Aurora Picornell

Aurora Picornell est issue d'une famille communiste vivant au Molinar, un quartier populaire situé près des plages du nord-est de Palma, sur l'île de Majorque, aux Baléares.

Photographie des militants communistes du quartier du Molinar de Palma. Aurora est la troisième, à la droite, avec à la main le journal Nuestra Palabra.

Couturière de profession, syndicaliste et féministe, elle participe en 1931 à la création du Syndicat des Couturières, dont elle est vice-présidente. Elle s'engage aux Jeunesses communistes, puis adhère au parti communiste espagnol[1] dont elle devient l'une des dirigeantes aux Baléares sous la Deuxième République[2]. Elle est également membre de la Ligue Laïque. Elle anime les réseaux militants de Majorque, d'Ibiza, de Minorque et de Valence.

En 1932, elle épouse Heriberto Quiñones, membre de l'Internationale communiste à Valence qui sera également exécuté par les franquistes[3]. En 1934, elle contribue au développement dans les îles Baléares du Secours rouge international[4].

En 1936, le Front populaire gagne les élections. Aurora est responsable du journal Nuestra Palabra[5] et milite pour les droits des femmes au travail. Le 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale de la Femme, elle organise dans son île un meeting consacré à la Journée de la Femme travailleuse, présidé uniquement par des femmes. L'événement réunit des milliers de personnes à la Maison du Peuple de Palma[6].

Lorsqu'éclate la guerre d'Espagne peu après, l'île tombe aux mains des fascistes, aidés par les Italiens, après la bataille de Majorque. La répression franquiste s'abat sur la population.

Lieu de la fusillade des femmes du groupe Roges des Molinar.

Aurora est arrêtée. Elle est incarcérée à la prison provinciale, puis à la prison pour femmes de Majorque[7].

Le 5 janvier 1937, veille de l'Épiphanie, les phalangistes la conduisent au couvent de Montuïri et la torturent[8].

Elle est fusillée[9] dans la ville de Porreres, près de Manacor, le même soir, avec ses camarades du groupe Roges des Molinar : Catalina Flaquer Pascual et ses deux filles, Antònia et Maria, ainsi que leur camarade Belarmina González Rodríguez[10].

La dictature qui se met en place dans le pays, avec l'arrivée au pouvoir de Franco en 1939, fait sombrer le destin et l'assassinat de « La Pasionaria de Majorque »dans l'oubli[11].

• Un buste d'Aurora Picornell, œuvre de la sculptrice Margalida Fonollà est inauguré en 2019 au cœur du quartier du Molinar[12].
• Un collège porte son nom à Palma de Majorque[13].
• Sa vie fait l'objet d'une bande dessinée[14] de Nina Parrón et de Beatriz Colom[15] et de plusieurs livres[16] et publications[17].
• Le destin tragique des fusillées du groupe des Rouges du Molinar est aujourd'hui commémoré à Majorque[18].

• Fusillées de Roges des Molinar

• David Ginard, Aurora Picornell (1912-1937). De la història al símbol., Palma, Documenta Balear, 2016 (ISBN 978-8416163687)
• David Ginard, Aurora Picornell: Feminismo, comunismo y memoria republicana en el siglo XX, Editorial Comares, 2018, 128 p. (ISBN 978-8490457603)

• Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :

  • Diccionari biogràfic de dones
  • Diccionario Biográfico Español
  • Gran Enciclopèdia Catalana
• Notices d'autorité :

  • Fichier d’autorité international virtuel
  • International Standard Name Identifier
  • Bibliothèque du Congrès
  • Bibliothèque nationale de Catalogne
  • WorldCat

• Portail de l’histoire
• Portail des femmes et du féminisme
• Portail du syndicalisme
• Portail du communisme
• Portail des îles Baléares
• Portail de l’Espagne