Autoportrait (Koustodiev)

Autoportrait (en russe : Автопортрет) est un tableau du peintre russe Boris Koustodiev réalisé en 1912. Il fait partie des collections de la galerie des autoportraits exposés dans le corridor de Vasari et liée au musée des Offices de Florence en Italie.

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Autoportrait
Artiste
Date
Type
Matériau
Dimensions (H × L)
100 × 85 cm
No d’inventaire
3903
Localisation

Histoire
Portrait de Vassili Mate par Koustodiev en 1902

Boris Koustodiev a acquis de la célébrité en Europe en 1907 lorsque la médaille d'or de la 7e exposition internationale de Florence lui est attribuée pour son portrait de Vassili Mate[1],[2] conservé au Musée russe[3]. Trois ans après être revenu en Russie après un traitement d'une tumeur de la moelle épinière en Suisse, durant l'hiver 1912, Koustodiev termine à Saint-Pétersbourg son autoportrait à la demande du ministre italien de l'instruction publique Luigi Credaro, en vue de compléter la collection de la Galerie des Offices d'autoportraits de grands artistes vivants[4],[5],[6],[7]. Koustodiev est le troisième artiste russe à recevoir cet honneur, après Oreste Kiprensky et Ivan Aïvazovski. Deux autres peintres russes ont été sollicités : Valentin Serov et Ilia Répine, mais ils n'ont pas répondu à la demande italienne[8],[9]. Après l'exposition de Dresde dans les premiers jours de mai en 1913, l'autoportrait est offert par Koustodiev à la Galerie des Offices à Florence où il est toujours conservé aujourd'hui[10],[11],[12],[13].

Composition
Autoportrait (en chouba), esquisse

Les dimensions de l'autoportrait sont de 100 × 85 cm. Il est réalisé à la gouache, a tempera sur carton[14],[13]. Koustodiev se représente un peu comme un dandy à la moustache abondante, portant une riche et sombre chouba, au grand col de seigneur, coiffé d'une chaude chapka. Il se tient debout devant une balustrade sur fond de paysage hivernal, devant les murs enneigés de la laure de la Trinité-Saint-Serge, un modèle d'architecture russe ancienne qui domine le fond de la toile. La silhouette de Koustodiev est sombre et contraste avec le fond du tableau très coloré représentant la Laure et une foule animée et festive. Koustodiev a le regard malicieux mais en même temps un peu triste. On y perçoit peut-être les troubles dus à l'échec des traitements médicaux qu'il a subis, ou l'amour de sa patrie quand il a dû partir à l'étranger pour trouver des médecins capables de soigner la tumeur qui l'a finalement rendu paraplégique[15],[16],[6]. La couleur, la composition, et les principes de cette toile ont été développés par Koustodiev dans des travaux ultérieurs, en particulier dans le Portrait de Chaliapine et décrits par l'historien d'art Mark Etkind : « Le modèle se présente sous une forme énergique, en gros plan, et occupe une partie importante de la surface de la toile ; il garde la fraîcheur ressentie dès la première impression, la vivacité d'une perception directe, immédiate »[16].

Références
  1. Ostananina (Останина) 2002, p. 137.
  2. (it) « Portrait de famille (Ritratto di famiglia) », [Венецианская биеннале] (consulté le )
  3. « Portrait de Vassili Mate (Портрет В. В. Матэ) » (consulté en )
  4. Koudria (Кудря) 2006, p. 113, 114.
  5. Ostanina 2002, p. 137.
  6. « Boris Kustodiev », (consulté le )
  7. « Extraits du livre de L. I. Dvoretski= Peinture et médecine (Отрывки из книги Л.И.Дворецкого «Живопись и медицина»). Недуги великих. Праздничный художник », 7,‎ , p. 48-51
  8. Matteo Bertelé, La Russia All’Esposizione Internazionale D’Arte Di Venezia (1895-1914). Per una storia della ricezione dell’arte russa in Italia, Университет Ка' Фоскари,‎ , 288 p. (lire en ligne), p. 173
  9. Tourkov (Турков) 1998, p. 127.
  10. Voinov (Воинов) 1925, p. 93.
  11. Tcherkasky (Черкашин) 1984, p. 216.
  12. « Autoportrait, 1912 » (consulté le )
  13. « Autoritratti di Kustodiev » (consulté le )
  14. Koustodiev (Кустодиев) 2014, p. 48.
  15. Koustodiev (Кустодиев) 2014, p. 12.
  16. Iaralova (Яралова М. С.), Portrait, le problème de la synthèse figurative dans les œuvres de Kustodiev des années 1910 et 1920 (Портретное и типичное : проблема образного синтеза в произведениях Б.М. Кустодиева 1910-х – 1920-х гг), Российский государственный гуманитарный университет,‎ , 51 p. (lire en ligne), p. 31-33

Bibliographie
  • (ru) Bsevolod Boïnov (Воинов, Всеволод Владимирович), B. Kustodiev (Б. М. Кустодиев), Госуд. издат.,‎ , 95 p. (lire en ligne)
  • (ru) Tcherkachine Nikolaï (Черкашин, Николай Андреевич), Trajectoire de tempête (Траектория шторма), Издательство «Советская Россия»,‎ , 219 p. (lire en ligne)
  • (ru) [Andrëi Tourkov (Турков, Андрей Михайлович)], Boris Koustodiev (Борис Михайлович Кустодиев),‎ , 255 p. (ISBN 978-5-300-02225-9, lire en ligne)
  • (ru) S. Ostanina (Останина С. П.), Encyclopédie de la nature morte (Энциклопедия натюрморта), ОЛМА Медиа Групп,‎ , 349 p. (ISBN 978-5-94849-020-5, lire en ligne)
  • (ru) Arcadi Koudria (Кудря, Аркадий Иванович), Koustodiev, Молодая гвардия,‎ , 321 p. (ISBN 978-5-235-02781-7, lire en ligne), Chapitre XII Dissolution de l'Union des artistes et renaissance de Mir Iskousstva (Глава XII. Распад Союза русских художников и возрождение «Мира искусства»)
  • (ru) Boris Kustodiev (Кустодиев Борис Михайлович), Комсомольская правда/Директ-Медиа,‎ , 49 p. (ISBN 978-5-87107-201-1, lire en ligne)

Liens externes

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