Auguste Delaherche

Félix-Auguste Delaherche, né le à Beauvais (Oise) et mort le à Paris, est un céramiste français, pionnier et l'un des plus reconnus du style art nouveau[1].

Auguste Delaherche
Portrait photographique d'avant mars 1900.
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Formation
Distinctions

Biographie

Fils de Camille Lefébure et d'Eugène-Félix Delaherche, manufacturier à Beauvais, Auguste Delaherche entre en 1877 à l'École nationale des arts décoratifs de Paris, où il reçoit l'enseignement d'Edmond Lechevallier-Chevignard (1825-1902), chargé de l'atelier d'« applications décoratives » et du dessin depuis 1874, et de l'architecte Anthime-Marin Delarocque (1836-1929). Comme dessinateur, avec Lechevallier-Chavignard il collabore à la restauration des vitraux d'Ecouen puis à la création des verrières de la chapelle du château de Chantilly[2].

Il commence à produire de la céramique d'art en 1883, attiré par la tradition céramique beauvaisine, dont son oncle paternel, grand collectionneur, détient des pièces majeures : cette année-là, il rencontre Ludovic Pilleux, céramiste de la manufacture de L'Italienne, commune de Goincourt, près de Beauvais, et travaille dans son atelier[3]. En 1886-1887, il est dessinateur et chef de service de la galvanoplastie de la maison Christofle.

En 1887, à l'exposition des arts décoratifs de Paris, il reçoit une première médaille d'or[3], puis une deuxième, lors de l'exposition universelle de 1889.

Par la suite, il est exposé à la galerie de Samuel Bing, « L'Art japonais », puis reprend, rue Blomet, l’atelier parisien du céramiste Ernest Chaplet où sa production prend place durant sept années. Le peintre Eugène Courboin exécute un portrait de lui dans cet atelier en 1891[4] : tout comme Chaplet, il engage la pratique du grès dans une voie nouvelle en renonçant aux décors gravés[5].

En 1891-1892, il s'installe au hameau d'Armentières, commune de La Chapelle-aux-Pots, près de Beauvais puis, en 1894, il y fait construire sa maison et son atelier « Les Sables Rouges », par son ami l'architecte Genuys[6]. En 1896, Le Penseur, un encrier composé avec Alexandre Charpentier, est envoyé à la deuxième exposition de la Libre Esthétique et remarqué par Madeleine Octave Maus.

En tant que membre de la Société nationale des beaux-arts, il expose dans les différents salons parisiens et expositions internationales. En , il rejoint la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, avec une première exposition collective à la galerie Georges Petit à Paris en mars 1900[7].

Ami du peintre Henri Le Sidaner , il lui conseille de s'installer à Gerberoy (Oise), à une quinzaine de kilomètres de son atelier de La Chapelle-aux-Pots.

À partir de 1904, il produit des œuvres beaucoup plus libres, parfois asymétriques, directement inspirées de son imagination.

Auguste Delaherche meurt le en son domicile dans le 7e arrondissement de Paris[8].

Décorations

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1894 avec pour parrain le peintre René Ménard — en 1920, il sera promu officier.

Musées

De nombreuses pièces signées Auguste Delaherche sont présentées au musée d'Orsay, au musée de la Poterie de La Chapelle aux Pots[9] qui présente une soixantaine de ses oeuvres, ainsi qu'au musée de l'Oise qui possède une cinquantaine d'œuvres, en partie issues d'un legs de sa veuve, Jeanne Delaherche[3] et d'une collection acquise par souscription publique en 1921, à l'initiative de Jean Ajalbert, directeur de la manufacture de la tapisserie de Beauvais.

Notes et références

  1. Maris-José Salmon, Auguste Delaherche (1857-1940), Beauvais, catalogue de l'exposition Auguste Delaherche, musée départemental de l'Oise, , 34 p., page 4.
  2. Marie-José Salmon, Auguste Delaherche (1857-1940), Beauvais, catalogue de l'exposition Auguste Delaherche, musée départemental de l'Oise, , 34 p., page 4.
  3. « Vase à six côtes verticales », notice biographique, musée de l'Oise, en ligne.
  4. Publié dans la revue L'Art et l'idée, 1er semestre 1892 — archives BNF.
  5. « Auguste Delaherche : Vase », notice biographique, musée d'Orsay, en ligne.
  6. Marie-José Salmon, Auguste Delaherche (1857-1940), Beauvais, catalogue de l'exposition Auguste Delaherche, Musée départemental de l'Oise, , 34 p., Pages 4-5 et 31.
  7. « Choses du jour : Un nouveau salon », par Étienne Charles, in: La Liberté, Paris, 6 juillet 1899, p. 1 — sur Gallica.
  8. Archives de Paris 7e, acte de décès no 971, année 1940 (vue 8/31)
  9. « Pièces d'A. Delaherche».

Voir aussi

Bibliographie

  • Dictionnaire de biographie française, Paris, 1932-2005 [détail des éditions] , tome 10
  • (en) « DELAHERCHE, Auguste », notice du Dictionnaire Bénézit, lire en ligne (ISBN 9780199899913)
  • Marie-José Salmon, Auguste Delaherche (1857-1940), catalogue d'exposition, musée départemental de l'Oise, Beauvais 29 mai-15 septembre 1973, Beauvais, [1973]
  • Josette Galiègue, Helen Bieri Thomson, Bernard Giguet, Jean Cartier : Auguste Delaherche : rêves d'argile, secrets d'émail, catalogue de l'exposition Fondation Neumann, Gingins, Suisse, 28 juin-16 septembre 2001, Paris, Somogy, 2001 (ISBN 978-2850564772)
  • « Apprivoiser le feu » par Marie-Madeleine Massé, in : Hélène Sirven, Josette Galiègue, et al., L'Idéal Art nouveau : une collection majeure du musée départemental de l'Oise, Paris, Éditions Gallimard, 2013 (ISBN 9782072500404)
  • Bernard Giguet : importante étude quasi exhaustive « Auguste Delaherche », 2001 Bulletin n° 21 du GRECB (Groupe de recherches et d'études de la céramique du Beauvaisis), 63 rue de Calais à Beauvais.

Liens externes

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