Association française pour l'information scientifique
L'Association française pour l'information scientifique (AFIS) est une association loi de 1901, fondée en 1968. Elle édite la revue Science et pseudo-sciences qui traite de divers enjeux scientifiques et sociétaux, lesquels font parfois l'objet de vives polémiques.
Pour les articles homonymes, voir AFIS.
Fondation |
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Sigle |
AFIS |
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Zone d'activité |
Pays francophones |
Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Activités des organisations professionnelles |
Siège |
4, rue des Arènes 75005 Paris |
Pays |
Membres |
1400 (en 2019)[1] |
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Fondateur | |
Président |
François-Marie Bréon |
Publication | |
Site web |
RNA | |
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SIREN | |
SIRET |
Issue du courant rationaliste français, l'association se donne pour objectif selon ses statuts de « promouvoir la science » et de « mettre en garde contre les pseudo-sciences ou fausses sciences ».
Historique
L'Agence française pour l'information scientifique est fondée en 1968 par Michel Rouzé, journaliste scientifique qui appartient au courant rationaliste, essentiellement représenté à l'époque en France par l'Union rationaliste[2]. Son objectif premier consiste à se concentrer sur le grand public, considérant qu'il faut le détourner du charlatanisme[3][4]. L'association (qui adopte le nom d'« Association » au lieu d'« Agence » en 1978[5]) rassemble des personnes aux positionnements politiques divers pour dépasser les clivages et présenter l'association comme un lieu neutre du rationalisme[4]. L'association propose dans les années 1970 et 1980 des textes critiques de certaines innovations techniques comme l'énergie nucléaire ou le DDT[3], [6]. Sa ligne éditoriale évolue au fil du temps et plus particulièrement après la mort de Michel Rouzé en 2003. D'après le sociologue Sylvain Laurens, la revue s'intéresse initialement à des questions liées à la responsabilité sociale du savant ou à la laïcité, puis elle s'en éloigne pour défendre le développement technologique et industriel, en les analysant sous l'angle de certaines disciplines comme la toxicologie industrielle au détriment d'autres comme la sociologie, ce qui suscite des départs[7],[4].
À la suite du fondateur Michel Rouzé, la présidence de l'AFIS est assurée par différentes personnes[8] :
- Jean-Claude Pecker (1999-2001),
- Jean Bricmont (2001-2006),
- Michel Naud (2006-2012),
- Louis-Marie Houdebine (2012-2014),
- Anne Perrin (2014-2018),
- Roger Lepeix (2018-2019),
- Jean-Paul Krivine (2019-2020),
- François-Marie Bréon depuis 2020[8].
L'association rachète en 2018 la maison d'édition book-e-book, fondée par Henri Broch et spécialisée dans le domaine de la zététique[9],[1].
Elle bénéficie, selon son site Internet, du parrainage scientifique de nombreux professeurs et directeurs de recherche[source secondaire nécessaire][8].
Revue et ligne éditoriale
Science et pseudo-sciences | |
Pays | France |
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Langue | Français |
Périodicité | Trimestriel |
Genre | Scientifique, rationaliste |
Diffusion | 5 000 ex. (2015[réf. souhaitée]) |
Date de fondation | |
Ville d’édition | Paris |
Propriétaire | AFIS |
Rédacteur en chef | Jean-Paul Krivine |
ISSN | 0982-4022 |
Site web | Site officiel |
La revue Science et pseudo-sciences est éditée par l'AFIS à un rythme trimestriel, et n'est rédigée que par des bénévoles, selon ses propres déclarations[10]. D'après son site, ses articles portent sur divers sujets d'ordre scientifique et visent à fournir un éclairage sur des sujets de société qui peuvent faire l'objet de désinformation ou polémiques, notamment autour de la santé, des nouvelles technologies ou encore de la protection de l'environnement[11].
Elle aborde néanmoins des thèmes scientifiques variés tels que la médecine, l'alimentation, les biotechnologies, l'énergie et la psychanalyse, comme en atteste le sommaire de son site Internet[12].
Selon les journalistes Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens, la revue possède un pouvoir de prescription « qui, avec seulement 6 000 abonnés, touche un public stratégique et qui donne avec autorité le « la » de la science dans l’espace public[13] ».
Approches lexicales ou argumentatives dans l'opposition aux pseudo-sciences
La chercheuse en sciences du langage Marianne Doury, dans un ouvrage de 1997 portant sur le débat médiatique sur les pseudo-sciences, considère que les « opposants aux parasciences », dont l'AFIS, s'opposent de manière parfois manichéenne, en usant d'une rhétorique de l'épouvantail, qui associe ces pseudo-sciences au champ lexical des catastrophes[14],[15].
Selon elle, cette sorte d'opposition amène ces opposants, tels l'AFIS, dans une situation défensive, en réaction aux arguments présentés par les pseudo-sciences. La critique du traitement médiatique, qui laisserait trop de place aux pseudo-sciences, est également présentée comme typique de ce style d'opposition, ainsi que la présentation péjorative des adeptes des pseudo-sciences qui sont parfois présentés comme victimes de leur crédulité[15].
