Association Scorpion-Centaure
L’association Scorpion-Centaure, parfois désignée par Sco-Cen ou Sco OB2, est l'association OB la plus proche du Soleil. On y distingue traditionnellement trois sous-groupes :
- Haut-Scorpion (Upper Scorpius en anglais, abrégé US), noté Sco OB2_2 et situé à une distance moyenne de 145 ± 2 pc (473 ± 6,5 années-lumière) ;
- Haut-Centaure Loup (Upper Centaurus–Lupus en anglais, abrégé UCL), noté Sco OB2_3, à 140 ± 2 pc (457 ± 6,5 années-lumière) ;
- Bas-Centaure Croix du Sud (Lower Centaurus–Crux en anglais, abrégé LCC), noté Sco OB2_4, à 118 ± 2 pc (385 ± 6,5 années-lumière)[1].
L'âge de ces sous-groupes varie de 5 millions d'années pour US à environ 15 millions d'années pour UCL et LCC. De nombreuses étoiles brillantes des constellations du Scorpion, du Loup, du Centaure et de la Croix du Sud appartiennent à cette association, y compris Antarès (l'étoile la plus massive d’US) et la plupart des étoiles de la Croix du Sud[2].
Des centaines d'étoiles ont été identifiées comme faisant partie de l'association Scorpion-Centaure, avec des masses atteignant près de 15 M☉ pour Antarès pour descendre jusqu'à la limite de fusion de l'hydrogène définissant les naines brunes — environ 75 à 80 MJ, soit ~ 0,075 M☉[3]. La population totale de chacun de ces trois sous-groupes serait de l'ordre de mille à deux mille étoiles[4].
Les étoiles de cette association stellaire ont un mouvement propre cohérent d'environ 0,02 à 0,04 seconde d'arc par an avec des vecteurs vitesse quasiment parallèles à environ 20 km/s par rapport au Soleil. La dispersion des vitesses au sein de chaque sous-groupe n'est que de 1 à 2 km/s[5], ces groupes n'étant vraisemblablement pas liés d'un point de vue gravitationnel.
Plusieurs supernovae ont explosé dans l'association Scorpion-Centaure au cours des 15 millions d'années passées, laissant derrière elles un réseau de superbulles de gaz interstellaire chaud en expansion[6]. L'explosion à proximité du Soleil, il y a environ 3 millions d'années, d'une supernova appartenant peut-être à cette association pourrait être à l'origine de la présence sur Terre, dans le ferromanganèse abyssal, de 60Fe, un radioisotope du fer issu de la nucléosynthèse stellaire[7].
Notes et références
- (en) P. T. de Zeeuw, R. Hoogerwerf, J. H. J. de Bruijne, A. G. A. Brown et A. Blaauw, « A Hipparcos Census of the Nearby OB Associations », The Astronomical Journal, vol. 117, no 1, , p. 354-399 (DOI 10.1086/300682, lire en ligne).
- (en) T. Preibisch et E. Mamajek, « The Nearest OB Association: Scorpius-Centaurus (Sco OB2) », Handbook of Star Forming Regions, Volume II, The Southern Sky ASP Monograph Publications, Vol. 5. Édition Bo Reipurth, décembre 2008, p.235.
- (en) Thomas Preibisch, Anthony G. A. Brown, Terry Bridges, Eike Guenther et Hans Zinnecker, « Exploring the Full Stellar Population of the Upper Scorpius OB Association », The Astronomical Journal, vol. 124, no 1, , p. 404-416 (lire en ligne) DOI:10.1086/341174
- (en) Eric E. Mamajek, Michael R. Meyer et James Liebert, « Post-T Tauri Stars in the Nearest OB Association », The Astronomical Journal, vol. 124, no 3, , p. 1670-1694 (lire en ligne) DOI:10.1086/341952
- (en) Søren Madsen, Dainis Dravins et Lennart Lindegren, « Astrometric radial velocities – III. Hipparcos measurements of nearby star clusters and associations », Astronomy and Astrophysics, vol. 381, no 2, , p. 446-463 (lire en ligne) DOI:10.1051/0004-6361:20011458
- (en) E. J. de Geus, « Interactions of stars and interstellar matter in Scorpio Centaurus », Astronomy and Astrophysics, vol. 262, no 1, , p. 258-270 (lire en ligne)
- (en) Brian D. Fields, Kathrin A. Hochmuth et John Ellis, « Deep-Ocean Crusts as Telescopes: Using Live Radioisotopes to Probe Supernova Nucleosynthesis », The Astrophysical Journal, vol. 621, no 2, , p. 902-907 (lire en ligne) DOI:10.1086/427797
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