At Newport '63

At Newport '63 est un album en trio du pianiste de jazz français Martial Solal, enregistré avec Teddy Kotick et Paul Motian, sorti en 1963 sur le label RCA Victor.

At Newport 63
Live de Martial Solal
Sortie 1963
Enregistré 11, 15 et
New York[1]
Genre Jazz
Producteur George Avakian
Label RCA Victor
Critique

Albums de Martial Solal

Historique

Au début des années 1960, la renommée de Martial Solal commence à grandir aux États-Unis, terre de naissance du jazz.Ainsi, Oscar Peterson, de passage en France en , passe l'écouter au Club Saint-Germain, où Solal est pianiste maison[3].

Le producteur américain George Wein l'invite à jouer pendant deux semaines à l'Hickory House, un club de la 53e rue à New York, avant de le présenter en 1963 en vedette au festival de Newport. Pour Martial Solal, c'est un choc : aucun musicien français n'avait été invité aux États-Unis depuis Django Reinhardt[4]. Comme il est invité sans son trio, Joe Morgen, l'envoyé de Wein, lui présente le contrebassiste Teddy Kotick et le batteur Paul Motian, qui jouaient avec Bill Evans ; les trois musiciens s'entendent bien très vite[5].

Le succès est au rendez-vous et l'engagement à l'Hickory House est prolongé et dure finalement dix semaines[6] ; Time magazine lui consacre d'ailleurs deux colonnes[7]. Martial Solal est surpris de la grande connaissance des standards par le public américain, très réceptif aux arrangements, mais plus réticents envers les compositions de Solal[8] .

Le célèbre producteur Joe Glaser le prend sous son aile, et en une semaine, Solal a tout ce qu'il lui faut pour s'installer : une carte de sécurité sociale et une carte de cabaret, autorisant à jouer dans les clubs[3]. Il lui propose un engagement au London House de Chicago, repère de tous les grands pianistes[3]. Mais Solal rentre en France, et ne retourne pas aux États-Unis. Divorcé avec un jeune enfant, sa situation familiale est trop compliquée pour cette prometteuse carrière américaine[3].

À propos de l'album

Il existe plusieurs versions concernant l'enregistrement de l'album. Une première indique que le concert a été enregistré, mais que le producteur l'ayant jugé trop court, des morceaux ont été réenregistrés en studio, avec ajout d'applaudissement[2]. Les rééditions récentes indiquent que le concert n'a pas été enregistré du tout, et que tout l'album est constitué de prises en studio[1].

Outre des standards, Solal joue sa Suite pour une Frise, déjà enregistrée en 1962 avec Guy Pedersen et Daniel Humair. Paul Motian et Teddy Kotick, qui lisaient mal la musique, ont dû l'apprendre par cœur, au cours de deux semaines de répétition[8],[9].

Réception critique

Au moment de sa sortie, l'album est salué par la presse américaine, ainsi que par Duke Ellington (« Solal possède en abondance les qualités nécessaires aux musiciens : sensibilité, créativité, et une prodigieuse technique ») et Dizzy Gillespie[7],[10]. Martin Williams (Saturday Review) écrit que Solal est « un des meilleurs musiciens de jazz du monde », Time le décrit comme « un virtuose étonnamment expert […] [dont] l'imagination est d'une richesse débordante[10] ».

Aujourd'hui, l'album reste populaire[11],[12]. Pour Ken Dryen (AllMusic), « Solal mêle des phrases à la Tatum à son lyrisme, dans un contexte résolument post bebop. En plus des arrangements réussis de standards, sa longue composition Suite pour une Frise vaut le détour[2] ».

Pistes

No TitreMusique Durée
1. Poinciana (The Song of the Tree)Buddy Bernier, Manuel Lliso, Nat Simon 5:15
2. Clouds (Nuages)Django Reinhardt 2:58
3. Suite pour une FriseMartial Solal 11:33
4. Stella by StarlightNed Washington, Victor Young 4:12
5. What Is This Thing Called Love?Cole Porter 4:30
6. 'Round MidnightThelonious Monk 3:38
7. BoplicityGil Evans 3:47
8. All God's Chillun Got RhythmBronisław Kaper, Gus Kahn, Walter Jurmann 2:47
pistes bonus, édition CD (2000)
No TitreMusique Durée
9. Fine and DandyKay Swift 1:49
10. I Got Rhythm (prise 1)George Gershwin 2:45
11. I Got Rhythm (prise 2)George Gershwin 2:45
12. I Got Rhythm (prise 3)George Gershwin 2:42

Musiciens

Bibliographie

  • Martial Solal et Franck Médioni, Ma vie sur un tabouret : autobiographie, Arles, Actes Sud Beaux Arts, coll. « Hors collection », , 176 p. (ISBN 978-2-7427-7618-4). .

Références

  1. (en) At Newport 63 sur Discogs (liste des versions d'une même œuvre).
  2. (en) Ken Dryden, « At Newport 63 », sur AllMusic (consulté le ).
  3. (en) Christopher Porter, « Martial Solal: French Modern », sur JazzTimes, (consulté le ).
  4. Solal, 2008, p. 74.
  5. Solal, 2008, p. 79.
  6. George Avakian, notes de pochette de l'album.
  7. (en) Francis Davis, « MUSIC; A French Original In Jazz's Wider World », sur The New York Times, (consulté le ).
  8. Thierry P. Benizeau et Franck Bergerot, « Martial Solal « Des choses très inattendues » », sur Jazz Magazine, (consulté le ).
  9. Alain Tercinet, « MARTIAL SOLAL, THE QUINTESSENCE », sur fremeaux.com, (consulté le ).
  10. Pochette de l'album.
  11. (ja) « Martial Solal Trio At Newport '63/Martial Solal », sur ameblo.jp, (consulté le ).
  12. (en) JP Seabright, « #1228 Martial Solal – Martial Solal Trio at Newport ’63 », sur randomrecordreview.wordpress.com, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du jazz
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.