Ashkalis

Les Ashkalis (Aškalije, Haškalije, Hashkalis, Egyptiani, Gjupci ou Jevgs) sont une minorité ethnique vivant au Kosovo, en Albanie, en Macédoine du Nord, au Monténégro et en Serbie. Ils sont albanophones, musulmans et jadis nomades : les ethnologues les considèrent comme des Roms albanisés, mais eux-mêmes ne se reconnaissent pas comme Roms et s'affirment Égyptiens installés dans les Balkans à l'époque ottomane.

Ashkalis
Drapeau des Ashkalis
Populations importantes par région
Kosovo

15 436

personnes
Albanie

3 368

personnes
Serbie 1 834
Population totale 20 000 env.
Autres
Régions d’origine

perse

albanisé où Égyptiens des Balkans
Langues albanais
Religions Islam sunnite
Ethnies liées Égyptiens des Balkans, Roms

Histoire

Les Ashkalis ou Aškali ont été classés comme une « nouvelle identité ethnique des Balkans » dans les années 1990[1] grâce à l'« association égyptienne » formée cette année-là à Ohrid, en Macédoine. Cette dénomination s'appuie sur la légende de l'origine égyptienne des Roms, très répandue depuis le XIXe siècle[2]. Pendant la guerre du Kosovo, les Roms albanisés ont été déplacés en tant que réfugiés en République de Macédoine. Beaucoup d'Ashkalis ont combattu dans l'Armée de libération du Kosovo. Les Roms albanisés ont formé l'ethnie ashkali (du turc aş kalı, « gradé », « décoré ») après la fin de la guerre en 1999, pour affirmer leur position pro-albanaise et se distinguer des autres Roms, perçus négativement comme « pro-serbes » pendant la guerre. Beaucoup de Roms albanisés ont également été envoyés dans des camps de réfugiés avec d'autres Roms, avec lesquels ils ne partagent ni la langue ni les coutumes. De nombreux réfugiés se sont installés en Serbie et au Monténégro. Là, ils se sont déclarés comme « Roms palestiniens ». Le premier parti ashkali (Parti démocratique des Albanais ashkalis du Kosovo ) a été formé en 2000 sous Sabit Rahmani, qui a soutenu l'indépendance du Kosovo au nom de tous les Ashkalis.

Démographie

La plupart des Ashkalis vivent au Kosovo et en Macédoine du Nord, mais ils résident également en Albanie, en Serbie et au Monténégro. Lors du recensement macédonien de 2002, 3 713 personnes se sont déclarées « égyptiennes ». Lors du recensement serbe de 2002 (exclusion du Kosovo), 814 personnes se sont déclarées « égyptiennes ». Lors du recensement monténégrin, 225 personnes se sont déclarées « égyptiennes »[3].

Les Ashkalis sont majoritaires dans les régions centrales et orientales du Kosovo : Ferizaj, Fushë Kosovë et Lipjan. Les Égyptiens vivent dans l'ouest du Kosovo : à Gjakovë, Istog, Pejë et Deçan. En 2009, la communauté Ashkali/communauté égyptienne du Kosovo affichait un taux de chômage de 98 %.

Annexes

Bibliographie

  • Marcel Courthiade, Les Roms, Ashkalis et Gorans de Dardanie : Kosovo, INALCO, Paris, 2000, 47 p.
  • (en) Nicolae Gheorghe, Identity formation among minorities in the Balkans : the cases of Roms, Egyptians and Ashkali in Kosovo, Minority Studies Society Studii Romani, Sofia, 2001, 60 p. (ISBN 954-908551-1)

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Elena Marushiakova et Vesselin Popov, « New ethnic identities in the Balkans: the case of the Egyptians », in Facta universitatis, Series: Philosophy and Sociology, vol. 2, no 8, 2001, p. 465-477
  2. Par exemple, Esmeralda, dans Notre-Dame de Paris, est surnommée « l'Égyptienne »
  3. (en) Muhamet Arifi, Notes made from the Ashkali and Egyptian communities for the shadow report on the Implementation of the Framework Convention for the Protection of National Minorities in Kosovo, 2009
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