Aurélie Jean
Aurélie Jean, née en 1982 à Clamart (Hauts-de-Seine), est une scientifique numéricienne et entrepreneuse française spécialisée dans les algorithmes et la modélisation numérique.
Pour les articles homonymes, voir Jean.
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Le magazine Forbes l'a classée parmi les 40 Françaises les plus influentes de l'année 2019.
Origines et formation
Née à Clamart, Aurélie Hélène Marie Jean[1] est élevée par ses grands-parents. À l'âge de 6 ans, elle est détectée surdouée[2]. Elle effectue ses études à l'université Pierre-et-Marie-Curie (licence de physique et mécanique), à l'École normale supérieure Paris-Saclay (magistère de mécanique) et à l’École nationale supérieure des mines de Paris[2],[3]. Elle est docteure en science et génie des matériaux[4]. Après une thèse portant sur l'étude d'un élastomère chargé, de sa nanostructure à son macro-comportement en 2009, elle poursuit sa recherche postdoctorale et sa formation à l’université d'État de Pennsylvanie et au Massachusetts Institute of Technology (MIT)[5], dans la modélisation numérique appliquée à la médecine. À l'université de Pennsylvanie en particulier, elle travaille sur l’élaboration d’un tissu cardiaque plus flexible qui pourrait servir à réparer les tissus malades du myocarde après un infarctus[6]. Pour l'armée américaine, elle développe un algorithme permettant d'évaluer les conséquences des traumatismes crâniens[2].
Carrière
Depuis 2018, elle vit entre les États-Unis et la France, où elle partage son temps entre le conseil, la recherche, l’enseignement et les contributions éditoriales[2]. Elle tient une chronique hebdomadaire sur les sciences et les technologies dans le magazine Le Point[7]. Après son parcours universitaire, elle travaille notamment presque deux ans chez Bloomberg comme développeuse informatique sur des questions de modélisation[8], avant d'être nommée en septembre 2018 consultante senior par le Boston Consulting Group[9].
Elle est la marraine de la première promotion de l’École IA Microsoft à Issy-les-Moulineaux[10] et enseigne à la Sloan School of Management (MIT)[2].
En 2019, elle publie De l’autre côté de la machine - Voyage d’une scientifique au pays des algorithmes[11] pour résoudre, selon un article paru sur le site de l'AFIS, les « nombreuses incompréhensions » en la matière. L'ouvrage traite non seulement de l'histoire des algorithmes, mais aussi des biais dont ceux-ci sont entachés. Aurélie Jean décrit par exemple le cas de l'algorithme de recrutement d'Amazon, entraîné « sur la base de données des embauches des dix années précédentes où la majorité des postes avaient été pourvus par des hommes ; l’algorithme en a donc conclu, à tort, que les hommes étaient de meilleurs candidats »[6].
Fondatrice et dirigeante de la société In Silico Veritas[12] à New York, elle est spécialisée dans les algorithmes et la modélisation numérique.
En 2021, Aurélie Jean cofonde DPEEX[13], une start-up spécialisée dans les applications médicales de l'IA concernant le cancer du sein[2].
Elle est considérée par le magazine Forbes comme l'une des 40 Françaises les plus influentes de l'année 2019[14].
Distinctions
Le , elle est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite au titre de « présidente-directrice générale d'une société de conseil ; 12 ans de services »[1]. Début 2020, elle est nommée membre d'honneur de la Société informatique de France[15].
Publications
Ouvrages
- De l'autre côté de la machine : voyage d'une scientifique au pays des algorithmes, Paris, Éd. de l'Observatoire, coll. « De facto », , 205 p. (ISBN 979-10-329-0540-1, BNF 45790028)[16].
- Aurélie Jean, L'apprentissage fait la force, Paris, Éd. de l'Observatoire, coll. « Et Après ? », , 205 p. (ISBN 979-10-329-1578-3, lire en ligne)[17].
- Les algorithmes font-ils la loi ?, Paris, Éd. de l'Observatoire, coll. « Essais », , 224 p. (ISBN 979-10-329-1501-1)
Articles
- (en) Aurélie Jean, D. Jeulin, S. Cantournet et F. N'Guyen, « A multiscale microstructure model of carbon black distribution in rubber », Journal of Microscopy, vol. 241, no 3, , p. 243-260 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Aurélie Jean et George C. Engelmayr, Jr., « Finite element analysis of an accordion-like honeycomb scaffold for cardiac tissue engineering », Journal of biomechanics, vol. 43, no 15, , p. 3035-3043 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Rebekah A. Neal, Aurélie Jean, Hyoungshin Park, Patrick B. Wu, James Hsiao, George C. EngelmayrJr., Robert Langer et Lisa E. Freed, « Three-Dimensional Elastomeric Scaffolds Designed with Cardiac-Mimetic Structural and Mechanical Features », Tissue Engineering Part A, vol. 19, nos 5-6, , p. 793-807 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Nafiseh Masoumi, Aurélie Jean, Jeffrey T Zugates, Katherine L Johnson et George C Engelmayr Jr., « Laser microfabricated poly (glycerol sebacate) scaffolds for heart valve tissue engineering », Journal of biomedical materials research Part A, vol. 101, no 1, , p. 104-114 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Aurélie Jean, Michelle K. Nyein, James Q. Zheng, David F. Moore, John D. Joannopoulos et Raúl Radovitzky, « An animal-to-human scaling law for blast-induced traumatic brain injury risk assessment », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 111, no 43, , p. 15310-15315 (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à plusieurs disciplines :
Notes et références
- Décret du 29 mai 2019 portant promotion et nomination.
- Carl Meeus, « Aurélie Jean, rythme et algorythme », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous, , p. 39 (lire en ligne).
- « Aurélie Jean - 28 Minutes », Arte, (lire en ligne)
- « Étude d’un élastomère chargé, de la nanostructure au macro-comportement », École nationale supérieure des mines de Paris (thèse), (lire en ligne)
- « Aurélie Jean : « Ce que m'a appris le MIT » », Le Point, (lire en ligne)
- Camille Williams, « De l’autre côté de la machine », sur afis.org,
- Sébastien Le Fol, Guillaume Grallet, « Aurélie Jean : « Donnons une chance aux outsiders » », sur Le Point,
- Virginie Bloch-Lainé, « Aurélie Jean, intelligence pas artificielle », Libération, (lire en ligne)
- « BCG étoffe son bureau parisien », Les Échos, (lire en ligne)
- « Aurélie Jean, numéricienne : 'si tu n'es pas cool, je ne veux pas bosser avec toi' », Les Échos, (lire en ligne)
- Patrick Williams, « Aurélie Jean : les algorithmes dessinent des hypothèses, des scénarios, des tendances », Elle, (lire en ligne)
- Adeline Arénas, « Aurélie Jean, codeuse et fondatrice d'In Silico Veritas / @Aurelie_JEAN @insilicoveritas », Daily Digital, (lire en ligne)
- (en) « Aurélie Jean | Saïd Business School », sur www.sbs.ox.ac.uk (consulté le )
- Gaëlle Ménage, « Femmes Forbes : Les 40 Françaises Qui Comptent En 2019 », Forbes France, (lire en ligne)
- « 2020 : Monique Chabre-Peccoud, Gérard Berry, Claude Girault et Aurélie Jean sont membres d'honneur. - SIF », sur SIF, (consulté le ).
- « De l'autre côté de la Machine - Voyage d'une scientifique au pays des algorithmes », sur France Culture (consulté le )
- « In Silico Veritas peut appliquer ses algorithmes dans tous les domaines », Challenges, no 661, , p. 49
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