Polémiques
L'AFIS aborde des thèmes variés (soins homéopathiques, traitements des cultures par des pesticides de synthèse, usage civil de l'énergie nucléaire, astrologie, etc.). Le traitement de certains sujets suscite parfois la polémique[16]. Des journaux[17] comme Le Monde sous la plume du journaliste Stéphane Foucart, ou des scientifiques dénoncent les positions de l'AFIS et certaines publications de sa revue. Il lui est notamment reproché de présenter comme irrationnelle des positions défendues par des écologistes[7],[18] ou d'avoir publié des articles climato-sceptiques[16],[19]. Le Monde estime que l'association a une posture anti-écologiste[16]. Les prises de positions de l'AFIS vont dans le sens d'une défense du progrès technologique[19].
Il est également reproché à l'AFIS d'être pro-OGM en raison de ses publications et des activités de certains de ses membres[16],[20]. Elle a par exemple lancé en 2007 un mouvement d'opposition au moratoire anti-maïs OGM[21] et a organisé un colloque au Sénat au cours duquel les intervenants étaient majoritairement pro-OGM[22],[23] ; l'association se défend toutefois de tout conflit d'intérêts[24]. Deux journalistes et un sociologue considèrent que l'AFIS se fait le relais des « éléments de langage » de grands groupes industriels[25],[26], elle renvoie dans un communiqué à la lecture de ses propres textes et articles pour répondre aux soupçons dont elle fait l'objet[27].
Le Monde relève que l'antenne lyonnaise de l'AFIS, présidée par un toxicologue du groupe chimique BASF, convie en 2021 à la Fête de la science une intervenante également employée par BASF, sans que ce conflit d'intérêt concernant l'apiculture ne soit déclaré. Selon l'AFIS, cette non déclaration ne pose pas de problème, considérant que dans ces circonstances, les salariés d’une entreprise ne sont pas porte-parole de leur entreprise[28].
Références
- « Rapport moral », sur Science et pseudo-sciences, .
- Laurens 2019, p. 120-121.
- Laurens 2019, p. 134.
- Catherine Radtka, « Le rationalisme a-t-il vécu ? », Zilsel, vol. 7, no 2, , p. 427-441
- Laurens 2019, p. 120.
- Jean-Paul Krivine, « Un demi-siècle de combats contre les pseudo-sciences », Science et pseudo-sciences, no 326, (lire en ligne)
- Laurens 2019, p. 204-207; 209.
- « Qui sommes nous ? », sur pseudo-sciences.org (consulté le ).
- « Bulletin des adhérents de l'AFIS n°14 », sur pseudo-sciences.org, .
- « Qu’est-ce que l’AFIS ? », sur pseudo-sciences.org.
- « Sciences… et pseudo-sciences », sur pseudo-sciences.org (consulté le ).
- « Science et pseudo-sciences », sur pseudo-sciences.org (consulté le ).
- Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique, La Découverte, , p. 94.
- Marianne Doury, « Les termes de la polémique et les acteurs du débat », dans Le débat immobile, Éditions Kimé, , 260 p. (lire en ligne)
- Marianne Doury, « Le débat selon les adversaires des parasciences : la rhétorique de l’épouvantail », dans Le débat immobile, Éditions Kimé, , 260 p. (lire en ligne)
- Stéphane Foucart, « Le rationalisme, au risque du biais « anti-écolo » », Le Monde, .
- Jean-Luc Porquet, « Monsieur, il faut raison garder », Le Canard enchaîné, , p. 5
- FHL, p. 63.
- Bruno Andreotti et Camille Noûs, « Contre l’imposture et le pseudo-rationalisme », Zilsel, vol. 7, no 2, , p. 15-53
- Stéphane Foucart, La Fabrique du mensonge. Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger, Éditions Gallimard, , 416 p. (ISBN 978-2-07-254558-0, présentation en ligne), p. 132.
- « Des scientifiques s'en prennent aux anti-OGM », L'Express, .
- Hervé Morin, « Au Sénat, les partisans des OGM confortent leurs vues », Le Monde, (consulté le ).
- Jade Lindgaard, « Comment le Sénat et les lobbies ont réécrit le projet de loi OGM », sur Mediapart,
- « Droit de réponse de l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS) », L'Express, (consulté le )
- FHL, p. 64,128.
- Jérôme Lamy, « Essai. « Les Gardiens de la raison » : enquête sur l’inquiétante constellation des pseudo-rationalistes », sur L'Humanité, (consulté le ).
- Conseil d’administration de l’Afis, « Journalisme d’insinuation : après les articles, le livre : Mise au point à propos du livre « Les gardiens de la raison » », sur pseudo-sciences.org (consulté le ).
- Stéphane Foucart et Stéphane Mandard, « Quand l’agrochimie s’invite à la Fête de la science pour parler des abeilles », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens, Les Gardiens de la raison : Enquête sur la désinformation scientifique, La Découverte, , 368 p. (ISBN 9782348046155).
- Sylvain Laurens, Militer pour la science : Les mouvements rationalistes en France (1930-2005), Paris, éditions EHESS, , 244 p. (ISBN 978-2-7132-2769-1, BNF 45687393).
Articles connexes
- Éditions book-e-book
- Scepticisme scientifique
- Union rationaliste
Liens externes
- Site officiel
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