avec ces constructions occidentales vont tout de même émerger. C'est le cas avec Iswarchandra Vidyasagar qui nie cette culture indienne renversée par l'occidentalisation. Il refuse d'utiliser l'imagerie de l'âge d'or hindou qui serait révolue chez les hindous contemporains, il n'interprète pas l'hindouisme comme une religion au sens strict, il rejette les idéologies de la virilité et du pouvoir adulte et ne tente pas de rivaliser en créant une super-nation hindoue comme le nationalisme hindou. L'hindouisme apparaît ainsi comme une « fédération ouverte ». Il faut retrouver son soi authentique par une décolonisation des esprits selon l'auteur.

Les dégâts du colonialisme en Grande-Bretagne

Les dégâts touchent les Britanniques socialement et moralement. D'abord, de façon interne, la colonisation limite le rôle culturel des femmes et, en plus de ça, légitime cette limitation par une hypervirilisation, par les valeurs martiales de l'homme, par les idées de compétition, d'efficacité, de productivité. La violence ainsi que le darwinisme social sont donc au cœur de la politique coloniale et une hiérarchie s'installe : les classes inférieures servent alors les intérêts du capitalisme industriel. Ensuite, la Grande-Bretagne est présentée comme faussement homogène culturellement d'après l'auteur : les critiques étaient évacuées dans les colonies. Enfin, la Grande-Bretagne fait du colonialisme une affaire universelle, une éthique morale et religieuse, une mission salvatrice faisant partie de la cosmologie qui régit aussi l'avenir de la conscience humaine comme le souligne Nandy. La pulsion de domination naît également d'une volonté d'homogénéiser le monde par une vision mettant en avant la supériorité de l'homme sur ce qui n'est pas humain, celle du masculin sur le féminin, de l'adulte sur l'enfant, de l'historique sur l'anhistorique, du progrès sur le sauvage, de la modernité sur la tradition.

Science et Histoire

Ce sont les deux plus grands mythes du monde, selon Jacques Ellul que Nandy cite. Ce dernier les considère comme des pathologies culturelles et présente les réponses de Rudyard Kipling, de George Orwell et d'Oscar Wilde face à ces maladies culturelles qui semblent régir le monde. Dans son traitement, Rudyard Kipling reflète alors la haine de soi et le renoncement à son indianité. George Orwell, lui, représente la liberté morale et critique. Nandy présente aussi l'enfance de George Orwell dans un univers féminin comme une part déterminante dans sa pensée sans pour autant en faire un élément central. Oscar Wilde, anticonformiste, s'empare de sa sexualité comme d'une arme. Il en fait un phénomène social et une déclaration d'opposition. La notion de rôles sexuels est à ce moment-là bien définie en Grande-Bretagne ce qui apparaîtra donc comme scandaleux.

Réaction des victimes

Nandy parle notamment de Mohandas Karamchand Gandhi qui critique la conscience coloniale mais qui ne rejette pas complètement l'Occident ou le christianisme. L'idée de non-violence elle-même, dont il fait une action politique, est prise dans l'Evangile de Matthieu. De plus, chez Mohandas Karamchand Gandhi, la maternité est essentielle dans la féminité et non pas la douceur et la compassion associées à la passivité et à la soumission chez les occidentaux comme le dit Nandy. Le « style féminin » indien est différent des conceptions occidentales stéréotypées du féminin. Mohandas Karamchand Gandhi brise le déterminisme de l'histoire et marque l'importance des mythes. Le passé est dans le présent, le présent est dans le futur, le futur est dans le passé et réciproquement. Les trois se confondent ne créant pas une linéarité de l'histoire.

Nandy conclut finalement son chapitre en notant l'émergence d'une conscience sociale critique et rationnelle que vont créer la violence et l'oppression, et l'ouverture à l'esprit critique et analytique. Il révèle néanmoins la force que représente la colonisation psychologiquement pour ceux qui étaient exploités ou marginalisés dans le système traditionnel.

