Avent

L'Avent (du latin adventus, « arrivée ») est la période qui couvre quelques semaines précédant Noël, quatre dans la tradition de l'Église latine (à l'exception du rite ambrosien qui connaît un avent de 6 semaines). Depuis l'instauration de ce temps liturgique, par analogie au carême, par le pape Saint Grégoire le Grand, l'Avent représente la période où l'on se prépare principalement à la Parousie, la venue du Christ dans la gloire à la fin des temps ; et dans les derniers jours précédant Noël, à faire mémoire de l'Incarnation de Jésus, de sa naissance corporelle.

Avent

Miniature d'un missel du XIVe siècle illustrant l'introït du premier dimanche de l'avent.

Nom officiel Avent
Autre(s) nom(s) Quadragésime de Saint Martin,
Carême de Saint Martin,
Petit Carême
Observé par Chrétiens
Type Fête liturgique
Signification Célébration du triple avènement du Christ.
Commence IVe dimanche avant Noël
Finit 24 décembre
Date 2021 28 novembre au 24 décembre
Observances Prières, échanges de cadeaux, décorations, préparations de Noël, rassemblements sociaux.
Lié à Noël

Dans les Églises utilisant le calendrier grégorien, l'Avent débute le quatrième dimanche avant Noël et marque le début de l'année liturgique. L'Avent commence donc, au plus tôt, le 27 novembre et, au plus tard, le 3 décembre et se termine le 24 décembre.

Les Églises orthodoxes et les Églises catholiques orientales observent une période de jeûne et de pénitence qui équivaut à l'Avent, mais ce terme n'y est utilisé que depuis peu : ce temps liturgique de préparation à Noël se nomme traditionnellement le Jeûne de la Nativité. Ce jeûne dure 40 jours alors que, dans le rite latin, il est de quatre semaines, et de six semaines dans les rites ambrosien et mozarabe.

Dans l'Église catholique et le luthéranisme, la couleur liturgique de cette période est le violet.

Histoire

Le mot « avent » est emprunté au latin chrétien adventus, dérivé du latin classique advenire arriver »). Ce mot désigne l'arrivée, l'avènement de Jésus-Christ, c'est-à-dire sa naissance, et finalement, par catachrèse, un temps liturgique avant Noël. En France, jusqu'au XIVe siècle, la graphie la plus courante est Advent mais celle-ci disparaît totalement après le XVIIe siècle pour laisser place à la forme que l'on connaît aujourd'hui[1].

La célébration de l'avent débute au cours du Ve siècle, lorsque l'évêque Perpet de Tours ordonne qu’à partir de la fête de saint Martin, le 11 novembre jusqu’à Noël, on jeûne trois fois par semaine[2] : c’est pour cela que l’avent est également nommé carême de saint Martin. Selon les historiens,[Lesquels ?] cette institution ne dépasse pas les limites du diocèse de Tours jusqu’au VIe siècle.[réf. nécessaire]

Cependant le concile de Mâcon, tenu en 581, adopte l’usage consacré à Tours, et bientôt toute la France observe ces trois jours de jeûne par semaine depuis la Saint-Martin jusqu’à Noël[3]. Il est également décrété que les offices se feront pendant l'avent selon le même rite que lors du carême. Les fidèles les plus pieux dépassent, dans certains pays, les prescriptions adoptées par le concile de Mâcon, et jeûnent tous les jours de l’avent.[réf. nécessaire]

Au XIIIe siècle, le jeûne de l’avent n’est plus pratiqué communément. Quand Urbain V est élu pape, en 1362, il se contente d’obliger les gens de sa cour à l’abstinence mais il n’y est plus question de jeûne. Rome a alors coutume d’observer cinq semaines d’avent qui précèdent la fête de Noël. Il en est notamment question dans un Sacramentaire grégorien.

Liturgie

Catholicisme

Encensement durant les vêpres de l'avent.

Dans le catholicisme, la période de l'avent célèbre le triple avènement du Christ : sa naissance à Bethléem, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps, et son retour à la fin des temps. Dès le début de l’année liturgique, la triple référence au passé, au présent et à l’avenir est présente[4],[5].

L’Église catholique n'observe plus ni jeûne ni abstinence pendant l’avent. L’office connaît les mêmes rites que le carême, à peu de chose près, et un esprit de pénitence y préside. La couleur liturgique est le violet, couleur associée aux temps de pénitence,mais elle était autrefois le noir. Le dimanche de Gaudete (3e dimanche) est célébré en rose : on approche de la Nativité et le blanc utilisé à Noël rayonne jusque dans le violet.[6] Les noces y sont prohibées, jusqu’à l’Épiphanie ; cela s’explique par le fait que primitivement la fête de la naissance de Jésus se célébrait le 6 janvier, sous le nom de Théophanie.

