Auto-analyse

Auto-analyse ou autoanalyse ( Selbstanalyse) est un terme désignant une investigation de soi par soi-même, qui recourt à certains procédés venus de la psychanalyse comme les associations libres et l'analyse de ses propres rêves.

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Au tournant de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, Sigmund Freud a inventé l'auto-analyse en même temps que la psychanalyse.

Histoire et définition

Selon Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, le terme « auto-analyse » désigne une « investigation de soi par soi, conduite de façon plus ou moins systématique, et qui recourt à certains procédés de la méthode psychanalytique » comme les associations libres, l'analyse de rêves, l'interprétation de conduites, etc.[1]

« La psychanalyse et l'autoanalyse ont été inventées conjointement par Sigmund Freud à Vienne entre 1895 et 1902 »[2], écrit Didier Anzieu, auteur d'un ouvrage de référence[3] dans l'histoire de la psychanalyse, intitulé L'auto-analyse de Freud — et la découverte de la psychanalyse.

Même si Freud n'a pas consacré de texte à « l'auto-analyse », il y fait plusieurs fois allusion en se référant à sa propre expérience et en insistant sur sa méthode d'analyse des rêves qui lui paraît fondatrice. Quand on lui demande comment on peut devenir psychanalyste, il répond : « par l'étude de ses propres rêves », ainsi qu'il l'écrit dans De la psychanalyse (Über Psychoanalyse, 1909) [1]. D'après Anzieu, la méthode d'analyse de ses propres rêves confirmait « ce qu'il trouvait dans les rêves de ses patients et, réciproquement, il comprenait mieux leurs rêves à partir des siens propres »[2]. Cette méthode d'analyse comprenait quatre étapes : 1) la notation du matériel par écrit ; 2) sa décomposition en séquences ; 3) l'association libre à propos des séquences ; 4) enfin faire des rapprochements interprétatifs à partir des associations d'idées[2].

Mais Freud peut également se montrer réservé sur la portée d'une auto-analyse, par exemple quand il écrit à Wilhelm Fliess : « Mon auto-analyse reste interrompue. J'en ai maintenant compris la raison. C'est parce que je ne puis que m'analyser moi-même en me servant de connaissances objectivement acquises (comme un étranger). Une vraie auto-analyse est impossible, sans quoi il n'y aurait pas de maladie »[1].

Notes et références

  1. Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF, coll. « Bibliothèque de la psychanalyse », (1re éd. 1967), 523 p. (ISBN 2-13-038621-0), p. 41-42 (« Auto-analyse »).
  2. Didier Anzieu, « Autoanalyse », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette Littératures, (1re éd. 2002), p. 170.
  3. Sophie de Mijolla-Mellor, « « Autoanalyse de Freud et la découverte de la psychanalyse (L'-) » », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Hachette Littératures, (1re éd. 2002), p. 170-171.

Voir aussi

Bibliographie

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