Attila József
Attila József (en hongrois József Attila [ˈjoː.ʒɛf ˈɒ.til.lɒ]), né le à Budapest et mort le à Balatonszárszó au bord du lac Balaton, est un poète hongrois. Poète de la révolte, son poème De l'air !, écrit avant la Seconde Guerre mondiale pendant le régime dictatorial de Horthy, fut repris par les Hongrois en octobre 1956, et a fait la première page de la revue estudiantine Po Prostu en 1956[1], revue d'intellectuels publiée de 1947 à 1957[2]
Dans le nom hongrois József Attila, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français Attila József, où le prénom précède le nom.
Naissance |
Ferencváros, Budapest Autriche-Hongrie |
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Décès |
Balatonszárszó Royaume de Hongrie |
Distinctions |
Prix Kossuth, à titre posthume (1948) |
Langue d’écriture | hongrois |
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Genres |
Biographie
Fils d'Áron József, ouvrier dans l'industrie savonnière d'origine roumaine, et d'une paysanne hongroise Borbála Pőcze, il naît à Ferencváros, un quartier pauvre de Budapest. Il a deux grandes sœurs : Eta et Jolán. Il n'a que trois ans quand son père abandonna sa famille. Elle vit dans une extrême pauvreté, sa mère pouvant à peine s'occuper de ses trois enfants et payer la location du petit appartement où ils vivaient. Elle confie Etelka et Attila à des parents adoptifs du village d'Öcsöd, où ce dernier travaille dans une ferme. Là-bas, son père adoptif ne respecte pas même son prénom et l'appelle « Pista » ; les conditions de vie y sont si médiocres qu'il s'enfuit pour retrouver sa mère à Budapest.
Sa mère meurt en 1919, à 43 ans. Son beau-frère Ödön Makai, avocat et époux de sa sœur Jolán, le prend alors en charge et lui offre des études dans un bon lycée. Il est ensuite reçu à la Faculté des lettres de l'université de Szeged - son rêve étant de devenir enseignant - mais il s'en détourne à cause d'un conflit avec un professeur scandalisé par la provocation de l'un de ses poèmes. Selon Armand Robin, poète et traducteur, « József fut en butte à toutes sortes de persécutions, puis fut exclu du parti communiste hongrois pour crime d'"idéalisme" »[3]. »
À partir de ce moment, il essaye de se prendre en charge lui-même grâce au peu d'argent qu'il gagne en publiant ses poèmes. Il commence à montrer des signes de schizophrénie et est soigné par des psychiatres.
Il meurt le à l'âge de 32 ans, à Balatonszárszó, écrasé par un train. Un mémorial est érigé non loin de l'endroit de sa mort. La thèse généralement acceptée est celle du suicide ; certains considèrent cependant que sa mort fut accidentelle[4].
Œuvres
- József Attila Párizsban / Attila József à Paris (ISBN 963-9352-80-2)
- A semmi ágán / Aux branches du néant : Poèmes d'Attila József (ISBN 963-472-923-1)
- Poèmes ; Paris ; Les Éditeurs Français Réunis ; 1961; avec une préface de Guillevic.
- Dans cette banlieue : 50 poèmes hongrois du XXe siècle – A város peremén: egy évszázad félszáz magyar verse franciául (ISBN 963-218-157-3)
- Complainte tardive (ASIN 2911914309)
- Traductions françaises
- Poèmes, trad. Ladislas Gara, Corvina / Éditeurs français réunis, Budapest-Paris, 1961[5], 203 p.
- Le Miroir de l'autre, trad. Gábor Kardos, bilingue, collection Orphée, La Différence, 1997. (ISBN 9232030985)
- Aimez-moi, L'Œuvre poétique, sous la direction de G. Kassai et J.-P. Sicre, Phébus, 2005 (ISBN 2-85940-588-7)
- À cœur pur, Poésie rock, livre-CD, trad. de Kristina Rady[6] / CD : voix de Denis Lavant et Zsolt Nagy sur des musiques de Serge Teyssot-Gay, Le Seuil, 2008
- Ni père ni mère, trad. Guillaume Métayer, Sillage, 2010. (ISBN 978-2-916266-74-9)
- Le Mendiant de la beauté, trad. Francis Combes, Cécile A. Holdban, Georges Kassai, Le temps des Cerises, 2014. (ISBN 978-2841099382)
Hommages
- L'économiste et historien Karl Polanyi a fait figurer des vers d'Attila József sur son cercueil.
- En 1982, György Kurtág a mis en musique des poèmes d'Attila József dans le cycle Attila József - Fragments, op. 20.
- Le chanteur Dick Annegarn a écrit la chanson en hommage à Attila József, Attila Joszef, parue sur l’album Approche-toi (1997)[7].
- Ce n'est pas moi qui clame – Noir Désir, hommage, paru sur l'album Noir Désir en images, 2005
- Denis Lavant, accompagné par le guitariste de Noir Désir Serge Teyssot-Gay, a déclamé des textes d'Attila József au Festival des Vieilles Charrues en 2006.
- Kristina Rady a mis en espace un spectacle sur Attila avec Denis Lavant sur des musiques de Serge Teyssot-Gay[8].
- Arthur Koestler parle de sa rencontre avec Attila József dans son livre Hieroglyphes (Calmann-Levy, 1955, p207 à 215).
Bibliographie
- Marek Hłasko (trad. du polonais par Anna Posner), La Belle Jeunesse, Paris, Éd. Noir sur Blanc, , 241 p. (ISBN 978-2-88250-267-4, BNF 42622807).
- Anne-Marie Lilti, Armand Robin, Le Poète indésirable, Bruxelles, Éditions Aden, , 349 p. (ISBN 978-2-84840-092-1, BNF 41181507), p. 230.
Notes
- « tout simplement » ou « sans détour » en polonais
- Marek Hłasko 2012.
- Anne-Marie Lilti 2008, p. 230.
- (hu) József Attila halálát balesetnek látta a szemtanú sur blikk.hu, 10 avril 2005
- Adaptation française par Paul Éluard, Pierre Abraham, Daniel Anselme, Alain Bosquet, Jean Cayrol, Georges-Emmanuel Clancier, Jean Cocteau, Juliette Darle, René Depestre, Charles Dobzynski, Pierre Emmanuel, André Frénaud, Pierre Gamarra, Jacques Gaucheron, Pierre Groze, Guillevic, François Kerel, Jean Rousselot, Pierre Seghers, Tristan Tzara, Vercors.
- Kristina Rady est la compagne de Bertrand Cantat qui s'est suicidée par pendaison au domicile du chanteur le 10 janvier 2010 : voir cet article.
- Écouter la chanson sur YouTube.
- Voir
Article connexe
Liens externes
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- Attila József sur Esprits nomades
- Attila József : Chronologie
- Attila József sur Poezibao
- Une sélection de 12 poèmes d'Attila Jozsef pour l'Œil de la réalité
- Lien de l'émission « À cœur pur : poésie rock »
- « Hommage à Kristina Rady » sur le site de France Culture
- Ni père ni mère sur le site de France Culture (avec les liens de trois lectures Poème du jour avec la Comédie-Française)
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