Atelier de misère
Un atelier de misère[1],[2] (également atelier d'exploitation ou atelier de pressurage[3]) est un terme péjoratif servant à désigner une manufacture, un atelier ou une usine — très souvent dans l'industrie textile — dans laquelle les employés sont exploités, travaillent trop longtemps ou de manière forcée, dans lesquels sévissent des abus physiques ou moraux, ou encore où l'on fait travailler des enfants.
Le terme « sweatshop », qui désigne ce type d'établissement en anglais, est une combinaison de sweater (le contremaître, sweat signifiant aussi sueur) des ateliers textiles des années 1830-1840 aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, qui faisait transpirer les travailleurs, et de shop (magasin, mais aussi atelier dans les usines).
Contexte historique
Ces ateliers travaillent le plus souvent en sous-traitance pour une entreprise cliente, le « donneur d'ordre ».
Aujourd'hui
Actuellement, environ 150 pays à travers le monde accueillent des ateliers de misère où travaillent plus de 27 millions de personnes. On les retrouve principalement dans les zones franches des pays en développement. Toutefois, il en existe aussi en Europe, aux États-Unis et au Canada, qui emploient des travailleurs illégaux ou immigrants[4]. Au Mexique et en Amérique centrale, les « Maquilas » ou « maquiladoras » sont souvent de tels ateliers.
Les conditions de travail dans un atelier de misère sont[4] :
- salaire en dessous du seuil de pauvreté ;
- longues heures de travail (temps de travail) et heures supplémentaires obligatoires, souvent non payées, pour répondre au quota imposé ;
- emploi d’enfants (travail des enfants) ;
- aucun accès aux soins de santé au travail ;
- travail précaire (aucune sécurité de l'emploi) ;
- dénégation du droit de s'organiser en syndicat (syndicalisme) ;
- utilisation limitée du cabinet de toilettes durant la journée de travail.
Notes et références
- (en)(fr) « Traduction de « Sweatshop » », wordreference.com (consulté le )
- (en)(fr) « Traduction de « Sweatshop » », Translate Google (consulté le )
- « Sweatshop », Grand dictionnaire terminologique, sur Office québécois de la langue française (consulté le )
- « Atelier de misère » [PDF], Université du Québec à Montréal (consulté le )[PDF]
Annexes
Bibliographie
- (en) Esbenshade, Jill L., Monitoring sweatshops : workers, consumers an the global industry., Philadelphie, Presse de l’Université Temple, , 272 p. (ISBN 978-1-59213-255-3, BNF 41116394)
- (en) Fung, Archon, Can we put an end to sweatshops?, Ann Arbor, Presses de l’Université du Michigan, , 396 p. (ISBN 978-0-472-10941-8, BNF 39904274)
- (en) Rosen, Ellen I., Making sweatshops, Berkeley (Californie), Presses de l’Université de Californie, (ISBN 0-520-23336-0)
- (en) Klein, Naomi, No logo : Taking Aim at the Brand Bullies, New York, St-Martin’s Press., 2000) (ISBN 0-312-20343-8 et 0-312-27192-1)
- (de) Werner, Klaus/Weiss, Hans, Schwarzbuch Markenfirmen. Die Machenschaften der Weltkonzerne, Vienne - Francfort-sur-le-Main, Deuticke,
- (de) Jean Ziegler, Die neuen Herrscher der Welt und ihre globalen Widersacher, Munich, C.Bertelsmann
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Vêtements Propres
- (fr) Organisation internationale du travail
- (en) Coop-America sur les « Sweatshop »
- (en) Histoire des « Sweatshops » aux États-Unis
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