Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach
Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach (en allemand Augusta von Sachsen-Weimar-Eisenach), née le à Weimar et décédée le à Berlin, naquit duchesse de Saxe-Weimar-Eisenach puis, par mariage, devint princesse puis reine consort de Prusse, puis impératrice allemande (Deutsche Kaiserin).
Titres
–
(27 ans, 2 mois et 7 jours)
Prédécesseur | Élisabeth de Bavière |
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Successeur | Victoria du Royaume-Uni |
–
(17 ans, 1 mois et 20 jours)
Prédécesseur | Création du titre |
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Successeur | Victoria du Royaume-Uni |
Dynastie | Maison de Wettin |
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Naissance |
Weimar (Saxe-Weimar-Eisenach) |
Décès |
Berlin (Empire allemand) |
Sépulture | Château de Charlottenburg |
Père | Charles-Frédéric de Saxe-Weimar-Eisenach |
Mère | Maria Pavlovna de Russie |
Conjoint | Guillaume Ier d'Allemagne |
Enfants |
Frédéric III Louise de Prusse |
Famille
Fille de Charles-Frédéric de Saxe-Weimar-Eisenach, grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach, et de Maria Pavlovna de Russie.
Mariage
Nièce du tsar Nicolas Ier de Russie, la jeune Augusta et sa sœur aînée Marie firent une excellente impression à la tsarine Alexandra Feodorovna, née Charlotte de Prusse, au cours d'un voyage en Russie. Celle-ci les proposa pour épouse à ses deux frères Guillaume et Charles.
En effet, le Kronprinz de Prusse, qui avait épousé en 1820 la princesse Élisabeth de Bavière, n'en avait pas eu d'enfant. Les mariages de ses frères Guillaume et Charles s'imposaient.
L'aînée des princesses, Marie, fut destinée à Guillaume, l'aîné des princes, tandis que la cadette, Augusta, fut destinée au cadet, Charles. Mais, contrairement à ce qui était prévu, Charles et Marie s'éprirent l'un de l'autre. Quant au prince Guillaume, il était passionnément épris de la princesse Élisa Radziwiłł.
Après d'âpres discussions, Charles et Marie se marièrent en 1827 et eurent dès l'année suivante un fils, Frédéric-Charles de Prusse, puis deux filles.
Il fallut encore deux ans de négociations pour que Guillaume, pourtant soutenu par son père, mais appelé à succéder à son frère, renonce à la princesse polonaise et épouse Augusta à qui il annonça comme cadeau de noces qu'il ne pourrait jamais oublier son grand amour. Déjà, il avait écrit à sa sœur la tsarine qu'Augusta le "laissait froid".
La cérémonie eut lieu le , en la chapelle du château de Charlottenburg.
De cette union naîtront deux enfants :
- Frédéric-Guillaume (1831-1888) qui épousa en 1858 Victoria du Royaume-Uni d'où postérité, et succéda à son père en 1888.
- Louise (1838-1923) qui épousa Frédéric Ier, grand-duc de Bade (1826-1907) en 1856 d'où postérité.
La princesse Augusta fit encore deux fausses-couches, l'une en 1840, l'autre en 1843.
Le couple des princes héritiers étant stérile, Augusta était la mère du futur souverain prussien sur lequel elle eut une influence durable. Sa sœur Marie en était jalouse.
Princesse de Prusse
Élevée à la cour cultivée de Weimar, Augusta se révélait une femme de devoir, libérale et profondément pacifiste. Elle pratiquait la musique et la peinture. Énergique, elle souffrit de n'avoir que la seconde place à la cour de Berlin après la princesse royale Élisabeth.
Elle se réjouit cependant sincèrement de l'avènement de son beau-frère qui devint en 1840 Frédéric-Guillaume IV de Prusse qui, en tant que prince royal, avait ouvertement professé des opinions libérales. Las, devenu roi, il revint rapidement à la politique conservatrice de ses prédécesseurs.
Déçue, ayant fait une première fausse couche, condamnée à l'inactivité, Augusta commença à souffrir de troubles maniaco-dépressifs.
Bien qu'elle eût sur lui une certaine influence, elle ne s'entendit pas longtemps avec son mari qui professait des convictions militaristes et conservatrices affirmées. Le soutien qu'il apporta à la répression violente des mouvements révolutionnaires de 1848, l'obligera à chercher refuge en Angleterre. Augusta et ses deux enfants se cantonnèrent dans leur château de Potsdam.
Guillaume revint bientôt en Prusse. Prudemment, son frère le nomma en 1850 gouverneur de Rhénanie. Le couple s'installa à Coblence, où Augusta passa les plus belles années de sa vie. Elle obtint que leur fils fût envoyé à l'université de Bonn ce qui en soi constituait une sorte de révolution. La cour de Berlin critiquait également sa tolérance envers les catholiques rhénans.