Kipling

Durant sa vie en Grande-Bretagne, Rudyard Kipling s'est senti rejeté pour son altérité. Nandy parle alors du dilemme de Rudyard Kipling qui va en fait accepter la domination de l'Occident qu'il trouve légitime et faire de l'Indien, l'antonyme de l'occidental. Il nie complètement son indianité et y renonce. Son « moi authentique » ayant été altéré et rejeté par ceux qui le voyaient comme étranger, il a finalement fini, lui aussi, par le rejeter. Nandy révèle alors la construction occidentale de l'image de la conscience indienne et la scission de l'image de soi pour l'Indien occidentalisé comme Rudyard Kipling qui transforme sa fascination première par un rejet et la transfère.

Spiritualité et matérialisme

Ces notions ont été utilisées par les défenseurs d'une Inde spirituelle et par les défenseurs d'une Inde matérialiste. Aurobindo voit dans le matérialisme une limite mais n'y renonce pas non plus. En effet, la science peut permettre d'adopter une vision spirituelle d'après lui. Le yoga occupe alors une place de choix dans le spiritualisme d'Aurobindo. Puis Rudyard Kipling est de nouveau évoqué. Il place, lui, ses espoirs dans le progrès scientifique. Sa douloureuse expérience lorsqu'il est envoyé avec sa sœur dans une famille d'accueil en Grande-Bretagne, ses parents craignant une altération de sa personnalité en présence des domestiques indiens, n'est pas sans liens avec le rapport étroit qu'il entretient avec l'Inde, son ennemie intime.

Enfin, le chapitre se conclut par une ouverture à l'acceptation de sa « faiblesse », à savoir le « féminin-dans-masculin » et la féminité au sens large, ainsi que la figure enfantine dans la culture indienne. Nandy achève son propos ainsi en créant une prise de conscience, portée par la sagesse qu'il prône et dont il dote son analyse, concernant l'expérience coloniale et ses effets sur l'opprimé et l'oppresseur, faisant jaillir une volonté de libérer le monde de ses chaînes qu'il s'est créées lui-même.

Publications

Livres

  • 1978 – The New Vaisyas: Entrepreneurial Opportunity and Response in an Indian City. Raymond Lee Owens and Ashis Nandy. Bombay: Allied, 1977. Durham, NC: Carolina Academic P, 1978.
  • 1980 – At the Edge of Psychology: Essays in Politics and Culture. Delhi: Oxford UP, 1980. Delhi; Oxford: Oxford UP, 1990.
  • 1980 – Alternative Sciences: Creativity and Authenticity in Two Indian Scientists. New Delhi: Allied, 1980. Delhi: Oxford UP, 1995.
  • 1983 – The Intimate Enemy: Loss and Recovery of Self Under Colonialism. Delhi: Oxford UP, 1983. Oxford: Oxford UP, 1988.
  • 1983 – Science, Hegemony and Violence: A Requiem for Modernity. Ed. Ashis Nandy. Tokyo, Japan: United Nations University, 1988. Delhi: Oxford UP, 1990.
  • 1987 – Traditions, Tyranny, and Utopias: Essays in the Politics of Awareness. Delhi; New York: Oxford UP, 1987. New York: Oxford UP, 1992.
  • 1987 – Science, Hegemony and Violence: A Requiem for Modernity. Ed. Ashis Nandy. Tokyo, Japan: United Nations University, 1988. Delhi: Oxford UP, 1990.Traditions, Tyranny, and Utopias: Essays in the Politics of Awareness. Delhi; New York: Oxford UP, 1987. New York: Oxford UP, 1992.
  • 1988 – Science, Hegemony and Violence: A Requiem for Modernity. Ed. Ashis Nandy. Tokyo, Japan: United Nations University, 1988. Delhi: Oxford UP, 1990.
  • 1989 – The Tao of Cricket: On Games of Destiny and the Destiny of Games. New Delhi; New York: Viking, 1989. New Delhi; New York: Penguin, 1989.
  • 1993 – Barbaric Others: A Manifesto on Western Racism. Merryl Wyn Davies, Ashis Nandy, and Ziauddin Sardar. London; Boulder, CO: Pluto Press, 1993.
  • 1994 – The Illegitimacy of Nationalism: Rabindranath Tagore and the Politics of Self. Delhi; Oxford: Oxford UP, 1994.
  • 1994 – The Blinded Eye: Five Hundred Years of Christopher Columbus. Claude Alvares, Ziauddin Sardar, and Ashis Nandy. New York: Apex, 1994.
  • 1995 – The Savage Freud and Other Essays on Possible and Retrievable Selves. Delhi; London: Oxford UP, 1995. Princeton, NJ: Princeton UP, 1995.
  • 1995 – Creating a Nationality: the Ramjanmabhumi Movement and Fear of the Self. Ashis Nandy, Shikha Trivedy, and Achyut Yagnick. Delhi; Oxford: Oxford UP, 1995. New York: Oxford UP, 1996.
  • 1996 – The Multiverse of Democracy: Essays in Honour of Rajni Kothari. Eds. D.L. Sheth and Ashis Nandy. New Delhi; London: Sage, 1996.
  • 1999 – Editor, The Secret Politics of Our Desires: Innocence, Culpability and Indian Popular Cinema Zed: 1999. (also wrote introduction)
  • 2002 – Time Warps – The Insistent Politics of Silent and Evasive Pasts.
  • 2006 – Talking India: Ashis Nandy in conversation with Ramin Jahanbegloo. New Delhi: Oxford University Press, 2006.
  • 2007 – TIME TREKS: The Uncertain Future of Old and New Despotisms. New Delhi: Permanent Black, 2007.
  • Ashis Nandy, A Very Popular Exile, New Delhi, Oxford University Press, .

