August Moritz

August Moritz, né le [a 1] à Hanovre[a 1], était un chef de section dans les services de la police de sûreté allemande (Sicherheitsdienst) basée à Lyon. À partir de , il est, à l'instar de Klaus Barbie, l'un des deux chefs de section à seconder l'Obersturmbannführer Werner Knab.

August Moritz
Naissance
Hanovre, Empire allemand
Décès donnée inconnue (après 1973)
Origine Empire allemand
Allégeance NSDAP
Arme Schutzstaffel (SS, Sipo-SD)
Grade Obersturmbannführer
Commandement Chef de section (Gestapo) à Lyon
Conflits Seconde Guerre mondiale

Il est condamné à mort[1] par contumace par la justice française, le à Marseille ; puis à Lyon le .

Activités SS en France

Moritz est d'abord adjoint au chef du SD à Orléans[a 1] ; il occupe ensuite une fonction similaire à Marseille[a 1]. De 1943 à 1944, il est SS-Obersturmführer et commande la SiPo pour Lyon, Marseille et Orleans[2].

Un certain nombre de documents attestent de sa participation active à la déportation de Juifs[a 1], notamment des correspondances explicites avec Heinz Röthke, à qui il « envoyait » des Juifs, au camp de Drancy. Ainsi, il participe à la déportation de Juifs depuis Marseille ; la participation du SD de Marseille à la shoah, c'est-à-dire à la déportation puis à l'extermination de Juifs est estimée à 100 000 victimes[a 1].

Il est nommé à Lyon, début 1944, à la tête d'une des deux branches du Sicherheitsdienst de Lyon (l'autre branche était dirigée par Klaus Barbie ; la responsabilité du Sicherheitsdienst de Lyon dans son ensemble, le dixième Einsatz Kommando, incombait à Werner Knab).

Le , il participe avec des miliciens français, dont Touvier, Lécussan (qui l'avait prévenu préalablement de la présence[3] de Victor Basch à Lyon) et Gonnet, à l'arrestation d'Hélène et Victor Basch à leur domicile. Il fait ensuite partie de l'escorte macabre à NeyronLécussan assassine[3] Victor Basch ; Gonnet se chargeant d'assassiner Hélène Basch[3].

L'enquête des Klarsfeld

Serge et Beate Klarsfeld entreprennent[a 2] dans les années 1970 de localiser Moritz.

En 1973, ils parviennent à le localiser[a 2] dans le quartier de Sankt Pauli, dans un immeuble situé au 27, Talstrasse[a 2].

Serge et Beate Klarsfeld le rencontrent peu après la localisation de Moritz, à son domicile, en présence de sa femme. Cette entrevue prend un tour surréaliste, à plus d'un titre[a 3]. Entre autres, il leur apprend qu'il aurait participé, dès 1948, aux activités du VVN, une association allemande d'aide aux victimes du nazisme. Il affirme également être membre[a 3] du DFU, un petit parti politique d'extrême gauche de RFA. Il ajoute avoir assisté à une conférence de Beate Klarsfeld, en , peu de temps après la fameuse « gifle à Kiesinger ».

Au cours de l'entrevue, il dément les accusations qui lui sont portées et clame son innocence. Par exemple, au sujet de l'assassinat d'Hélène et Victor Basch, il déclare[a 3] :

« It's a lie. I wasn't there. I am innocent. »

 C'est un mensonge. Je n'étais pas là. Je suis innocent.

À quoi, Serge Klarsfeld répond[a 3] :

« If you are innocent, come to France and face trial. Your sentence[Note 1] will be dropped automatically. You will have a new trial and your innocence will shine in the light of day. »

 Si vous êtes innocent, venez en France et faites face au procès. Votre sentence sera supprimée automatiquement. Il y aura un nouveau procès qui fera éclater au grand jour votre innocence.

Moritz refuse alors la suggestion[a 3] de Serge Klarsfeld.

Notes et références

Notes

  1. En 1973, Moritz est sous la menace d'une (double) condamnation à mort (depuis 1954, en France).

Références

  • (en) Beate Klarsfeld, Wherever they may be, , 344 p. (ISBN 978-0-8149-0748-1, lire en ligne), p. 280-285
  1. p. 280.
  2. p. 281.
  3. p. 282-285.

Autres références :

  1. « Biographie: Moritz August », sur encyclopedie.bseditions.fr (consulté le ).
  2. (en) Donna F. Ryan, The Holocaust & the Jews of Marseille: The Enforcement of Anti-Semitic Policies in Vichy France, University of Illinois Press, (ISBN 978-0-252-06530-9, lire en ligne), p. 178
  3. Documentaire Milice, film noir d'Alain Ferrari, témoignage de Françoise Basch, 1997.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Beate Klarsfeld, Wherever they may be, Vanguard Press, , 344 p. (ISBN 978-0-8149-0748-1, lire en ligne), p. 280-285

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