Reine consort
Le roi Frédéric-Guillaume IV montrant des signes de démence, Guillaume devint régent en 1858 puis roi en 1861. Il appela à ses côtés des proches de l'époque de Coblence et nomma son cousin, le libéral prince Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen ministre président du royaume.
Confronté au parlement qui refusait de voter les crédits militaires, le prince dut se retirer en 1862 et Guillaume Ier, après avoir pensé à abdiquer, lui donna pour successeur l'ultra-conservateur et belliciste comte de Bismarck dont le cynisme ne pouvait que heurter la reine Augusta. Celle-ci se vengea sur la femme du nouveau ministre-président.
Consternée par les guerres contre le Danemark puis contre l'Autriche, elle ne partagea les joies des victoires prussiennes mais s'affligea du sort des morts et des blessés. Elle fonda plusieurs œuvres caritatives pour leur venir en aide, s'inspirant de l’œuvre de Florence Nightingale.
Elle se retira souvent à Baden, station balnéaire huppée où elle allait soigner ses nerfs et visiter sa fille devenue en 1856 grande-duchesse de Bade.
Après une troisième guerre victorieuse, cette fois contre la France, son mari fut proclamé empereur allemand en 1871.
Impératrice
Souveraine francophile d'une Allemagne nationaliste, elle eut pour lecteur le poète Français Jules Laforgue de 1881 à 1886. Elle avait été une amie proche du diplomate français Adolphe Fourier de Bacourt. Libérale et ouverte d'esprit dans une Allemagne conservatrice et protestante, elle fut critiquée pour sa défense d'œuvres catholiques lors de son séjour à Coblence ; elle se heurta également souvent plus tard à l'autoritarisme du chancelier, le prince de Bismarck.
La fin des années 1870 et les années 1880 voient le mariage de ses petits-enfants et les naissances de ses arrière-petits-enfants : la première, Charlotte de Prusse, épouse en 1879 le duc Bernard III de Saxe-Meiningen ; en 1880, Victoria de Bade épouse le futur Gustave V de Suède et, en 1881, le futur Guillaume II d'Allemagne épouse une princesse de Hosltein réputée libérale. Il n'en sera rien mais elle donnera neuf arrière-petits-enfants à l'impératrice en 11 ans tandis qu'en 1888 Henri de Prusse épouse sa cousine Irène de Hesse-Darmstadt, grande amie de l'impératrice, et malheureuse porteuse du gêne de l'hémophilie venant de leur grand-mère commune la reine Victoria du Royaume-Uni. Le dernier mariage avant la mort de l'impératrice est celui de Sophie de Prusse, qui épouse en 1889 le Diadoque de Grèce, futur roi Constantin Ier de Grèce.
Le temps des deuils
Le , elle a la tristesse de perdre son petit-fils, Louis de Bade (1865-1888), 22 ans ; puis en , Augusta devient veuve et, en juin, elle perd son unique fils et ses espoirs politiques, le libéral Frédéric III. Cette fin tragique et prématurée (le nouvel empereur n'avait que 57 ans mais était atteint d'un cancer de la gorge), mettait également un terme aux espoirs des libéraux dont l'impératrice douairière faisait partie.
Décès et inhumation
Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach décéda le à Berlin, elle fut inhumée aux côtés de son époux dans le mausolée construit dans le parc du château de Charlottenburg.
Le 20 mars suivant, le prince de Bismarck est démis de ses fonctions par le jeune empereur Guillaume II qui compte veiller seul aux destinées de l'Allemagne.
Généalogie
Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach appartient à la lignée de Saxe-Weimar-Eisenach issue de la branche Ernestine, elle-même issue de la Maison de Wettin.
Phaléristique
- Dame de l'ordre de Sidonie (Royaume de Saxe) (1871).
Bibliographie
- Manfred Berger, « Augusta Marie Luise Katharine, Königin von Preußen und erste deutsche Kaiserin », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 24, Nordhausen, (ISBN 3-88309-247-9, lire en ligne), col. 143-151
- (de) Hermann von Petersdorff, « Augusta, deutsche Kaiserin und Königin von Preußen », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 46, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 89-143
- (de) Walter Goetz, « Augusta », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin 1953, Duncker & Humblot, p. 451–452 (original numérisé).
- Wilhelm Treue (Hrsg.): Drei Deutsche Kaiser – Ihr Leben und Ihre Zeit 1858–1918. Ploetz, Würzburg 1987, ISBN 3-87640-192-5.
Articles connexes
- Pierre III de Russie (arrière-grand-père maternel)
- Catherine II de Russie (arrière-grand-mère maternelle)
- Paul Ier de Russie (grand-père maternel)
- Sophie-Dorothée de Wurtemberg grand-mère maternelle)
- Charles-Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach (grand-père paternel)
Liens externes
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Sources
- Jean-Charles Volkmann, Généalogies des rois et des princes, Ed. Jean-Paul Gisserot. (ISBN 978-2877473743)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Augusta of Saxe-Weimar-Eisenach » (voir la liste des auteurs).
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