Essais

  • Unclaimed Baggage, The Little Magazine
  • 1982 – The Psychology of Colonialism: Sex, Age, and Ideology in British India. Psychiatry 45 (Aug. 1982): 197–218.
  • 1983 – Towards an Alternative Politics of Psychology. International Social Science Journal 35.2 (1983): 323–38.
  • 1989 – The Fate of the Ideology of the State in India. The Challenge in South Asia: Development, Democracy and Regional Cooperation. Eds. Poona Wignaraja and Akmal Hussain. Thousand Oaks: Sage, 1989.
  • 1989 – The Political Culture of the Indian State. Daedalus 118.4 (Fall 1989): 1–26.
  • 1990 – Satyajit Ray's Secret Guide. East-West Film Journal 4.2 (June 1990): 14–37.
  • 1991 – Hinduism Versus Hindutva: The Inevitability Of A Confrontation
  • 1993 – Futures Studies: Pluralizing Human Destiny. Futures 25.4 (May 1993): 464–65.
  • 1994 – Tagore and the Tiger of Nationalism. Times of India 4 September 1994.
  • 1995 – History's Forgotten Doubles. History & Theory 34.2 (1995): 44–66.
  • 1996 – Bearing Witness to the Future. Futures 28.6–7 (Aug. 1996): 636–39.
  • 1999 – Indian Popular Cinema as a Slum’s Eye View of Politics. The Secret Politics of Our Desires: Innocence, Culpability and Indian Popular Cinema. Zed: 1999. 1–18. (also editor)
  • Ashis Nandy, Gandhi after Gandhi after Gandhi, (lire en ligne)
  • Ashis Nandy, Obituary Of A Culture, (lire en ligne)
  • Ashis Nandy, A Billion Gandhis, (lire en ligne)
  • Ashis Nandy, Cuckoo over the cuckoo’s nest, (lire en ligne)
  • Ashis Nandy, What fuels Indian Nationalism?, (lire en ligne)
  • 2009 – The Hour Of The Untamed Cosmopolitan Tehelka; Partition And The Fantasy Of A Masculine State The Times of India

Distinction

Notes et références

Liens externes

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