La liturgie de l'avent est demeurée inchangée jusqu'à ce que le concile Vatican II, en 1963, introduise des changements mineurs afin de différencier l'esprit des périodes du carême et de l'avent. Finalement, l'avent est devenu une période d'attente et d’espérance[7], respectivement symbolisées par le veilleur d'Isaïe et le retour du Christ dans la gloire.

Dans le calendrier liturgique catholique, le temps de l'avent est constitué de quatre semaines, commençant chacune par un dimanche : le premier dimanche (Levavi), suivant le 34e dimanche du temps ordinaire ; le deuxième dimanche (Populus Sion) ; le troisième dimanche (Gaudete) ; et le quatrième dimanche (Rorate).

Protestantisme

Dans le luthéranisme, la période de l'avent est « un temps de mémoire et d'attente, de préparation et de pénitence[8]. » Les caractéristiques des quatre dimanches sont similaires à celles du catholicisme. La couleur liturgique des trois premiers est le violet, mais le quatrième peut être célébré en rose.

Cependant, certains épiscopaliens et luthériens utilisent le bleu, et certains byzantins utilisent le rouge ou le blanc.

Symboles et traditions

Inspirée d'une tradition de l'Allemagne du XVIe siècle, la couronne de l'avent est inventée, en 1839, par le pasteur Johann Heinrich Wichern afin de contenir l'impatience des enfants qu'il éduque ; il fabrique alors une couronne de bois, avec dix-neuf petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs. Chaque matin, un petit cierge est allumé et, chaque dimanche, c'est un grand cierge ; la coutume n’a retenu que les grands[9].

Un calendrier de l'avent par Richard Ernst Kepler (de), 1903.

La tradition du calendrier de l’avent semble prendre sa source en Allemagne, au XIXe siècle, lorsque des familles protestantes ont coutume de mettre, chaque matin, une image pieuse commentant une phrase de l'Évangile ou une incitation à faire une bonne action, au mur, et cela durant vingt-quatre jours, afin de canaliser l'impatience des enfants jusqu'au jour de Noël. Les images deviennent de plus en plus somptueuses à partir des années 1850 et sont même parfois éditées sous forme de triptyques, avec des volets à ouvrir pour découvrir le dessin central. C'est cette idée d’images masquées qui donna celle du calendrier de l’avent. Le calendrier est alors composé d'un ensemble de 24 fenêtres que l'on ouvre chaque jour pour découvrir une image.

Le calendrier de l'avent commence habituellement le 1er et se termine le 24 décembre, ce qui ne correspond pas exactement au temps de l'avent, qui commence le quatrième dimanche avant Noël. Certains calendriers, plus proches de l'idée originelle, ne comportent pas systématiquement 24 jours, mais un nombre de jours variant entre 22 et 28 selon la durée de l'avent.

Notes et références

Notes

    Références

    1. Étymol. et Hist. de l'Avent, CNRTL - http://www.cnrtl.fr/etymologie/avent.
    2. (la + fr) saint Grégoire, évêque de Tours, Histoire ecclésiastique des Francs, revue et collationnée et traduite par MM. J. Guadet et Taranne, Jules Renouard et Cie, libraires de la société de l'Histoire de France, , 460 p. (lire en ligne), p. 137.
    3. Adolphe-Charles Peltier, Dictionnaire universel et complet des conciles tant généraux que particuliers, des principaux synodes diocésains et des autres assemblées ecclésiastiques les plus remarquables (tome 1), t. 2, Paris, Jacques-Paul Migne, , 664 p. (lire en ligne), p. 1203-1206
    4. Qu'est ce que l'Avent ?, Portail de la liturgie catholique, Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle - http://www.liturgiecatholique.fr/Qu-est-ce-que-l-Avent.html
    5. Le sens de l'Avent, Conférence des évêques de France - http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/noel/avent/le-sens-de-l-avent.html
    6. Voir https://liturgie.catholique.fr/lexique/rose/
    7. "L'Avent : attente et espérance", Mgr Antoine Hérouard - http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/noel/eclairages/l-avent-attente-et-esperance-par-mgr-herouard.html
    8. Karl-Heinrich Bieritz (de) Karl-Heinrich Bieritz, Kirchenleitung der VELKD, Rat der Kirchenkanzlei der EKU (Hrsg.): Evangelisches Gottesdienstbuch. Agende für die Evangelische Kirche der Union und für die Vereinigte Evangelisch-Lutherische Kirche Deutschlands. 3. Auflage. Verlagsgemeinschaft Evangelisches Gottesdienstbuch 2000, Berlin, 2003 (ISBN 3-7461-0141-7), p. 681–682.
    9. Site officiel de l'Église évangélique de Cosne-sur-Loire - http://www.eglise-evangelique-cosne.com/index.php?option=com_content&view=article&id=70&Itemid=107

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Raymond E. Brown, Lire l'Évangile au temps de l'Avent et de Noël, Cerf
    • Klemens Stock, SJ, La liturgie de la Parole de l’Année C (Luc) – L’Avent (Rome, 2012)

    Articles connexes

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