Auguste Thin
Auguste Thin, né à Cherbourg le [1] et mort à Beauvais le , est un ancien poilu, combattant français de la Première Guerre mondiale.
Pour la rivière, voir Thin.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 82 ans) Beauvais |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Auguste Jules Louis François Thin |
Nationalité |
Conflit |
---|
Biographie
Le , alors âgé de 21 ans, il fut choisi pour désigner l'un des huit cercueils anonymes disposés dans la citadelle de Verdun, qui serait placé le lendemain dans la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de triomphe à Paris ; cette inhumation eut lieu le [2].
Pour ce choix, l'armée avait sélectionné les dépouilles de huit soldats inconnus, morts au combat sous uniforme français sur les principaux lieux de batailles de la Première Guerre mondiale (Flandres, Artois, Somme, Île-de-France, Chemin des Dames, Champagne, Verdun et Lorraine). Il avait été décidé qu'« un ancien poilu de deuxième classe, le plus méritant possible[3] » désignerait l'un des huit cercueils exposés dans une galerie de la citadelle de Verdun pour être inhumé. Le soldat initialement pressenti, un Martiniquais affecté au même régiment qu'Auguste, fut atteint de typhoïde[3] et hospitalisé à quelques heures de la cérémonie. Il était impératif de trouver un autre deuxième classe ayant fait la guerre pour accomplir cette tâche. Le soldat Auguste Thin fut alors choisi car il était pupille de la Nation et le plus jeune engagé volontaire de son régiment[4].
Originaire de Saint-Vaast-la-Hougue[5] en Normandie, il est le fils d'Alphonse Louis Gabriel Thin, lequel demeure à Caen en 1922 lors du mariage d'Auguste[6]. C'est à tort qu'il est parfois présenté comme le fils de Louis Jules Adolphe Thin, né le à Port en Bessin (Calvados), soldat au 274e RI, mort pour la France, disparu aux combats du Fort de Vaux.[7].
Auguste Thin est commis-épicier[3]. Il s'engagea à Lisieux le , à moins de 19 ans[3]. Il participa dans les rangs du 243e RI à la contre-attaque en Champagne où il fut gazé[8] Quelques mois après, il se retrouva à l'Hartmannswillerkopf dans les Vosges, puis au moment de l'Armistice, non loin de là, à Guebwiller[3]. En , il était à Verdun à la caserne Niel, faisant partie de ceux qui devaient retourner la terre parsemée d'ossements et de baïonnettes[9].
Alors qu'il faisait partie de la garde d'honneur qui veillait les corps dans une galerie transformée en chapelle ardente dans la citadelle de Verdun, André Maginot, alors ministre des Pensions, et lui-même blessé de guerre, lui tendit un bouquet d'œillets pour qu'il le pose sur le cercueil qu'il aurait choisi. Le soldat fit un premier tour rapide des huit cercueils disposés sur deux colonnes de quatre puis s'arrêtera dans un second tour, devant le 6e[3].
Auguste Thin témoignera plus tard de son choix : « Il me vint une pensée simple. J'appartiens au 6e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c'est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai[10]. » Ceci est évoqué par Bertrand Tavernier dans son film La Vie et rien d'autre.
Auguste Thin fut un des membres de la Légion des Mille[11].
Auguste Thin a été décoré, peu avant sa mort, de la croix de la Légion d'honneur, à l'Arc de triomphe, par le président de la République François Mitterrand[12].
Références
- Acte de naissance extrait des archives départementales du département de la Manche
- La rédaction de LCI, « 11-Novembre : quelle est l'histoire du Soldat inconnu ? », sur Lci.fr, (consulté le ).
- « Mémoires de Poilus : De Verdun à l'Arc de Triomphe », L'Est républicain, 9 novembre 2008.
- Jean-François Jagielski, Le soldat inconnu : invention et postérité d'un symbole, Imago, , p. 231
- Saint-Vaast-la-Hougue : monographie historique et sociologique de Joseph Le Terrier, éditions Notre-Dame, 1963
- Archives départementales de la Manche Acte de mariage d'Auguste Thin et Yvonne Leroy dressé à Cherbourg le 17 octobre 1922, vue 64 / 169
- Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/lib_memh/php/fiche_popup.php?_Base=MPF1418&_Lg=fr&_Fiche=WCo+VnJV1gMkdooBEmTgEQ==&_C=9539208
- Vie et mort des français, 1914-1918, p. 480, d'André Ducasse, Jacques Meyer, Maurice Genevoix et Gabriel Perreux, Hachette, 1960.
- Le choix du soldat inconnu
- Les Chemins de la Mémoire, n°102, novembre 2000.
- Jean-Louis Beaucarnot, Nos familles dans la grande guerre, Éditions Jean-Claude Lattès, , p. 107
Voir aussi
- Portail de la Première Guerre mondiale
- Portail de l’Armée française